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28 septembre 2009

Algérie tu me désole !!!

Algérie tu me désole !!!

 

La Plage Thalassa.jpgJe ne suis plus un spectateur assidu de l’émission Thalassa mais je suis quand même attentif au programme proposé chaque semaine.

 

Ce vendredi, le bateau océanographique dont le voyage est le fil rouge de l’année faisait escale à Alger. Les derniers reportages vus sur Lisbonne m’avaient emballé et remémoré de bons souvenirs, je me suis mis avec délectation devant cette émission.

Il faut que je vous rappelle que je crie haut et fort (tiens c’est le nom de mon hébergeur…) que l’Algérie possède la plus belle façade maritime de la Méditerranée et que le gouvernement a décidé « d’ouvrir » le pays au tourisme.

Catastrophe et désolation

Dellys.jpgEt là ! Catastrophe et désolation. Visiblement, les journalistes n’étaient pas les biens venus à Alger. Aucune image d’Alger, des ruptures de faisceau permanentes et bizarrement au moment ou les paroles devenaient critiques, un présentateur très ironique…

Des images de plages publiques bondées, et encore le mot est faible, bordéliques et inhospitalières. D’autres sur une plage privée, plutôt un platier littoral car le sable ne risquaient pas de vous rentrer dans les doigts de pieds, fréquentée par la bourgeoisie algéroise et dont le propriétaire se débat avec l’administration. Dellys, qui portait bien son nom autrefois, en ruine et en désolation. Mostaganem et ses « Boat people » "Les Harragas"

Nous avons même eu droit à une tempête de sable sur Alger (Sydney vient d’avoir la sienne pourquoi pas Alger), un incendie de forêt et même une tornade…

 

Quelle désolation ! Si vous trouvez UN touriste (qui n’ait pas des origines algériennes) qui ait eu envie d’aller passer ses vacances en Algérie présentez le moi, je lui paye le voyage !

Algérie ouvre-toi !

delys.jpgIl est vrai que lors de mon dernier séjour, nous avions consacré la dernière journée à visiter les centres touristiques à la recherche, vaine, d’un havre de vacances familiales. Cependant j’ai eu récemment le témoignage d’une famille (aux racines maghrébines) qui passe ses vacances, depuis 4 ans, dans un hôtel en bordure de plage, un peu plus éloigné d’Alger que mes visites, et je vous assure que ces yeux brillaient à l’évocation de ses dernières vacances.

 

Comment peut-on « s’ouvrir » au tourisme en refusant des reportages étrangers et en proposant des images de désolation ?

 

Algérie mon Amour… tu me désoles.

07:28 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : alger, zéralda, staoueli, thalassa

26 septembre 2009

Frantz Fanon et la frontière de l'invisible

J’ai donc assisté à cette conférence-projection à propos de Frantz FANON (ma note).

Frantz Fanon mémoire d’Asile 

La modernité F. Fanon0001.jpgAutour du Film : « Frantz Fanon mémoire d’Asile », Abdenour ZAHZAH, auteur-réalisateur du film documentaire, Alice CHERKI, psychiatre et psychanalyste ancienne « disciple » de Fanon et sous la modération de Fafia DJARDEM s’est déroulée une projection débat tout à fait intéressante.

 

De la partie psychiatrique, un peu « entre spécialistes », j’ai retenu que Fanon s’était attaché à humaniser les soins. A ouvrir les pensionnaires vers des taches manuelles, intellectuelles ou sportives qui puissent sortir ses patients de leur isolement chimique, mécanique voir même carcéral.

Même en Hôpital Psy, les origines ethniques étaient distinguées. Frantz Fanon était responsable du pavillon des indigènes. Le film relate donc l’histoire de ce pavillon. Cependant, quelques images des blocs « européens » laissent entendre que le sort réservé aux malades « français » était plus humains.

Ce qui m’a choqué, c’est les images « reconstituées » de l’époque, filmées autour de 2000 et qui sont réalisées sans mise en scène…

Actuellement, ce HP est devenu le CHU Frantz Fanon de Blida et seul son pavillon est resté Psy.

Les Damnés de la Terre

Les damnes de la terre.jpgMais ce qui m’intéresse surtout c’est que Fanon, martiniquais d’origine et descendant d’esclave, à vite repéré les dégâts du colonialisme sur les peuples indigènes. Il s’est engagé dans le mouvement anticolonialiste. Je suis toujours très heureux à chaque fois que l’on peut rappeler que nombreux étaient les « européens » qui militaient pour plus d’Humanisme. Il a poussé son engagement en s’engageant dans la lutte pour l’Indépendance algérienne de 1954 à 1961 (date de son décès).

Ses principaux ouvrages, Peau noire, masques blancs (le Seuil) et les Damnés de la terre (éditions Maspero), ainsi que ses analyses sur le colonialisme et ses effets dévastateurs sur les peuples opprimés, eurent une influence considérable en Afrique, en Amérique latine (auprès de Che Guevara) mais aussi aux Etats-Unis (chez les Black Panthers).

 

Entendre cette théorie des effets dévastateurs du colonialisme sur les peuples opprimés m’a confirmé dans mon idée des dégâts de l’impérialisme du XIXème.

Il m’est aussi venu l’idée d’une réflexion sur l’impact psychologique sur les « européens » immigrés économiques ou politiques, survalorisés par les discours politiques, ignorés, utilisés et manipulés par des Généraux fascisants et qui finirent spoliés de leurs biens physiques et moraux. Contraints de revivre une immigration d’exode vers un pays dont leurs aïeux n’étaient pas tous originaires.

" La frontière invisible - Violences de l'immigration"

Alice Cherki.jpgLe débat suivant, avec Alice Cherki, fut plutôt sous forme de questions-réponse. Il m’a surtout donné envie lire son dernier livre :

" La frontière invisible - Violences de l'immigration" (Elema, 2006).

Elle y rend visibles "les enfants de l'actuel" qui sont les descendants de parents anciennement colonisés qui ont à faire face au silence pétrifiant de l'histoire officielle et aux forces de "silenciation".

Elle réaffirme que ce qui n'a pas pu être élaboré, ni symbolisé est transmis de manière brute avec ses conséquences violentes et mortifères aux générations successives. Cette mémoire "encryptée " rend impossible l'exil psychique des "enfants de l'actuel" qui ont pour seule solution de basculer dans "l'identité originelle", mouvement qui ferait le lit des intégrismes.

 

Vaste débat non ?

24 septembre 2009

Adresse à celles qui portent volontairement la Burqa

Contribution au débat relatif au port de la burqa, interview d'Elizabeth Badinter.
E. Badinter.jpg
cliquez sur la photo pour agrandir.

09:37 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : e badinter, burqa

23 septembre 2009

La Modernité de Frantz Fanon

 Mon amie Habiba, grâce à la complicité de Rosa, m'a fait passer une invitation à une conférence organisée sur Lyon mais qui doit circuler partout en France.

Bien sûr j'y assisterais et vous ferais mon compte-rendu.

Le sujet m'est cher. Le fait colonial et ses conséquences sur la vie psychique. Sont visés les colonisés mais j’y rajouterai les colonisant.

 

 La modernité de FRANTZ FANON

 

La modernité F. Fanon0001.jpgJeudi 24 septembre 2009

à 20h30

au Comoedia

(Lyon 7ème)

avec

Alice CHERKI

et

Abdenour ZAHZAH

 

Soirée organisée dans le cadre de l'exposition

François Maspero et les paysages humains

[Musée de l'imprimerie de Lyon du 16 septembre au 15 novembre 09 (création Maison des Passages / librairie A plus d'un titre)]

Cet événement inaugure aussi une série de rendez-vous présentés dans le cadre du cycle

France Algérie, les chemins de la rencontre par l’AFARA, le CARA, le C.C.O, la CIMADE, Coup de soleil en Rhône-Alpes et la Maison des Passages

 

Frantz Fanon, mémoire d'asile

(Algérie, 2002 - 52')

Projection-débat du film-documentaire de Abdenour ZAHZAH

Evocation, à l'aide d'images d'archives et de témoignages actuels, de la vie de Frantz Fanon, martiniquais d’origine, inhumé en terre algérienne en 1961. Médecin psychiatre, écrivain, théoricien et combattant anticolonialiste, FANON a marqué le XXe siècle par sa pensée et son action. Après des études de médecine à la Faculté de Lyon, Fanon se tourne vers la psychiatrie. Il est nommé en 1953, à l'âge de 28 ans, médecin-chef à l'hôpital psychiatrique de Blida-Joinville près d'Alger où il met en place des méthodes de soins révolutionnaires pour l’époque, impliquant malades « indigènes » et personnel soignant. Militant et fidèle à ses idéaux, il s’engagea dans la lutte pour l’indépendance algérienne de 1954 à 1961. Emporté par une leucémie à 36 ans, ses principaux ouvrages, Peau noire, masques blancs (le Seuil)et les Damnés de la terre (éditions Maspero), ainsi que ses analyses sur le colonialisme et ses effets dévastateurs sur les peuples opprimés, eurent une influence considérable en Afrique, en Amérique latine (auprès de Che Guevara) mais aussi aux Etats-Unis (chez les Black Panthers).

 

La frontière invisible - Violences de l'immigration

intervention-débat avec Alice CHERKI

Psychiatre et psychanalyste, Alice Cherki a travaillé, à partir de 1955, dans le service de Frantz Fanon à l'hôpital psychiatrique de Blida-Joinville et s'est engagée à ses cotés pour soutenir la lutte pour l'indépendance en Algérie. Dans la continuation de la réflexion amorcée par F. Fanon, le fait colonial et ses conséquences sur la vie psychique est la trame qui sous tend son dernier livre "La frontière invisible - Violences de l'immigration" (Elema, 2006). Elle y rend visibles "les enfants de l'actuel" qui sont les descendants de parents anciennement colonisés qui ont à faire face au silence pétrifiant de l'histoire officielle et aux forces de "silenciation".

Elle réaffirme que ce qui n'a pas pu être élaboré, ni symbolisé est transmis de manière brute avec ses conséquences violentes et mortifères aux générations successives. Cette mémoire "encryptée " rend impossible l'exil psychique des "enfants de l'actuel" qui ont pour seule solution de basculer dans "l'identité originelle", mouvement qui ferait le lit des intégrismes.

Modératrice : Fafia DJARDEM - psychiatre, psychanalyste.

 

Tarif : 6,30 € / Réservation conseillée :

Maison des Passages > 04 78 42 19 04 ou maisondespassages@orange.fr

Le Comoedia, 13 avenue Berthelot - 69007 Lyon

(Tram T2 / arrêt Centre Berthelot)

 

07:46 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : algérie, frantz fanon, immigration

22 septembre 2009

Le Maghreb est-il arabe ?

Le Maghreb est-il arabe ?

Vieil_alger.jpgLors de mon séjour, mon « cousin » s’est plusieurs fois fâché lorsque l’on qualifiait les algériens d’arabes.

Le père Henri (voir ma note à son sujet) regrettait également que les algériens se réfèrent au monde arabe.

Dans mon enfance, mon père m’expliquait, d’abord qu’il ne fallait pas utiliser tous les surnoms dont les « européens » affublaient les indigènes, mais aussi qu’il préférait que je les appelle par leur prénom ou leur qualité, le voisin, l’homme, le copain, en un mot que je les considère.

Ce n’est que bien plus tard, lorsque je me remis professionnellement à fréquenter des jeunes « issus de l’immigration » que le mot arabe m’est réapparu. Mais dans la bouche des jeunes qui se qualifiaient eux-mêmes comme arabe, comme Beurs, comme rebeu.

Les invasions arabes.

Alger à l'époque de la régence.jpgIl est indubitable que tout au long du moyen-âge, par vagues successives, les Arabes, les Maures, les Sarrasins, ont envahis le pourtour méditerranéen. De l’Andalousie à l’Occitanie, et encore peut-on considérer que Poitier soit en Occitanie !, en passant par la Sicile et Malte, toute cette vaste région fut envahie et colonisée par les Arabes. Nous avons bien encore en France le Massif des Maures et quel est l’emblème de la Corse ?

Il semble cependant qu’ils arrivaient plus par la mer qu’en faisant le tour par le Maghreb (en arabe al-Maghrib, « le Couchant »).

Quel a été l’importance de l’origine arabe sur la population magrébine ?

Ni a-t-il pas confusion entre la religion de l’islam, d’origine arabique et qui s’est rependue sur tout le sud méditerranéen, et l’origine arabe ?

Les dialectes locaux qualifiés « d’arabe » qui ne sont pas connus des populations berbères ont-ils contribué à cette qualification ?

L’absence de langue commune et écrite a-t-elle contribué à cette arabétisation littéraire ?

L’arabétisation de l’Algérie, prônée dans les tout premiers mois de l’Indépendance, fût certainement l’une des premières raisons de la décision de retour prise par mes parents.

L’Algérie arabe ?

ville d'alger.jpgIl est difficile d’évaluer le pourcentage de la population algérienne ayant des origines arabiques. Il est certain que les peuplades d’origine berbère ne se sont pas mélangée ni par la langue ni par le mariage ni même par les régions. On a toujours dit qu’elles étaient montées dans les montagnes pour échapper aux envahisseurs. Cependant l’Islam s’est répandu sur tout le territoire.

En tout cas une promenade dans les rues d’Alger ou de Tizi-Ouzou laisse dubitatif sur les origines arabes de la population.

Pour terminer, et en laissant la question ouverte, que serait l’Algérie devenue si, après « l’arabétisation » l’on avait instauré une « francisation » libre, égale et fraternelle de toute la population des territoires magrébins ? Eternelle question…

07:41 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : algérie, maghreb, arabe