26 juin 2009
Les églises d’antan.
En préparant mon voyage, j’avais été surpris de constater qu’il y avait encore une douzaine d’églises du diocèse d’Alger ou la messe était dite chaque Dimanche et deux ou elle était journalière.
En fait, tant qu’il y a un prêtre, les messes sont dites régulièrement mais dans une salle proche de l’ancienne église, un presbytère, une cure… Mais le clergé vieillit.
Certaines églises avaient été construites avant la conquête française pour servir de Mosquée. Bien évidemment, elles sont devenues ou redevenues des mosquées. Par exemple, la vieille cathédrale d’Alger, sous la Casbah.
D’autres, ont été transformées en Mosquée mais ont gardées la particularité d’être toujours dénommée par leur saint d’origine. Mosquée Saint Charles par exemple.
La plupart des autres églises sont devenues des lieux culturels, bibliothèques le plus souvent. Mais l’architecture extérieure est conservée.
Deux lieux de culte catholique sont encore consacrés, gardés, entretenus, rénovés : Notre Dame d’Afrique (voir ma note précédente) et la cathédrale du Sacré Cœur.
La cathédrale du Sacré Cœur
Pour moi, cet édifice est un chantier perpétuel. Située sur les hauteurs du Boulevard Michelet, pendant toute ma période algéroise elle a été en construction.
En fait, elle a été consacrée en 1966 et a remplacé la vieille cathédrale.
Extérieurement, elle fait penser à une tour de refroidissement de centrale nucléaire. Ce qui devait certainement devenir le parvis est occupé par une station service. Elle est encastrée dans un secteur urbanisé et son abord extérieur est difficile.
Par contre l’intérieur est très élégant, sobre. Je dois dire que si j’apprécie beaucoup les constructions religieuses en tant que œuvre architecturale, j’ai du mal avec l’architecture moderne de ces édifices. Là tout est gracieux, élégant et inspire au recueillement.
Face à la nef, une des mosaïques de la première église chrétienne recensée à Orléansville.
Dans la crypte, la plupart des prêtres ayant marqué l’Algérie a été regroupée et inhumée.
12:05 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : algérie, alger, sacrécoeur
25 juin 2009
Terre Fatale
08:55 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : algerie, terre fatale
24 juin 2009
Notre Dame d'Afrique priez pour nous et pour les musulmans
Comment rendre visite à Alger sans aller se souvenir et méditer à Notre Dame d’Afrique ? Ce lieu mythique et mystique d’Alger.
Tout d’abord il faut préciser que cette basilique est en complète rénovation. Les travaux sont bien avancés et, de ce que l’on peut découvrir actuellement, on peut déduire que ce sera un magnifique édifice religieux.
Ensuite et surtout, j’ai été frappé de constater l’action et les déclarations de cette lignée d’archevêques qui a présidé aux diocèses d’Algérie. Tout n’est qu’humanisme, fraternité, égalité. Une fois de plus, le vieux laïcard que je revendique être ne peut que s’interroger sur ce qu’aurait pu être l’Algérie si nos gouvernants s’étaient inspirés du clergé…
Je repense à la caricature du dernier archevêque d’Alger avant l’indépendance, qui avait été baptisé Mohamed Duval et si on l’avait plutôt écouté !
Une basilique chrétienne dans un pays musulman
La basilique Notre-Dame d'Afrique a été édifiée grâce à la foi et à la ténacité de deux chrétiennes, Marguerite Berger et Agarithe Cinquin. Elles ont su convaincre l'évêque d'Alger de l'époque, Mgr Pavy (1846-1866) d'entreprendre la construction de l'édifice (1846-1866) qui fut finalement inauguré par le Cardinal Lavigerie en 1872. Depuis, cette église a été un lieu de prière et de pèlerinage pour des générations de chrétiens qui venaient y prier pour eux-mêmes, pour leurs enfants, pour les marins en mer, pour les missionnaires partis au loin annoncer l'Évangile, pour les combattants, les prisonniers ou les malades. Cette histoire est racontée avec ferveur et exactitude dans ce livret qui présente ainsi toutes les étapes de l'histoire de l'Église d'Algérie inscrites dans l'édifice.
Mais ce qui, dès le début, allait donner à Notre-Dame d'Afrique sa signification particulière, ce fut l'affluence en ce sanctuaire de la population algérienne musulmane. Très tôt, en effet, elle devait s'associer à l'humble pèlerinage de Notre-Dame du Ravin, avant de venir visiter Lalla Meriem dans la basilique même. L'inscription de l'abside est d'ailleurs présente jusqu'à ce jour pour donner cette dimension de la prière dans la basilique :
«Notre Dame d'Afrique priez pour nous et pour les musulmans. »
Dépassant les barrières établies par les docteurs de la Loi entre les confessions religieuses, la foi toute simple des croyants venait, en ce lieu, prier Marie, parfois sans savoir que l'une des sourates du Coran porte le nom de Marie, seule femme désignée par son nom dans le livre de l'islam, et bien souvent en ignorant qu'un autre texte rejoignait les paroles même du « Je vous salue Marie », ou celle de la rencontre entre Marie et Elisabeth au jour de la Visitation: «les anges dirent: ô Marie! Dieu t'a choisie, en vérité, il t'a préférée ; il t'a choisie de préférence à toutes les femmes de l'Univers» (sour. III, v. 42).
Les savants du christianisme et de l'Islam cherchent dans leurs sources les arguments théologiques qui peuvent fonder le respect et la paix entre les deux confessions. Mais la simplicité de cœur des croyants ordinaires les conduit, tout naturellement ensemble, vers la maison de Marie - Madame l'Afrique - pour y présenter à Dieu leurs supplications ou leur action de grâce. Les murs de la basilique témoignent de cette ferveur et rendent visible la foi des humbles, priant Dieu avec Marie.
Cette vénération qui dépasse les frontières des communautés religieuses vient de trouver une consécration très significative, à travers l'engagement ensemble de structures publiques ou privées algériennes, françaises ou européennes, dans ce grand œuvre de la restauration de la basilique. L'effort, plus que jamais nécessaire, pour établir la paix entre les deux grands univers chrétiens et musulmans, trouve donc, dans la basilique de Notre Dame d'Afrique, un symbole éloquent, placé au-dessus du quartier populaire de Bab el Oued et visible dès l'entrée dans la baie d'Alger pour qui s'approche de la ville en bateau. C'est un don de Dieu pour la Paix et il nous est donné sous le vocable de «Notre Dame d'Afrique ».
Alger, 8 décembre 2007 en la Fête de l'Immaculée Conception + Henri TEISSIER
14:13 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : alger, notredamed'afrique
21 juin 2009
Etre femme en Algérie
Je pensais aborder ce sujet et une amie bloggeuse m’a lancé sur ce thème. J’ai essayé de rédiger quelque chose avant son départ en vacances mais je n’y suis pas arrivé.
Il faut dire que l’actualité, le discours d’Obama au Caire, m’a donné beaucoup de lecture.
L’Algéroise
Bon d’abord, il n’y aura pas beaucoup de photos dans cette note. Par respect je n’ai pris de photo qu’avec l’autorisation des personnes.
Je dois d’abord dire que je n’ai pas vraiment abordé beaucoup de femmes algériennes. Il s’agira donc plus d’une perception, de sensations que de témoignage.
En plein centre d’Alger, on peut estimer que la moitié des femmes vit à l’occidentale. J’ai même remarqué des élégantes qui, à mon avis, n’ont rien à envier aux parisiennes, celles-ci, toujours de mon point de vue, ont beaucoup perdu de leur superbe.
J’ai aussi vu quelques Haïks, ce grand voile blanc, plus ou moins dentelé selon les moyens de celle qui le porte, que portait la femme musulmane du siècle dernier. Les silhouettes sont souvent courbées, la marche hésitante, ce qui laisse à penser qu’il s’agit de vieilles dames.
L’autre moitié porte le voile, ce foulard noué autour des cheveux et du cou. Celui que nous fréquentons en France mais que je n’avais jamais vu à Alger.
Enfin, il nous a fallu cinq jours et une traversée des quartiers hauts et populaires d’Alger pour voir deux burqas.
« Pendant les années de sang, entre 1991 et 2000, le refus de porter le voile symbolisa la résistance à la terreur intégriste. Aujourd’hui, il ne reste que quelques poches de jihadistes, mais le malheur des femmes de perpétue. Le conformisme islamique a pris la relève. La déferlante du Hijab signe le contrat tacite d’adhésion à la bien-pensance bigote. » (Marianne 13/06/2009)
Pour ma part, j’ai cru déceler quelques symboles de modernité chez les porteuses de hijab. Des couleurs variées et vives, des vêtements plus actuels, des attitudes plus détendues entre femmes ou avec les hommes.
Ce pays est traversés par deux puissants courants antagonistes, l’un porteur de modernité l’autre de régression. Les femmes constituent un véritable enjeu de ce combat à la fois vital et mortel. Le voile est l’étendard des réacs alors que le refus de le porter répercute le SOS des insoumises.
On a souvent considéré que la femme était l’avenir de l’Algérie. Comme de bien d’autres pays d’ailleurs. Ce n’est pas un hasard si la déferlante intégriste a agit, surtout, sur les symboles de la modernité : Barbe, chéchia et gandoura pour les hommes, voile, sur toutes ses formes, pour les femmes.
J’ai cru déceler une envie de secouer le joug islamiste. Debout les femmes ! Et les hommes aidez les. !
11:30 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : algérie, femmes algéroises
17 juin 2009
Les trois plaies d’Algérie
Tout au long de mon voyage, me remémorant ce que j’avais écrit sur l’histoire de l’Algérie et mon histoire, je n’ai pu m’empêcher de penser : « Quel gâchis !!! ».
Comme les sept plaies d’Egypte, je pense qu’il y a les trois plaies d’Algérie.
La République et les décrets Crémieux
Alors que la conquête, déclenchée sous Charles X et achevée sous l’Empire de Louis-Napoléon III, avait laissée la place à de grands travaux d’assainissement, de plantation de forêts littorales, à une installation de migrants occidentaux et à une volonté de création d’un royaume maghrébin, sous l’autorité de l’Empereur certes, mais maghrébin.
La République (la IIIème) efface tout ce qu’a essayé son prédécesseur, décrète (Crémieux) que tout être non-musulman est de nationalité française sauf les indigènes. Déclare la Colonie de peuplement et distingue les êtres supérieurs des indigènes inférieurs. (Jules Ferry)
J’ai rencontré de nombreux anciens ayant grandis en Algérie Française, et qui, vivant en ville, ont bénéficié d’une éducation solide. Cependant, j’ai été frappé de constater que la plupart avait plutôt suivi l’école religieuse chrétienne (Les pères Blancs ou les Bonnes sœurs) leurs parents préférant cette éducation à l’éducation laïque jugée trop raciste. Un comble non !
D’autres ont suivi l’école Laïque, ont fait par la suite de brillantes études universitaires, mais se souviennent encore des brimades, des vexations et de la difficulté d’être noté parmi les meilleurs.
Que serait l’Algérie devenue avec la poursuite de la politique d’intégration, dans les 2 sens, de l’Empire ? Je n’en sais rien et nul ne le saura jamais. Peut-être l’Afrique du Sud et son apartheid, mais pourquoi pas le Brésil ?
Il est impossible d’extrapoler l’histoire mais en tout cas j’affirme que ces décrets Crémieux sont la première plaie d’Algérie.
L’absence de Planning Familial et l’Exode Rural
A l’Indépendance, le pays est exsangue. Il a perdu 1/8ème de sa population, ses intellectuels ont disparus, l’Armée prend le pouvoir sans véritable formation pour la gestion politique d’un pays, les luttes claniques font encore rage et enfin les 2 blocs Est-Ouest qui se disputent le monde écartèlent l’Algérie.
Cependant, ce pays dispose de tous les facteurs géoéconomiques pour devenir un paradis.
Au lieu de cela, la seule production vraiment positive de l’Algérie ce sont les enfants !
Plus assez de logement, les écoles sont obligées de faire les cours en 2/8, le chômage devient chronique et les ruraux n’ont plus qu’une solution courir vers les villes et le littoral ou immigrer en Europe et en France en particulier.
Encore aujourd’hui le gouvernement algérien essaye d’inverser la tendance et de proposer aux familles de réinvestir les campagnes mais rien n’attire au retour.
Il faut donc développer des constructions sociales. Tout au long du littoral du golfe d’Alger au sommet des collines qui barrent l’horizon, des kilomètres de barre d’immeuble, pas souvent assainis, rarement desservis, jamais proche d’un travail.
Les algériens sont 35 millions (officiellement) pour 7 à 9 à l’Indépendance selon les chiffres, 5 fois plus nombreux lorsque la France a doublé sa population.
Que serait l’Algérie si elle avait su développer une société planifiée et raisonnée ?
La montée Intégriste
La situation économique, certain disent l’Amérique mais au moins certainement les royaumes arabes, a ouvert le lit à des prêcheurs islamistes, apparemment d’origine étrangère, qui n’ont eu de cesse de convertir les plus faibles aux thèses intégristes puis terroristes. A partir de 1991, le pays est entré en guerre civile. Cette situation s’estompe peu à peu mais elle est latente. J’ai trouvé les algérois traumatisés, paranoïaques peut-être un peu mais je crois qu’il y avait de quoi. Ils ont vécu cloitrés, se méfiant de tous et plus particulièrement de la réaction primaire d’êtres faibles, embrigadés par une propagande islamiste mais avec une arme à feu derrière le dos.
La situation semble sous contrôle. Souhaitons-le.
Mais l’Algérie saura-t-elle ressortir la tête de l’eau ? Saura-t-elle surmonter cette troisième plaie ?
18:42 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : algérie