20 février 2010
Le Picon de Philippeville !
Le Picon de Philippeville !
Peu de Philippevillois savent que le fameux « PICON » a été créé à Philippeville… et pourtant ...
Voici la véritable histoire de cette boisson :
En 1837, au moment de la campagne qui se terminera par la prise de Constantine, le général VALEE avait à son service un jeune homme nommé Gaétan PICON …
Gaétan PICON, né en 1809 aux environs de GENES, au moment où GENES appartenait à la FRANCE
Gaétan était un garçon d’esprit ouvert, hardi, débrouillard, ingénieux et persévérant, curieux de botanique, de chimie et attiré par les vertus médicinales des plantes.
En 1837, il contracta ce que l’on appelait la « fièvre maligne » c’est à dire le paludisme ; il essaya alors, installé dans un gourbi, de recréer une mixture que sa grand-mère avait préparée alors qu’il était plus jeune et qui l’avait sauvé de cette fièvre maligne
Il le fit avec les seuls fruits qu’il avait sous la main : les oranges ; après quelques essais et diverses modifications, il mit au point ce qu’il appelait sa « tisane » : cela lui permit de guérir et de reprendre force et vigueur : cette tisane était élaborée à base de zestes d’oranges séchés et macérés dans une solution d’alcool puis distillés auxquels il ajoutait des racines de gentiane et du quinquina, macérés également ; il complétait ensuite avec du sirop de sucre et du caramel…
Les qualités de sa potion magique finirent par intéresser ses chefs directs qui lui demandèrent d’intensifier sa production pour les besoins de la troupe.
En 1840, Gaétan PICON, à la fin de son engagement, se fixe à PHILIPPEVILLE et installe une distillerie de fortune dans les sous-sols de la première maison construite dans cette ville.
(L’hôtel de France, que nous avons connu !)
Et c’est sous le nom : « d’Amer Africain » qu’il offrit à ses premiers clients la boisson qui allait devenir :« l’Amer PICON »
Au bout de quelques années, la petite distillerie de Philippeville ne suffisant plus aux commandes, Gaétan PICON partit s’établir à ALGER et créa une, puis deux, puis trois distilleries.
Mais jusqu’en 1870, cette boisson n’était encore qu’une célébrité purement algérienne et il fallut, pour la faire connaître et la vulgariser, que l’armée d’Afrique, transportée et demeurée en France après la guerre de 1870, réclamât sa boisson préférée…
Les trois petites distilleries d’Alger ne pouvaient plus faire face à la demande, et Gaétan PICON dut se résoudre à passer la mer : en 1872, il s’installa à Marseille et « l’Amer Africain » devint définitivement « l’Amer PICON »
Dès lors, de nombreuses succursales se créèrent, en France : Rouen, Bordeaux et en 1896, Levallois Perret, mais aussi à l’étranger : Gênes, Barcelone, Bruxelles, Francfort, ces succursales demeurant tributaires de Marseille pour l’approvisionnement en oranges algériennes (pour donner une idée, il ne fallait pas moins de 3 millions d’oranges par an, toutes issues du même terrain, pour élaborer notre boisson… ce qui expliquait la remarquable invariabilité du produit.)
Le PICON se consomme aujourd’hui mélangé la plupart du temps à de la bière, mais on peut tout aussi bien l’additionner de vin blanc, de tonic et même…de lait !
A STRASBOURG, on est persuadé que le « PICON – bière » est on ne peut plus alsacien, plus au nord, français ou belges pensent que PICON est la boisson nordique par excellence …
Mais ni les uns ni les autres ne se doutent que le PICON est avant tout une boisson algérienne et plus précisément Philippevilloise puisque c’est dans cette ville que cet étonnant apéritif a été créé voici plus de cent soixante dix ans !
07:19 Écrit par Pataouete dans L'Algérie, Mes Vins pour le plaisir | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : picon;philippeville;gaétan picon
13 février 2010
L'Aéro-Habitat
L'Aéro-Habitat :
L'aéro-habitat reste le bâtiment paradigmatique de l'influence directe de le Corbusier à Alger, au moins au niveau des relations qui lient les auteurs du projet à ce dernier.
Les autres faits plus marquants sont les similitudes des concepts utilisés et forts ressemblant qui existent au niveau de l'unité d'habitation de Marseille et l'aéro-habitat qui peuvent se résumer ainsi :
le bâtiment ville, la fonctionnalisation spatiale, le rationalisme de l'espace, etc.
Conçu par les architectes P. Bourlier, J. Ferre, Laloé et L.M Miquel, cet édifice a été réalisé en1955 pour le compte de la compagnie aérienne : l'implantation judicieuse et très discrète dans le site malgré sa hauteur, appartement en duplex, rue commerçante au 10ème étage offrant des vues imprenables sur le panorama de la ville d'Alger.
Le projet de l' « aéro-habitat » tire son nom d'une société d'habitat à loyer modéré (HLM). Quatre édifices composent le groupe Aéro-habitat sur les hauteurs d'Alger, dans le parc « Marcello Fabri - Nalglaise », caractérisé par un terrain fortement accidenté, mais ayant l'avantage d'avoir des vues panoramiques sur la baie d'Alger. Deux parmi ces quatre édifices les plus hauts comptant vingt-deux et seize étages, se positionnent perpendiculairement aux courbes de niveau, sur une surface totale d'environ un hectare et demi, le bâti occupe 22,34% de la surface totale .
La concrétisation de ce projet ne s'est pas faite facilement. En effet, il a opposé, par le fait de dérogations qui lui ont été accordées, un comité de défense des habitants d'Alger et des futures locataires par presse et mairie interposée, où le problème central était celui de l'habitat vertical appelé à cette époque gratte-ciel.
Tata Odette
C'est dans cet immeuble que j'ai découvert l'architecture moderne. En effet, nos cousins les plus proches habitaient cet ensemble. Odette et Albert, que j'appelais Tonton et Tata. Georges, 10 ans plus vieux que moi, "l'intéllo" de la famille, celui que l'on nous montrait en exemple comme brillant élève et puis, Yolande, ma cousine, bien qu'un peu plus âgée que moi, elle était cependant la seule "enfant" de mon entourage et surtout une fille, être mystérieux dans un environnement de mâles !
Lorsque mes parents avaient besoin de me confier quelques jours afin d'organiser la rénovation de leur appartement ou de la colonne vertébrale de mon père, ils me confiaient à Tata Odette.
Pour moi, "l'aéro-habitat" représente d'abord un immense immeuble moderne avec concierge au guichet, double ascenseur avec liftier, appartement duplex de style contemporain avec de large baies vitrées et une vue panoramique sur la baie d'Alger que l'impasse du caravansérail ne m'accordait pas.
Le jour de Noël, un spectacle de marionnettes était donné dans les locaux collectifs du 10eme étage, galerie commerciale et collective, et comme Noël correspondait à un repas chez Tonton Albert, je profitais de ce spectacle tous les ans. C'est là que je suis né à la culture...
Enfin, je vous ai parlé des liftiers. Mon fantasme, mon rêve,... J'ai toujours, gamin, été attiré par les transports en commun et piloter les ascenseurs correspondait à mon ambition la plus profonde. Jusqu'à ce qu'un "rendez-vous" très matinal manqué mis fin à mes désirs.
Albert était issu de la branche maternelle de mon père, celle qui venait du Gers, mes gênes de Confits ? il participaient activement à l'association des Gascons d'Alger et nous invitaient pour les grandes occasions. Ceci explique peut-être pourquoi je me sens bien en Gascogne...
07:05 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : algérie, alger, aéro-habitat
09 février 2010
Annaba (Bône)
Annaba
Quatrième ville d'Algérie avec prés de 305 000 habitants, port drainant les richesses minières et agricole de l'Est algérien, centre industriel proche du puissant complexe sidérurgique d'El Hadjar, Annaba présente les aspect d'une ville moderne en plein expansion.
Un urbanisme de bon aloi et sa situation même y rendent le séjour agréable. En outre, la mise au jour d'une grande partie de l'antique ville d'Hippo Reguis - Hippone place Annaba parmi les grandes centres touristiques du Maghreb.
Plante de ficus ombreux, orné de parterres fleuris, bordé de maison à arcade et de magasins, le cours est à Annaba ce que les Ramblas sont pour Barcelone.
Toute la journée, et davantage le soir, la ville entière s'y retrouve. On y déambule avec nonchalance! A droite du cours en venant du port, la « Annaba » occupe une butte rocheuse que la mer jadis venait lécher.
Des rues en pente et des ruelles en escaliers conduisent jusqu'à la mosquée Sidi Bou Merouane d'où l'on a vue sur le port, plusieurs colonnes de la salle de prière proviennent des ruines d'Hippone.
Au centre du vieux quartier, une place ombragée, la place du 19 Août ( place d'armes) est envahie par les guéridons des cafés d'alentour.
La façade d'une mosquée du XVI siècle en occupe un coté et un minaret fuselé, caractéristique de l'époque turque, domine les vieux toits.
Un aspect, encore habituel aux environs de Annaba, des ruines romaines témoins de la colonisation antique et enfin la basilique St Augustin et la présence probable de la tombe de ce saint évangélisateur du Maghreb.
Une amie du Oueb sollicitée car elle a vécu à Bône, pour ma part, je n'y ai jamais mis les pieds, noirs bien sûr, m'a écrit : "un souvenir, la plage de Bugeaud, une des plus belle plage d'Annaba!
"la grande plage", une plage de sable fin, immense.... et pour y aller , nombreux virages sur une route difficile, region montagneuse, superbe!
Et vous, pourriez vous nous parler de Bône ou d'Annaba ?
07:12 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : algérie, annaba, bône
08 février 2010
Leçon de Géographie !
Leçon de Géographie !
L'Algérie se situe entre la mer Méditerranée qui la borde au nord sur un millier de kilomètres et le Tropique du Cancer qui la traverse dans sa partie méridionale.
Sur la majeure partie de son étendue - 2 381 741 Km2, 4 fois la France - le pays se présente comme un immense désert délimité au nord par une frange de 200 à 350 km de largeur.
Les 1 200 km de côtes présentent d'Ouest en Est, des échancrures marquées : golfe d'Oran, baie d'Alger, golfes de Béjaïa (Bougie), Skidda (Philippeville) et Annaba (Bône).
L'Algérie du nord - moins de 1/6 du territoire - est formée de 3 zones parallèles au rivage, s'étageant du nord au sud : l'Atlas tellien, long de 1 000 km et large de 125 km, entre mer et hautes plaines, est composé des monts de Tlemcen, l'Ouarsenis, les monts du Sahel d'Alger, le massif du Djurdjura avec le Lalla Khadidja qui culmine à 2 308 mètres, les monts du Constantinois.
Ces chaînes sont entrelacées et coupées de vallées et de plaines : plaine du Sig, vallée de l'oued Chélif, plaine de la Mitidja au sud d'Alger, plaine côtière d'Annaba drainée par l'oued Seybouse. Les Hautes plaines de Sétif et de Constantine où coule le Rummel, les Hauts plateaux, vastes zones steppiques qui présentent des dépressions comme celles des chotts el-Chergui et el-Hodna. Enfin l'Atlas saharien formé lui aussi d'une succession de monts : massif des Ksours (1 200 mètres d'altitude), le Djebel Amour, les monts des Ouled Naïl (1 500 mètres), les Aurès, les Ziban.
Ces reliefs dominent le Sahara, soit 2 millions de Km2 faits de vallées sèches telle que celle de l'oued Saoura, des immensités sablonneuses du Grand Erg occidental et du Grand Erg oriental, de plateaux comme le Tademaït, le Tassili, le Tanezrouft, de montagnes telle que le Hoggar, massif volcanique culminant au mont Tahat à 3 010 mètres.
Si vous voulez en savoir plus sur les villes d'Algérie je vous propose le lien suivant.
Demain, une "spéciale Cadeau" pour mon pot' Alsacop.
Une carte détaillée de l'Algérie : (cliquez pour agrandir)
Une carte de l'"Algérie Française"
07:08 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : algérie, géographie
06 février 2010
La colonisation, résumé des épisodes précédents...
La colonisation, résumé des épisodes précédents...
Je vais passer à d'autres considérations. Mais avant je voudrais résumer toutes mes notes relative à la Colonisation.
1/ Est-ce que la Royauté puis le Second Empire avaient besoin de conquérir cette région d'Afrique du Nord. Je rappelle que la conquête a duré une bonne vingtaine d'années, qu'un tiers des populations indigènes a été exterminé et finalement le Maghreb occupé. Existe-t-il de part le monde un pays occupé par des troupes étrangères qui n'ait pas lutté pour reconquérir son indépendance ?
2/ Pourquoi la République rétabli après Sedan n'a-t-elle pas appliqué à ce territoire français (exemple unique des conquêtes impérialistes du XIXeme siècle) ses règles fondamentales de Liberté, d'Egalité et de Fraternité ? Pourquoi l'école laïque de Jules Ferry, le développement du système de santé, l'évolution culturelle et sociale fut-elle réservée aux seuls "Européens" ou plutôt aux non-musulmans puisque c'était la religion qui établissait la différence de statut et de nationalité ?
3/ Pourquoi les prémices d'organisations nationalistes, issues des chambardements de l'essor des pays soviétiques des années 1920 ont-ils été brutalement réprimés, interdit, condamnés ?
4/ Pourquoi, les fronts populaire de 36 et républicain de 54 n'ont-ils pas résolus ces inégalités de traitement. Le préambule de la Constitution de 1946, repris dans celui de la constitution du 4 octobre 1958, énonce :
" La France forme, avec les peuples d'Outre-mer, une union fondée sur l'égalité des droits et des devoirs, sans distinction de race ni de religion."
" L'Union Française est composée de nations et de peuples qui mettent en commun, ou coordonnent leurs ressources et leurs efforts pour développer leurs civilisations respectives, accroître leur bien-être et assurer leur sécurité."
" Fidèle à sa mission traditionnelle, la France entend conduire les peuples dont elle a pris la charge à la liberté de s'administrer eux-mêmes et de gérer démocratiquement leurs propres affaires ; écartant tout système de colonisation fondé sur l'arbitraire, elle garantit à tous l'égal accès aux fonctions publiques et l'exercice individuel ou collectif des droits et libertés proclamés ou confirmés ci-dessus." La constitution met donc en avant un principe égalitaire en droit.
5/ Pourquoi les prémices de soulèvement populaire ont-ils été réprimés par les Militaires sans réflexion ni négociation politique ? Pour finalement abandonner ce pays, non sans avoir décimé les intellectuels, laissant le pouvoir a des groupes claniques, désorganisés, religieux, qui n'ont pas su relever et organiser ce pays qui est cependant le plus vaste et le plus "riche" de la région.
6/ Aurions nous pu créer une Nation Algérienne regroupant toutes les origines d'immigration, je rappelle qu'a part les Berbères, toutes les populations peuplant "l'Algérie Française" sont immigrés, au sein d'une confédération ou totalement indépendante ? Je n'en sais évidemment rien puisque ce n'est pas ainsi que l'histoire fût écrite.
Mais je reste persuadé que si l'on avait donné sa dignité au peuple algérien, si on lui avait accordé le droit d'exister, le roman de l'Algérie aurait été plus radieux !
07:58 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : algérie, colonisation