15 avril 2010
Cagayous
Cagayous
Le « Père » de Cagayous s'appelait Auguste Robinet. Né à Alger en 1862 ; très tôt orphelin, il fut commis du Service Vicinal de la ville avant l'obtenir, après concours, le poste l'inspecteur de l'Assistance Publique.
Fonctionnaire mais aussi, pendant un demi-siècle, chroniqueur, critique de théâtre et, surtout... barde de la langue et des mœurs populaires algéroises.
Robinet débuta à 20 ans dans la presse en signant « Tête d'âne », des fantaisies liées à actualité qui paraîtront dans « L'Akhbar ».
A partir de 1888, dans la « Revue algérienne » puis dans le « Turco », deux périodiques fondés par Ernest Mallebay, il donnera de régulières et spirituelles chroniques sous les pseudonymes de Rob ou de Jean de l'AGHA.
Après s'être « exercé » dans quelques écrits en « pataouète », le langage parlé de Bab-el-Oued, qu'il avait parfaitement assimilé, il rédigea « Mardi Gras ». Pour cette première aventure du « plus grand voyou d'Alger » Robinet, curieusement, signa « Cagayous, vu et mis au point : Musette ». Elle fut publiée dans l'hebdo du dimanche « Le Turco » le 3 Mars 1895. L'immédiat succès de cette pochade incita à l'édition des épisodes suivants en brochures à deux sous.
Il s'en vendit dans les rues 12.000 en une seule journée.
Réunies en volumes, ces histoires furent constamment rééditées au fil des ans. Plus près de nous, les Editions Baconnier (1969), Balland (1972) et Tchou (1979) redonnèrent vie à Cagayous et à ses « complices » hauts en couleurs.
Cagayous et à ses « complices » hauts en couleurs
Cagayous, « le roi des salaouetches », originaires de Bablouete (Bab el Oued), et sa petite bande de chenapans malicieux et turbulents parcouraient toutes les rues d'Alger où se déroulaient les cocasses péripéties de leurs exploits hebdomadaires. Une vie intense « d'en haut la cantera à en bas la mer ».
Cagayous avait son langage, extraordinaire et typique. C'était du pataouète moderne... ou du « cagaoussien ». Les étymologistes en recherchèrent les origines aux sources diverses, espagnoles à Bab-el-Oued, italiennes dans le quartier de la Marine, arabes à la casbah et françaises un peu partout ailleurs.
Cagayous savait ce qu'il voulait et se faisait comprendre : « Aucun, qu'il soit civil ou militaire, il m'empêchera à moi Cagayous que je chante ma chanson quand le soleil y me dit bonjour ! »
Un parler mais surtout un franc parler.
Prenez une bonne inspiration et je vous conseille de lire à Haute Voix sinon oualou tu capites.
- Quand il « montait » à la Casbah avec sa bande de « Cagnelos » c'était « pour faire maronner à les femmes ».
- Pendant la Semaine Sainte, il constatait « que le bon Dieu y s'en fout qu'on mange la bacalaô (morue) ou la viande, en condition qu'on se l'aye pas volée ».
- Aux bains de mer, « ousqu'iy a Matarèse » avec un « caneçon garibalde » il faisait des « souprieux » (sauts périlleux).
- A l'épicerie, il exigeait « des anchois bonnes, celles-là qu'elles sont aplaties dedans le baril ».
- A la pêche : « y se sortait que des oublades grandes comme des savates ».
- En visite à l'Exposition de Paris, flanqué de ses acolytes : Embrouilloun, Bacora et la « Calotte jaune », il répondit, outré, à la question : - Vous êtes français ? - d'un quidam étonné par l'accent du quatuor : « Algériens nous sommes ... que ! »
Ce terme n'était revendiqué à l'époque, que par ceux qu'on appellera plus tard les «Pieds Noirs»
Grand sentimental, sous une apparence « macho », le « pôvre » Cagayous eut des déboires matrimoniaux l'obligeant à « casser la carte » en conclusion de torrides «baroufas».
Musette le « mobilisa » en 1914 et il dut quitter Alger «ousque le sang il est chaud plus milleur qu'en France » pour rejoindre le front. « Cagayous Poilu », paru en 1920 à Alger, fut la dernière de ses 15 grandes épopées.
L'étonnante « humanité » de Cagayous, c'était le petit monde qui l'entourait :
- Chicanelle : Sa sœur ; la fille-mère qui fait des monès (brioches au sucre)
- Scaragolète : Le petit à sa sœur ; « un foura-chaux de petit bâtard qui reste bourricot pourquoi y vas pas à l'école », était un bébé baveur « comme un scargot » d'où son surnom.
- Mademoiselle Theresine : « Qu'elle en pinçait pour lui » et qui deviendra, brièvement, son épouse. « Elle se tient le certificat d'études et l'épicerie de sa mère».
- Madame Solano : Sa belle-mère « Qu'après 35 ans à Alger pas même elle parle français » !
- Mecieu Hoc : Facteur en retraite... « qu'il aime bien parler dessur les autres »
- Boumatraque : Le Commissaire Central... « qu'un jour y s'a reçu un asting qui s'y a fermé l'œil ». (coup asséné par Cagayous...)
- Calcidone : Maltais « pêcheur des oursins que toujours y marche pieds nus ».
- Embrouilloun : Un naturalisé... « qui vous sort des saloperies en apolitain quant il perd la figure et qui s'a fait peler en jouant les cartes espagnoles vec les arabes ».
- Hachomoc : Le chevrier... « le petit à çuilà qui fait des fromadjos ».
- Mallard : « Qu'il a un cabanon à Sidi Ferruch »... et « que toutes les bêtes bonnes à manger qu'elles passent à côté elles viennent pas vieilles... »
- Le docteur : Ecrivain public... « y travaille la lettre alonyme pour les femmes... en cachette ».
- Zéro franc : « Pourquoi jamais il a le rond pour payer quand y vient son tour ».
- Caporal : Un fourachaux... « que jamais y s'attrape le bouchon en mangeant les figues de Barbarie pourquoi y connaît un truc : à chaque douzaine y s'enfile une boule de savon arabe ».
- Mateptache : « Soigisseur des pommes de terre »
- Tape à l'œil : « Mesloute » (dénué)
- Felisque : « Le fort ténor léger qui chante à le Café de la placette en face le marchand de loubia » et « qu'il est gentil... »
- Mecieu Lelaitier : «Avocat. Pour qui la justice elle est battel (gratis) mais ceuss là qui travaillent avec elle y marchent pas à l'œil... »
- Kouider : « Qu'il a fait agent de poulice et que maintenant y fabrique la koukra ».
- Cuila qu'il a la calotte jaune : Rentier endé-pendant ... lieutenant de Cagayous et un peu son rival...
- Gasparette : « Qu'un jour elle s'a ensauvé par en haut le jardin Marengo »
- Ugène le Louette : « Faiseur des commissions »
- Ramonette : « Escafandrier dedans le port... qui se répond plus des dettes qu'elle poudrait faire sa femme, ensauvée vec un oualliounne »
- Tonico : « Qu'à sa sœur y s'y a venu un enfant sans qu'on sait comment... et qui faut qu'on attend que le petit y se ressemble à quelqu'un pour s'arrêter le type et qui se marie ».
- Six-Dix : Garçon de café « Qui s'en est chia-dé de la fille à la Smina » (La grosse).
A cette brochette de « pas tristes » on peut ajouter : Zigolatche, Ouacco, Bacora, Boulitche, Coimbra, Facanal, Camalion, Pimiento, Mariquita, Fartasse, Fatoutche, Zamoun, Micalette, Cucurollo, Taouloun patron du battibatte, etc. qui apparaissent au gré des épisodes.
Auguste Robinet
Auguste Robinet, à l'instar de son héros Cagayous avait du caractère. Amateur de belles voitures, membre fondateur de « l'Automobile Club d'Alger », il eut sa superbe Salmson réquisitionnée au début de la guerre ; circulant en tramway, il reconnut un jour son véhicule en stationnement et s'empressa d'aller s'informer dans une boutique voisine ; il apprit ainsi que l'attributaire ne s'en servait que pour un aller- retour quotidien. Robinet s'installa illico au volant, fonça à la Préfecture et avisa l'autorité qu'il reprenait possession de son bien. « Son service des enfants assistés étant plus important que les commodités d'un employé statique ». L'affaire n'eut aucune suite. Robinet fut un des promoteurs de la Maternité de l'Hôpital de Mustapha.
Frappé d'hémiplégie, il s'éteignit le 1er septembre 1930. Selon sa volonté, il n'eut que le cortège de ses trois enfants pour l'accompagner au cimetière du Boulevard Bru.
D'après : Archives René Rostagny et : « Musette, publiciste Sociologue » de Max Lamouche.
J'ai retrouvé ce texte sur le site : http://babelouedstory.com/index.html. Je ne suis pas du tout d'accord avec leur manière de rappeler et de raconter "l'Algérie Française" mais Cagayouse parle bien de ce peuple Pataouète du début du XXème siècle à Bab-el-Oued et Alger.
Monument à la gloire d' Auguste Robinet dit "Musette"
le créateur de Cagayous.
Place Dutertre à La Basetta
07:35 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cagayous, pataouète, algérie, bab-el-oued
13 avril 2010
Que sont les rapatriés devenus ?
Que sont les rapatriés devenus ?
Il y a quelques jours, la centrale alimentant en produits frais notre petite supérette locale étant en grève, nous avons du nous résoudre à aller faire nos courses dans un supermarché, qui fut au moins lors de sa construction la plus grande surface d'Europe sur la commune de Vénissieux. La clientèle y est très cosmopolite mais, j'y reconnais toujours des petits couples âgés qui me paraissent bien labélisés rapatriés.
A la fin des années 60, nombreux étaient les artisans de bouche qui s'étaient réinstaller en France et qui proposaient, en exclusivité ou en complément des spécialités "Pieds-noirs".
Ce jours là, il me vint une envie : acheter de la Soubressade (je vous en parlerais une autre fois) et bien j'ai fait choux blanc !
Quelques Chorizos mais je n'en ai jamais mangé avant la métropole, mais toute cette fabuleuse charcuterie mahonnaise avait disparu des rayons. J'ai recueilli une adresse sur Villeurbanne mais je n'ai pas encore validé.
Ma parole ! Mais ou vous êtes passés ?
On estime à 1 millions les rapatriés d'Algérie. 1,4 si l'on englobe les deux autres pays du Maghreb. C'était en 1962, il y a presque 50 ans.
Tous les rapatriés adultes ont donc au moins 70 ans et les enfants ayant l'âge de "raison" 60.
Je n'ai pas eu connaissance d'ostracisme dans la communauté "Chrétienne" (c'est peut-être moins le cas chez les "Juifs") donc les nouveaux couples ont mixé les origines et leurs enfants plutôt adopté les coutumes de leur région de naissance.
Un mois et une colo après mon retour, je parlais parigot, enfin presque. Le comportement outrancier et exubérant de certain d'entre nous, a incité la plupart à se démarquer. A se fondre dans la masse.
J'ai retrouvé plusieurs copains d'enfance pataouètes, ils m'ont tous dis avoir oublié leur naissance et adopté les us et coutumes de leur région de télé portage.
C'est peut-être ça l'intégration ...
Reste quelques vieux nostalgiques des années noires et quelques, presque aussi vieux, "Historiens" qui cherchent à remémorer les années bonheurs et à donner le contre sens des années noires.
07:34 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : algérie, soubressade
07 avril 2010
Houari Boumediene
Houari Boumediene
Houari Boumediene (en arabe : هواري بومدين), de son vrai nom Mohamed Ben Brahim Boukharouba était un homme politique et ancien président algérien né le 23 août 1932 à Guelma et mort le 27 décembre 1978 à Alger.
Biographie
Né le 23 août 1932 à Aïn Hesseinia, près de Guelma, Boumédiène connut déjà très jeune les événements sanglants du 8 mai 1945 à Sétif et à Guelma, dont il dit plus tard : « Ce jour-là, j'ai vieilli prématurément. L'adolescent que j'étais est devenu un homme. Ce jour-là, le monde a basculé. Même les ancêtres ont bougé sous terre. Et les enfants ont compris qu'il faudrait se battre les armes à la main pour devenir des hommes libres. Personne ne peut oublier ce jour-là. »
Durant les années quarante, il entreprit des études coraniques à l'institut Kettania de Constantine, puis les poursuivit à l'institut Zitouna de Tunis ; il se dirigea par la suite vers l'institut al-Azhar du Caire.
En 1955, il retourne en Algérie où il rejoint les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN), il se retrouve dans la wilaya 5 (Oranie) à la tête de laquelle il est nommé en 1957, avant de prendre le commandement du P.C. d'Oujda, puis le commandement opérationnel de l'ouest, très vite il se fait remarquer et occupe le poste de chef d'état-major de l'ALN. Il passe une partie de la guerre au Maroc en préparant ce qu'il appelle "l'Armée de frontières", sous la protection de la police civile marocaine, avec un groupe appelé par la suite le "groupe de Oujda" comptant entre autres Abdelhafid Boussouf. Une fois l'indépendance acquise, Boumédiène devient vice-président et ministre de la Défense du Conseil de la Révolution qui est alors présidé par Ben Bella. Étant un proche de l'arabophonie et de la vision unique, refusant les accords conclus entre le président en place Ahmed Ben Bella avec l'opposition conduite par Hocine Ait Ahmed, alors responsable du FFS, Houari Boumédiène conteste le régime de son allié Ben Bella. Ne partageant pas les orientations politiques de ce dernier, il décide le 19 juin 1965 de mener un coup d'État au terme duquel il devient le nouveau président de l'Algérie. Sous sa direction, plusieurs actions sont entreprises en vue d'estomper sur le plan intérieur, les tensions nées de la guerre d'indépendance. En 1968, il réussit à faire évacuer la dernière base militaire occupée par la France à Mers el Kébir (Oran) ; alors que sur le plan économique, il opte pour le modèle socialiste, et fait construire sur la base de ce choix beaucoup d'usines et d'écoles. Il contribue surtout, le 24 février 1971, au nom du principe de la récupération des richesses nationales, à la nationalisation des hydrocarbures, au grand dam de la France.
Cette nationalisation réussie confère à Boumédiène une importante dimension internationale. En effet, Boumédiène a réussi là où l'Iranien Mossadegh avait échoué. L'année 1973 lui donne une nouvelle fois l'occasion d'affirmer son influence sur le plan international en organisant avec succès le sommet des non-alignés auquel les plus grands dirigeants du Tiers-Monde de l'époque assistent. Dès lors, l'Algérie de Boumédiène offre un soutien très actif aux différents mouvements de libération d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, et c'est en véritable leader du Tiers Monde qu'il se déplace en 1974 à New York, pour prendre part à une réunion spéciale de l'Assemblée générale de l'ONU sur les matières premières qu'il a lui-même convoquée au nom des non-alignés. Il prononce à cette occasion un discours exposant une doctrine économique, favorable entre autres à l'établissement d'un nouvel ordre économique international plus juste, qui prendrait en compte les intérêts du Tiers Monde. Il a pour cible l'exploitation des matières premières au profits des industries françaises. Au sein de celles-ci, le besoin d'une main d'œuvre à bas prix s'est fait sentir tout au long de leur développement. "Cette situation, nous ne pouvons pas la changer, ni dans quatre ans, ni dans cinq, ni peut-être dans dix ! Ce qui nous importe c'est de considérer l'émigration algérienne dans les pays européens, non pas comme un problème banal mais une question nationale. Personnellement, j'estime que, progressivement, de nombreux concitoyens qui ont émigré retourneront dès qu'ils pourront jouir des conditions de travail dans le pays".
En 1975 il accueille le premier sommet de l'OPEP par le biais duquel les membres du cartel ont pu définir une politique pétrolière concertée. Dans le sillage de cette même réunion, il parvint à sceller la paix entre l'Iran du Chah et l'Irak de Saddam Hussein. Sur le plan intérieur, il fait voter en 1976 une charte en vertu de laquelle il promulgue la constitution d'une Assemblée législative ainsi que la création du poste de président de la République, soumis au suffrage universel.
À partir de l'année 1978, les apparitions publiques du président Houari Boumédiène se font de plus en plus rares, et il s'avère qu'il souffre d'une maladie du sang, la maladie de Waldenström. Toutefois, très peu de choses ont été dites à propos des circonstances qui entourèrent sa mort, survenue le 27 décembre 1978.
Bibliographie
* Ania Francos et Jean-Pierre Séréni, Un Algérien nommé Boumédiène, éd. Stock coll. « Les Grands Leaders », 1976
* Paul Balta et Claudine Roulleau, La Stratégie de Boumédiène, éd. Simbad, 1978
* Juliette Minces, L'Algérie de Boumediène, éd. Presses de la Cité, 1978
07:07 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : algérie, houari boumediene
06 avril 2010
Ahmed Ben Bella
Ahmed Ben Bella
Ahmed Ben Bella (arabe : احمد بن بلة), né le 25 décembre 1916 à Maghnia dans l'Oranie, est un homme politique algérien, premier président de la République algérienne.
Enfance et jeunesse
De parents marocains originaires de Marrakech, né le 25 décembre 1916 à Maghnia dans l'Oranie (ouest algérien), il fit ses études secondaires à Tlemcen.
Premiers engagements
Marqué par les massacres du 8 mai 1945, il adhère au PPA-MTLD, de Messali Hadj. Il est ensuite élu conseiller municipal de sa ville en 1947.
Membre de l'Organisation spéciale (O.S.) dirigée par Hocine Aït Ahmed avec Rabah Bitat, il participe au casse de la poste d'Oran de 1949.
En mai 1950, il est arrêté à Alger, jugé coupable et condamné, deux ans plus tard, à sept ans de prison. Il s'évade en 1952 et se réfugie au Caire auprès d'Hocine Aït Ahmed et de Mohamed Khider avec qui il formera plus tard la délégation extérieure du Front de libération nationale (FLN).
Leader de la Guerre d'indépendance
Délégation des principaux dirigeants du FLN (de gauche à droite : Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) après leur arrestation suite au détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte).
Un des neuf chefs historiques du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA), il est arrêté une deuxième fois lorsqu'est détourné l'avion qui le conduisait du Maroc à Tunis en compagnie de Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Mostefa Lacheraf.
Le premier président de l'Algérie indépendante
Libéré en 1962 après son emprisonnement au Fort Liédot sur l'île d'Aix (France, département de la Charente-Maritime, tout proche du Fort Boyard), il participe au congrès de Tripoli où un différend l'oppose au GPRA. Après les négociations d'Évian, il critique en effet la légitimité du gouvernement provisoire et s'affronte à Boudiaf et Belkacem qu'il élimine rapidement. Il rentre à Alger et, le 27 septembre 1962, est désigné président du Conseil. Il installe alors un pouvoir sans partage.
Ben Bella a pour objectif de construire un socialisme typiquement algérien (liens avec Cuba et la France à la fois) tout en épurant le parti, l'armée et l'administration lorsqu'il devient secrétaire général du bureau politique du FLN en avril 1963. Son dauphin désigné est alors le colonel Boumediene. Après l'adoption d'une constitution, il se fait élire en septembre 1963 président d'une République très présidentielle et autoritaire, il réussit, dans la violence, à réduire les insurrections kabyles et les diverses oppositions politiques.
Partisan du panarabisme et admirateur du colonel Nasser, il entreprend une politique d'arabisation de l'enseignement et fait appel à des contingents d'Égyptiens dont la seule compétence est de parler l'arabe égyptien.
Renversement et exil
Il est renversé par le coup d'État de Boumediene le 19 juin 1965, emprisonné jusqu'en juillet 1979, puis assigné à résidence jusqu'à sa libération en octobre 1980.
Exilé en Europe, il revient en Algérie en 1990. Il assiste à la prestation de serment du président Bouteflika en 2009.
Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009.
Reconnaissance Médaille de l'étoile d'or
* Ahmed Ben Bella Héros de l'Union soviétique - Геро́й Сове́тского Сою́за
* Ahmed Ben Bella Prix Kadhafi des droits de l'homme en 1995 et préside aujourd'hui le "comité international" de ce prix libyen.
Footballeur
Ahmed Ben Bella qui pratiquait le football dans sa ville natale de Maghnia a joué pour l'Olympique de Marseille lors de la saison 1939-1940 et aussi pour l'équipe de France militaire dans le poste milieu alors qu'il était sous-officier de l'armée française engagée dans la Seconde Guerre mondiale.
07:56 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : ben bella, algérie, république algérienne
05 avril 2010
La Mouna du Lundi de Pâques !
Origine du nom Mouna
On sait que la Mouna est originaire d'Oran. Les premiers oranais, à l'origine de cette ville, se réunissaient à Pâques sur la montagne avoisinant le Fort Lamoune. On mangeait sur l'herbe, le riz traditionnel espagnol au poulet (arroz con pollo). Le dessert venu, on servait un gâteau fait ainsi qu'il est décrit ci-dessous. Le fort, paraît-il donna son nom au gâteau.
La Mouna du Lundi de Pâques !
Lundi de Pâques ! Traditionnellement c'est le début des beaux-jours. A la plage, si le soleil brille, mais l'eau est encore froide. A la foret, vous savez ces forets plantés sur la dune littorale, un peu comme dans les Landes. Les familles se réunissent pour pique-niquer et surtout partager la Mouna (On trouve aussi Mona du coté d'Oran).
Comme indiqué à la fin de la recette, mes souvenirs de fabrication domestique me laissent à penser à "Etouffe Chrétien", à tremper dans du liquide avant absorption. Quoique la dernière génération avait déjà assoupli la pate.
Par contre, les préparations pâtissières étaient beaucoup plus souples. J'ai gardé un souvenir ému d'une Mouna qui m'a été offerte dernièrement dans les Landes par une amie et qui m'a totalement réconcilié avec cette Brioche de "Là-Bas".
Bien sur ce n'était pas une exclusivité du Lundi de Pâques nous en consommions toute l'année mais la tradition de ce Lundi était formelle.
Recette de la Mouna
proposée par : Christophe Certain
ingrédients : 500g de farine, 10cl d'huile, 1/2 cube de levure de boulanger, 100g de sucre en poudre, 3 oeufs, 1 sachet de sucre vanillé, 1 zeste de citron râpé, 1 c.a.s. de rhum brun, un peu de lait tiède.
Décoration : 2 jaunes d'oeuf, 1 pincée de sel, 4 sucres en pierre
Délayez la levure de boulanger dans un demi-verre de lait tiède. Laissez reposer à température jusqu'à ce que le mélange commence à mousser. Mélangez dans un saladier (ou au mixer si vous avez une fonction "pâte") la farine, le sucre en poudre et le sucre vanillé, le sel, le zeste de citron. Ajoutez les oeufs un à un, l'huile, le rhum, le lait mélangé à la levure. Pétrissez la pâte (idéalement environ 1/4 d'heure).
Laissez reposer 6 heures à température, dans un saladier recouvert d'une serviette.
Séparez la pâte en deux et pétrissez à nouveau.
Déposez sur du papier sulfurisé beurré et laissez monter encore 4h.
Préchauffez le four à 130° pendant 15 mn. Pendant ce temps, concassez grossièrement les sucres en pierre au pilon, battez les deux jaunes d'oeuf avec un peu d'eau et badigeonnez-en les mounas. Déposez sur le sommet des brioches le sucre concassé.
Enfournez env. 45 mn. Surveillez la cuisson et augmentez éventuellement vers la fin de façon à ce que les mounas brunissent.
Astuces
C'est la recette originale "pied noir". La Mouna est un peu dure et il faut la tremper dans le café, de la chicorée, du lait ou du jus de fruit.
Ce matin, divine surprise !
Devinez ce qui m'est arrivé ce matin au Réveil ?
2 Magnifiques Mounas les meilleures "domestiques" que j'ai jamais mangé !
Ma Parôle! ma chti'te est une sacrée cuisinière ! Une vrai Pataouète j'te dis !
08:04 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : algérie, mouna, lundi de pâques