09 mai 2011
Immigration, les 4 vérités qui dérangent.
Evolution des flux d'entrée selon leur motif, Pays tiers à UE. En Milliers
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2005 |
Pic intermédiaire + année |
2010 |
Motif familial |
94.3 |
98.7 (2006) |
84.1 |
Etudes |
44.7 |
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65.8 |
Motif économique |
24.2 |
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31.5 |
Asiles |
10.6 |
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8.4 |
Le motif familial est difficile à interpréter : Femmes au Foyer ou a la recherche d'un Emploi ? (RE)
Enfants à scolariser ou à la RE
En tout cas, baisse de 10.2 milliers.
Etudes, que la France accueille +21.1 milliers d'étudiants me convient.
Motif économique, c'est là que l'on retrouve l'essentiel des demandeurs d'emplois +7.3
Asile : nous avons accueillis 2.2 demandeur d'asile en moins en 5 ans.
La liste des emplois ouverts à l'immigration fait plus de place aux agents de nettoyage africains qu'aux biologistes Américains.
La Gauche critique les choix de Sarkozy et son inefficacité. Mais ses propositions brumeuses n'offrent pas encore une alternative.
Extrait du Canard Enchainé :
"Pour Sarkozy et Berlusconi, tous les chemins ne mènent pas seulement à Rome, ils conduisent aussi au néo populisme et à la xénophobie assortie. Dans les deux cas, ce ne sont pas eux qui choisissent l'itinéraire, mais leurs extrêmes droites respectives. Eux courent derrière le FN, pour l'un, et la Ligue du Nord, pour son collègue transalpin. Car, au-delà des bisbilles de patriotisme économique sur Parmalat ou EDF et des divergences de vues sur Kadhafi, à la réunion de Rome, il était surtout question de parler d'immigration, pour des raisons qui doivent moins à la réalité chiffrée qu'à l'électoralisme grossier.
Sarko comme Berlu ont en commun une cote de popularité au 36" dessous et une extrême droite qui pousse à la roue. Le fait qu'en Italie l'Alliance de Gianfranco Fini soit au pouvoir avec Berlusconi ne change pas grand-chose à l'affaire, ce dernier est, comme Sarkozy, poussé à la surenchère. Et c'est évidemment avant tout pour ces motifs que l'un et l'autre font vibrer la grosse corde électoralement sensible du "fardeau " de " l'immigration clandestine massive", de "l'afflux majeur aux portes de l'Union ". C'est pour les mêmes raisons qu'ils parlent, pour limiter la libre circulation des1migrants tunisiens qui affluent en Europe, de faire revoir par Bruxelles les accords de Schengen.
S'en prendre à l'Europe et à ses règlements fait partie de la même stratégie. Taper sur Bruxelles tout en hurlant à l'envahissement et au " tsunami », succès garanti. Ou au moins escompté. Tout est bon pour essayer de reprendre la main et de se requinquer la popularité !
Le problème est que les chiffres ne corroborent en rien ni l'efficacité de cette tactique ni la réalité de ce que le poète Guaino nomme "le poids des flux migratoires ». D'abord l'afflux des immigrés de ce " printemps arabe », que l'on soutient de loin, à condition que ceux qui le font n'arrivent pas chez nous, n'a rien d'ingérable. Moins de 30 000 personnes ce n'est pas un déferlement dans des pays qui en voient passer dix fois plus.
Ensuite, la France reste l'un des pays européens où l'immigration est la plus faible. Quant à répéter que cette immigration est une menace pour l'emploi, il est avéré, jusqu'au Medef, que les immigrés occupent en priorité les emplois les plus pénibles, les plus précaires et les moins bien rémunérés, ceux sur lesquels les chômeurs français n'ont pas tendance à se ruer. Mais, on l'aura compris, l'important en France comme en Italie n'est pas de se pencher sur les statistiques, c'est de faire du bruit.
Après des semaines de fâcheries, une grande réconciliation sur le dos des accords de Schengen et de l'immigration comme une lettre commune à Bruxelles ont tout pour plaire. Et faire oublier la désaffection et l'insuccès de Sarkozy et les affaires, les frasques et le procès de Berlusconi. L'alliance de l'ex-ami du Bling-Bling et celui du bunga-bunga!
Il n'est pas certain pour autant que l'affaire donne des résultats, mais Sarkozy et ses services pensent déjà à la suite. Après le chemin de Rome, ils parlent de prendre celui de Benghazi. Le chef de guerre juste derrière le pourfendeur de l'immigration, au moins sur la photo ça devrait être bon.
Erik Emptaz. Le Canard Enchaîné.
07:51 Écrit par Pataouete dans La poulitique | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : immigration
26 septembre 2009
Frantz Fanon et la frontière de l'invisible
J’ai donc assisté à cette conférence-projection à propos de Frantz FANON (ma note).
Frantz Fanon mémoire d’Asile
Autour du Film : « Frantz Fanon mémoire d’Asile », Abdenour ZAHZAH, auteur-réalisateur du film documentaire, Alice CHERKI, psychiatre et psychanalyste ancienne « disciple » de Fanon et sous la modération de Fafia DJARDEM s’est déroulée une projection débat tout à fait intéressante.
De la partie psychiatrique, un peu « entre spécialistes », j’ai retenu que Fanon s’était attaché à humaniser les soins. A ouvrir les pensionnaires vers des taches manuelles, intellectuelles ou sportives qui puissent sortir ses patients de leur isolement chimique, mécanique voir même carcéral.
Même en Hôpital Psy, les origines ethniques étaient distinguées. Frantz Fanon était responsable du pavillon des indigènes. Le film relate donc l’histoire de ce pavillon. Cependant, quelques images des blocs « européens » laissent entendre que le sort réservé aux malades « français » était plus humains.
Ce qui m’a choqué, c’est les images « reconstituées » de l’époque, filmées autour de 2000 et qui sont réalisées sans mise en scène…
Actuellement, ce HP est devenu le CHU Frantz Fanon de Blida et seul son pavillon est resté Psy.
Les Damnés de la Terre
Mais ce qui m’intéresse surtout c’est que Fanon, martiniquais d’origine et descendant d’esclave, à vite repéré les dégâts du colonialisme sur les peuples indigènes. Il s’est engagé dans le mouvement anticolonialiste. Je suis toujours très heureux à chaque fois que l’on peut rappeler que nombreux étaient les « européens » qui militaient pour plus d’Humanisme. Il a poussé son engagement en s’engageant dans la lutte pour l’Indépendance algérienne de 1954 à 1961 (date de son décès).
Ses principaux ouvrages, Peau noire, masques blancs (le Seuil) et les Damnés de la terre (éditions Maspero), ainsi que ses analyses sur le colonialisme et ses effets dévastateurs sur les peuples opprimés, eurent une influence considérable en Afrique, en Amérique latine (auprès de Che Guevara) mais aussi aux Etats-Unis (chez les Black Panthers).
Entendre cette théorie des effets dévastateurs du colonialisme sur les peuples opprimés m’a confirmé dans mon idée des dégâts de l’impérialisme du XIXème.
Il m’est aussi venu l’idée d’une réflexion sur l’impact psychologique sur les « européens » immigrés économiques ou politiques, survalorisés par les discours politiques, ignorés, utilisés et manipulés par des Généraux fascisants et qui finirent spoliés de leurs biens physiques et moraux. Contraints de revivre une immigration d’exode vers un pays dont leurs aïeux n’étaient pas tous originaires.
" La frontière invisible - Violences de l'immigration"
Le débat suivant, avec Alice Cherki, fut plutôt sous forme de questions-réponse. Il m’a surtout donné envie lire son dernier livre :
" La frontière invisible - Violences de l'immigration" (Elema, 2006).
Elle y rend visibles "les enfants de l'actuel" qui sont les descendants de parents anciennement colonisés qui ont à faire face au silence pétrifiant de l'histoire officielle et aux forces de "silenciation".
Elle réaffirme que ce qui n'a pas pu être élaboré, ni symbolisé est transmis de manière brute avec ses conséquences violentes et mortifères aux générations successives. Cette mémoire "encryptée " rend impossible l'exil psychique des "enfants de l'actuel" qui ont pour seule solution de basculer dans "l'identité originelle", mouvement qui ferait le lit des intégrismes.
Vaste débat non ?
11:02 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : blida, frantzfanon, alicecherki, anticolonialisme, immigration
23 septembre 2009
La Modernité de Frantz Fanon
Mon amie Habiba, grâce à la complicité de Rosa, m'a fait passer une invitation à une conférence organisée sur Lyon mais qui doit circuler partout en France.
Bien sûr j'y assisterais et vous ferais mon compte-rendu.
Le sujet m'est cher. Le fait colonial et ses conséquences sur la vie psychique. Sont visés les colonisés mais j’y rajouterai les colonisant.
La modernité de FRANTZ FANON
à 20h30
au Comoedia
(Lyon 7ème)
avec
Alice CHERKI
et
Abdenour ZAHZAH
Soirée organisée dans le cadre de l'exposition
François Maspero et les paysages humains
[Musée de l'imprimerie de Lyon du 16 septembre au 15 novembre 09 (création Maison des Passages / librairie A plus d'un titre)]
Cet événement inaugure aussi une série de rendez-vous présentés dans le cadre du cycle
France Algérie, les chemins de la rencontre par l’AFARA, le CARA, le C.C.O, la CIMADE, Coup de soleil en Rhône-Alpes et la Maison des Passages
Frantz Fanon, mémoire d'asile
(Algérie, 2002 - 52')
Projection-débat du film-documentaire de Abdenour ZAHZAH
Evocation, à l'aide d'images d'archives et de témoignages actuels, de la vie de Frantz Fanon, martiniquais d’origine, inhumé en terre algérienne en 1961. Médecin psychiatre, écrivain, théoricien et combattant anticolonialiste, FANON a marqué le XXe siècle par sa pensée et son action. Après des études de médecine à la Faculté de Lyon, Fanon se tourne vers la psychiatrie. Il est nommé en 1953, à l'âge de 28 ans, médecin-chef à l'hôpital psychiatrique de Blida-Joinville près d'Alger où il met en place des méthodes de soins révolutionnaires pour l’époque, impliquant malades « indigènes » et personnel soignant. Militant et fidèle à ses idéaux, il s’engagea dans la lutte pour l’indépendance algérienne de 1954 à 1961. Emporté par une leucémie à 36 ans, ses principaux ouvrages, Peau noire, masques blancs (le Seuil)et les Damnés de la terre (éditions Maspero), ainsi que ses analyses sur le colonialisme et ses effets dévastateurs sur les peuples opprimés, eurent une influence considérable en Afrique, en Amérique latine (auprès de Che Guevara) mais aussi aux Etats-Unis (chez les Black Panthers).
La frontière invisible - Violences de l'immigration
intervention-débat avec Alice CHERKI
Psychiatre et psychanalyste, Alice Cherki a travaillé, à partir de 1955, dans le service de Frantz Fanon à l'hôpital psychiatrique de Blida-Joinville et s'est engagée à ses cotés pour soutenir la lutte pour l'indépendance en Algérie. Dans la continuation de la réflexion amorcée par F. Fanon, le fait colonial et ses conséquences sur la vie psychique est la trame qui sous tend son dernier livre "La frontière invisible - Violences de l'immigration" (Elema, 2006). Elle y rend visibles "les enfants de l'actuel" qui sont les descendants de parents anciennement colonisés qui ont à faire face au silence pétrifiant de l'histoire officielle et aux forces de "silenciation".
Elle réaffirme que ce qui n'a pas pu être élaboré, ni symbolisé est transmis de manière brute avec ses conséquences violentes et mortifères aux générations successives. Cette mémoire "encryptée " rend impossible l'exil psychique des "enfants de l'actuel" qui ont pour seule solution de basculer dans "l'identité originelle", mouvement qui ferait le lit des intégrismes.
Modératrice : Fafia DJARDEM - psychiatre, psychanalyste.
Tarif : 6,30 € / Réservation conseillée :
Maison des Passages > 04 78 42 19 04 ou maisondespassages@orange.fr
Le Comoedia, 13 avenue Berthelot - 69007 Lyon
(Tram T2 / arrêt Centre Berthelot)
07:46 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : algérie, frantz fanon, immigration