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06 avril 2011

Va te faire voir chez les Grecs

uefa,championnat d'europes,stadesUn an après avoir été sauvée à grand tapage par l'Europe, la Grèce va beaucoup mieux: Athènes s'apprête à tout vendre. Tout brader au privé : eau, électricité, poste, chemins de fer, gaz, ports, aéroports, opérateurs téléphoniques ... tout doit disparaître !

Histoire de trouver fissa quelques milliards pour alléger la dette. C'est ça qui est bien, avec les marchés financiers : pendant que le client est à terre, asphyxié, humilié, écrasé par un plan de rigueur en béton armé, ils lui font consciencieusement les poches. Il n'y a pas si longtemps, pourtant, la Grèce faisait l'admiration du monde entier. Souvenez-­vous, c'était en 2004 :

Athènes avait décroché les Jeux olympiques, construit des stades partout, des gymnases, des équipements dernier cri, arrachant des bravos unanimes. Neuf milliards d'euros, soit 5 % des richesses produites chaque année en Grèce, y étaient passés. Aujourd'hui, la fête est finie. C'est ce qui nous pend au nez.

Car nous aussi, nous nous apprêtons à entrer dans le grand show sportif planétaire. Grâce à Sarkozy, nous avons décroché l'Euro 2016. Et nous nous battons comme des chiens pour décrocher les JO d'hiver à Annecy ! Mais nous aussi, nous sommes frappés par la rigueur - laquelle ne fait que commencer. Du coup se pose une épineuse question : comment financer les deux stades de 50 000 places, les trois stades de 40 000 places, les quatre stades de plus de 30 000 places qu'exige l'UEFA?

Déjà financièrement à sec, les collectivités locales se sont toutes jetées sur les PPP, Partenariats Public-Privé, merveilleuse invention qui permet de ne pas dépenser un kopeck en confiant tout au privé. C'est ainsi que Vinci vient de terminer le grand stade du Mans (38 000 places), qu'à Lille c'est Eiffage qui construit le nouveau stade de 50 000 places, que Nice s'apprête à confier le sien à Vinci, et que Bordeaux ne devrait pas tarder ...

Le PPP, c'est génial : c'est le privé qui conçoit, construit, exploite (en contrepartie, la collectivité lui paie un loyer). Et, après s'en être mis plein les poches pendant trente ans, il remet les clés de l'équipement fatigué à la collectivité. Bon débarras! Sauf si, comme les autoroutes, cela continue à être rentable alors….

Il y a mieux : pour les petites villes comme Lens ou Nancy, qui ont du mal à attirer les investisseurs privés (c'est moins juteux), le gouvernement a imaginé, raconte « Mediapart » (3/4) une « loi d'exception ». Il s'agit de faire sauter toutes  les règles sur le financement du sport. Débattu en urgence à l'Assemblée le 23 mars, ce texte de loi devrait permettre au privé (groupe du BTP ou club de foot) de percevoir les mêmes subventions qu'un maître d'ouvrage public, et au public de participer sans limite aux frais de fonctionnement. Bref, de nous faire les poches pour le plus grand bien du foot business. Et vive la rigueur ...

Ah oui, un détail; les ouvriers du BTP sont tellement bien payés que ceux d'Eiffage en train de construire le grand stade de Lille ont fait grève plus de deux semaines. Les veinards ont obtenu 2 % d'augmentation.

Jean-Luc Porquet

" Le Canard enchaîné» - mercredi 20 avril 2011 - "

 

Vous constaterez que le Stade des Lumières et surtout, centre commercial du Fric de Lyon n'est pas cité dans cet article, il y a toujours une grosse bagarre autour et surtout à propos du financement des infrastructures routières. Dernière nouvelles, le Maire de Meyzieu commune limitrophe du Terrain d'assise choisit, et adversaire principal de ce projet et désormais premier-vice-président du Conseil Général du Rhône et pour la première fois, le Président-ministre a délégué ses pouvoirs. Fillon renâcle à signer l'utilité publique qui permettrait de passer en lob au dessus des lois d'Urbanisme,

Collomb est pour, évidemment le Bling-Bling, et Forissier est contre. Le Championnat ne fait que commencer.

 

Finalement, les Strasbourgeois ont de de la chance de ne pas avoir été retenus.

07:44 Écrit par Pataouete dans La poulitique, Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : uefa, championnat d'europes, stades

04 avril 2011

La justice a bonne Mine !

Leur emblème, c'est ce casque des "gueules noires", soigneusement conservé. Ils sont 17 survivants des grandes grèves de 1948, virés des mines du Nord et du Pas-de-Calais. Plus de soixante ans ont passé et la cour d'appel de Versailles vient de leur rendre justice, attribuant 30 000 euros à chacun. « Le Canard" (17/10/07) avait raconté leur épopée qui remonte à leur lutte, en 1941, contre Vichy et l'occupant. Communiste et résistant, Georges Carbonier avait alors 18 ans, et, à 14 ans, sa future épouse, Simone, était agent de liaison. Ils ne se sont jamais quittés, ont vécu ensemble la Résistance, le militantisme, les déportations, la Libération et le « Retroussez-vous les manches, Produisez du charbon ! » de De Gaulle. Ils ont trimé. Vite récompensés par des réductions de statut, de salaire et de primes.

La grève qui suivit fut très dure. L'état de siège est décrété et Jules Moch, ministre de l'Intérieur SFIO, fait tirer sur les rebelles. Il y a des morts, des blessés, des centaines d'arrestations, et ces 3 000 licenciements de «délinquants », sans préavis ni indemnités.

Quand Georges sort de prison, il a perdu, comme des centaines de camarades, travail et logement, apanage des vieilles Houillères du Nord. Chassés de chez eux en quarante-huit heures, Simone et lui empilent meubles et affaires dans une charrette à bras ...

Des années passent, vient la retraite, et la vieille colère qui remonte. Georges Carbonier y pense jour et nuit, retrouve d'anciens camarades et écrit à toutes les autorités, ministres, syndicats, élus, demandant réparation des licenciements abusifs.

Il y a quelques années, avant sa mort, Georges avait confié son affaire à Tiennot Grumbach, avocat de la cause ouvrière; c'est lui qui a découvert la faille. Car, en 1984, une loi d'amnistie a reconnu le caractère «discriminatoire» de ces licenciements. Du coup, malgré les soixante ans écoulés, il y a un espoir de voir le dossier repartir, la prescription étant de trente ans à dater de la « découverte» des faits.

Les prud'hommes les envoient bouler, la cour d'appel leur a donné raison. Ultime victoire ... « Au moment où tout, dans la politique de l'Etat, incite à la discrimination, les magistrats ont eu du courage, applaudit M' Slim Ben Achour, autre avocat des "gueules noires". Maintenant, tout le monde saura que leur licenciement était dû à la grève.»

Simone va, enfin, murmurer à son Georges, avec qui elle « parle chaque jour » : « Tu vois, tu as réussi!»

D. S.


LES GUEULES NOIRES 1 par sniper95210

01 avril 2011

Mater les marchés, c'est possible

 

Manif' en Grèce.jpg

La Grèce a encore droit aux honneurs (on devrait dire les horreurs) des marchés. L'agence Moody's a une nouvelle fois dégradé la note de sa dette, qui se retrouve quelque part au niveau de celle de la Bolivie. Les banques,  elles, demandent des taux d'intérêt ~ toujours plus élevés, synonymes de saignée pour le budget du pays.

Manif' en Grèce 2.jpgLes Grecs, eux, n'en peuvent plus. Ils ont ramené le déficit de 15,4 % à 9,4 % du PIB, mais le taux de chômage approche les 14 %, et même 40 % pour les moins de 25 ans ! Pourtant, il est possible de défendre la Grèce.

Il suffit d'appliquer deux mesures que propose le Parlement européen.

  • La première, produit des efforts de Pascal Canfin, député Europe Ecologie, consiste à interdire l'usage à des fins spéculatives des "crédit default swap" ou CDS (on appelle ainsi, sur les marchés financiers, les contrats de protection financière entre acheteurs et vendeurs) sur les dettes souveraines.
  • La seconde, présentée par la députée grecque Annie Podimata, est la levée d'une taxe sur les transactions financières en Europe. Celle-ci rapporterait jusqu'à 200 milliards d'euros par an, soit largement de quoi prendre en charge les intérêts des dettes publiques grecques, irlandaises, portugaises, voire espagnoles.

 

Mater les marchés, faire payer les banques: c'est simple, c'est possible, et une majorité politique en Europe y est favorable. Alors?  

Hervé Nathan

 

Manif' en Grèce 3.jpg


 

07:07 Écrit par Pataouete dans Républiques citoyennes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : grèce, marché, manifestation

30 mars 2011

Les braves gens n'aiment pas qu

Brassens  Fallet.jpgEn avril 1953, René Fal­let, chroniqueur au " Canard" et romancier, entend à la radio " Le parapluie ", chanson d'un débutant qui vient juste de sortir son premier 78 ­tours. II file illico aux Trois Baudets, où se produit l'artiste, en revient ébaubi, et pond dans « Le Canard" (29/4/1953), sous le titre «Allez, Georges Brassens ! », un article qui commence ainsi :

« Il ressemble tout à la fois à défunt Staline, à Orson Welles, à un bûcheron calabrais, à un Wisigoth et à une paire de moustaches.

Cet arbre présentement planté sur la scène des Trois Baudets est timide, farouche, suant, mal embouché et gratte une guitare comme l'on secoue les grilles d'une prison.

Georges Brassens - "Le Canard", s'il ne le saluait pas, ne serait pas "Le Canard" - est un bon gros camion de routier lancé à toute berzingue sur les chemins de la Liberté. On souhaite à ce véhicule d'éviter jusqu'au bout les dangers de ces pavés d'or sur lesquels se sont déglingués tant de talents, tant de franchises. »

Et de noter que Brassens fait plus que déranger, il scandalise :

" Les trois quarts de ses chansons (les plus vaches) sont interdites à la radio. Ce n'est pas sur la chaîne parisienne que vous entendrez "Hécatombe", sombre histoire de gendarmes lapidés ("Moi, j'bichais car je les adore sous forme de macchabées", chante ce justicier) par les ménagères de Brive-la-Gaillarde, et qui se termine par ces mots :

 

Brassens 1.jpg"Ces furies, qu'à peine si j'ose

Le dire tellement c'est bas,

Leur auraient même coupé les choses

Par bonheur ils n'en avaient pas !" »

 

Notons qu'aujourd'hui encore des rappeurs se font condamner pour moins que ça : appeler à transformer les gendarmes en macchabées, les honnêtes gens n'aiment pas trop ...

« Cet homme est dangereux, conclut Fallet. C'est un poète, un drôle de client pour les roucouleurs. En avoir ou pas? Il a choisi. »

 

Brassens 2.jpgFallet et Brassens deviendront amis à la vie à la mort. Et signeront, peu après le décès de Brel, qui déclenche un affreux déballage médiatique, ce pacte :

« Il est entendu entre René Fallet et moi-même qu'à la mort de l'un ou de l'autre le survivant se refusera catégoriquement - et quelles que puissent être les sommes proposées - de parler en public du "cher disparu".

Fait à Paris, le 24 novembre 1978. »

 

L'anar, le «foutrement moyenâgeux », le pornographe du phonographe est le (mauvais) sujet d'une (bonne) exposition à la

Cité de la musique, à Paris, du 15 mars au 21 août.

Brassens 3.jpgJ. C.

07:47 Écrit par Pataouete dans Musique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : brassens, fallet, expo brassens

28 mars 2011

Un relent de colonialisme ou le réveil de l'Occident Chrétien ?

chars.jpgAu déclenchement de la  Révolution Tunisienne nous avons rêvé d'un printemps des Jasmins. Rapidement l'Egypte a enchainé. Dans les 2 cas, l'armée restant en retrait, le rôle d'Obama semble avoir été prédominant, les 2 dictateurs en place ont cédé. Cependant, ces 2 pays sont gouvernés par des gouvernements provisoires proche ou carrément militaire. Chacun ayant pour mission d'organiser des élections démocratiques. A suivre… mais sommes-nous encore assez attentifs ?

Il est vrai que, laissant un peu de coté l'Algérie et le Maroc, mais qu'en est-il vraiment, le mouvement est plutôt parti vers l'Est, le Yémen, Bahreïn, et désormais la Syrie ! Ces mouvements populaires, les répressions qui s'en sont suivis et leurs évolutions sont restées bien discrètes sur les ondes européennes. Il est vrai que les catastrophes en série japonaises ont, et c'est bien normal, occulté les révolutions.

Libye 2.jpgPuis vint la Libye ! Grande hésitation du monde politico-économique, allons nous perdre tous nos repères, toutes nos bonnes relations amicales, politiques et intéressées avec ces pays pétroliers et touristiques qui accueillent nos dirigeants avec tant de courtoisie, courtoisie qu'on leurs rend aussitôt avec beaucoup d'effusions ?

Les premières idées étaient que ce soit les Pays Orientaux qui apportent leur aide aux révoltés. C'était la seule solution possible.

Les semaines passant, alors que les révoltés avaient atteint les portes de Tripoli, on tergiversait encore avec une demande de soutient des Occidentaux. Ce n'est que lorsque les troupes mercenaires de Kadhafi repoussèrent leurs assaillants menaçant de détruire Benghazi et grâce à notre super émissaire Bernard Henry Libye que le monde occidental et onusien se mit en route. Résultat, une résolution vague du Conseil de sécurité, une abstention sans véto de la Russie, la Chine, le Brésil et l'Allemagne. Les Unions africaines et arabes qui devaient participer ne bougent pas. C'est bien de nouveau, et cela dure depuis le XIXème siècle, les Occidentaux qui viennent au secours de ces pauvres Arabes bien incapables de se diriger eux-mêmes.

Libye 1.jpgPour couronner le tout, notre géant noir, désormais en première ligne qui lapsus sur la Croisade ! Nous voilà bien revenu au temps de l'Occident Chrétien ! Engagés dans un bourbier qui va bientôt ressembler à l'Irak ou à l'Afghanistan. Et pourquoi pas la Syrie, le Yémen, la Cote d'Ivoire, le Corée du Nord, la Bande de Gaza, j'en oublie et des dizaines ?

Le premier Droit des hommes est celui d'accorder à chaque peuple le droit de disposer de lui-même. L'oligarchie n'est pas démocratique. Et ce n'est pas l'exemple des pays du Nord qui permettra au Sud d'avancer vers la Démocratie Citoyenne. Ne serait-ce que l'exemple des taux d'abstentions démentiels et je pense aussi aux USA.

Au moment où je rédige cette note j'apprends les menaces de Kadhafi sur les puits de pétrole. Quelques minutes plus tard, Pfttt plus de trace sur le Oueb, Info ou Intox ?

07:41 Écrit par Pataouete dans Mes humeurs, Républiques citoyennes | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : libye, tunisie, egypte