01 avril 2011
Mater les marchés, c'est possible
La Grèce a encore droit aux honneurs (on devrait dire les horreurs) des marchés. L'agence Moody's a une nouvelle fois dégradé la note de sa dette, qui se retrouve quelque part au niveau de celle de la Bolivie. Les banques, elles, demandent des taux d'intérêt ~ toujours plus élevés, synonymes de saignée pour le budget du pays.
Les Grecs, eux, n'en peuvent plus. Ils ont ramené le déficit de 15,4 % à 9,4 % du PIB, mais le taux de chômage approche les 14 %, et même 40 % pour les moins de 25 ans ! Pourtant, il est possible de défendre la Grèce.
Il suffit d'appliquer deux mesures que propose le Parlement européen.
- La première, produit des efforts de Pascal Canfin, député Europe Ecologie, consiste à interdire l'usage à des fins spéculatives des "crédit default swap" ou CDS (on appelle ainsi, sur les marchés financiers, les contrats de protection financière entre acheteurs et vendeurs) sur les dettes souveraines.
- La seconde, présentée par la députée grecque Annie Podimata, est la levée d'une taxe sur les transactions financières en Europe. Celle-ci rapporterait jusqu'à 200 milliards d'euros par an, soit largement de quoi prendre en charge les intérêts des dettes publiques grecques, irlandaises, portugaises, voire espagnoles.
Mater les marchés, faire payer les banques: c'est simple, c'est possible, et une majorité politique en Europe y est favorable. Alors?
Hervé Nathan
07:07 Écrit par Pataouete dans Républiques citoyennes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : grèce, marché, manifestation