22 février 2011
La révolution ? On s’appelle
La liberté est-elle devenue le fantôme de nos démocraties avancées ? Comment s'expliquer la résignation des masses à l'égard des dérives sécuritaires et autres, qui en marge des processus politiques ou judiciaires, empoisonnent la vie quotidienne ? « Pour votre sécurité » est devenu un slogan obsessionnel qui sert de prétexte à d'envahissants contrôles et restrictions d'expression et d'action.
En 1834, Alexis de Tocqueville écrivait : « Si le despotisme venait à s’établir chez les nations démocratiques de nos jours, il serait plus étendu et plus doux et il dégraderait les hommes sans les tourmenter ». Cette prévision se réalise-t-elle aujourd’hui ? Sommes nous prêts à échanger notre liberté contre protection et divertissement ?
Ce livre pose ces questions et apporte des éléments de réponse. Tout en posant une autre question : pourquoi la résistance à ce nouvel ordre social vient-elle principalement de ceux qui, dans cette société de contrôle généralisé, sont relativement privilégiés et conservent encore un peu de liberté d'expression ? Il n'en reste pas moins que cette caustique dénonciation des formes contemporaines de la « servitude volontaire » est un salutaire appel à une résistance plus généralisée.
07:17 Écrit par Pataouete dans Livre, Républiques citoyennes | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : la révolution ? on s’appelle, bruno gaccio
18 février 2011
Edgard Morin montre la Voie
Le vaisseau spatial terre, agité de conflits ethniques, religieux, politiques et de convulsions économiques, continue à toute vitesse sa course. Il est propulsé par plusieurs moteurs : science, économie, technique, profit, chacun portant en lui les possibilités du meilleur et du pire. Il n’y a pas de pilote, pas de boussole. Suit-il la bonne voie ? Ne va-t-on pas vers des désastres ? Est-il possible de changer de voie ? Le pire est probable, mais l’improbable est souvent advenu dans l’histoire humaine.
Ce livre s’essaie à un diagnostic sur le cours présent et futur de la mondialisation. Il indique comment une multiplicité de crises sont enchevêtrées dans la grande crise de l’humanité qui n’arrive pas à devenir l’humanité. Il montre comment nous vivons à la fois le pire et le meilleur. Il indique comment peut-être un nouveau futur, encore invisible, a déjà commencé. Une Voie, nouvelle, issue de la conjonction de myriades de voies réformatrices, pourrait nous conduire à une métamorphose encore plus étonnante que celle qui a transformé des petites sociétés archaïques de chasseurs-cueilleurs pour engendrer les sociétés historiques. Directeur de recherches au CNRS, Edgar Morin est considéré comme l’un de nos penseurs les plus importants.
07:08 Écrit par Pataouete dans Livre, Républiques citoyennes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : morin, la voie
16 février 2011
Mon oncle d'Algérie
Il y a quelques jours j'ai présenté un livre de Nathalie Funes : Mon oncle d'Algérie.
Avant de vous dire que j'ai été bouleversé par ce fabuleux travail de recherche et de témoignage familial, je voudrais remercier mon Fils qui effectue en permanence une veille éditorial. Grace à lui, je ne risque pas de rater une information à propos, et à tout propos sur l'Algérie. Aïe qu'il est bon mon fils !
Ce livre, je vous l'ai présenté par la note que vous pourrez retrouver ICI. Il résonne de ce camp de Lodi dont je vous ai parlé dans les notes ICI et suivantes. Un dernier scoop, j'ai retrouvé un Copain de mon père qui va me permettre de compléter ces notes sur cet horrible Camp de Lodi !
Fernand Doukhan est le premier homme de la famille à naitre français, le premier aussi à avoir un prénom qui ne soit pas hébraïque, le premier à devenir Instituteur - et pas matelassier ou colporteur. Ce prénom lui permettra de traverser la Seconde Guerre Mondiale, malgré les camps de prisonniers, sans trop de difficultés.
Nathalie Funes, part à la recherche de cet oncle qui lui faisait l'effet d'un vieux monsieur grincheux. Elle fouille les carrés juifs des cimetières d'Alger, elle remonte le cours de l'Histoire de sa famille juive berbère qui habite l'Algérie depuis des siècles, jusqu'à l'Antiquité.
Puis descend le fil de ces ancêtres indigènes berbères de confession juive. Fernand, lui, né en 1913, est Français. Nathalie nous raconte la vie, les conditions et les misères de cette tribu des Aurès. Je n'irais pas plus loin car ce chapitre, à lui seul mérite un traitement spécifique.
Fernand entre à l'Ecole Normale de la Bouzaréa. Il subit un régime spartiate mais constate que les indigènes, bien que leur condition leur ait permis d'être éduqués et de réussir le concours d'entrée, il constate que leur sort est plus rude, beaucoup moins confortable, plus ségrégationniste. Seulement en 1933, les classes sont mixtes, Français-Indigènes et les indigènes ne sont plus réservés aux écoles des Bleds.
Il fréquente les mouvements trotskistes et anarchistes, écrit dans des feuilles anarchistes et devient instituteur à Maison Blanche.
La Guerre est déclarée. Il est incorporé au 9eme régiment des Zouaves. (La photo est celle de la section de mon père) fait prisonnier, son prénom lui évite le traitement réservé aux juifs. Mais pendant ce temps, la nationalité française est retiré aux juifs d'Algérie, ils perdent leurs emplois, redeviennent indigènes et subissent, à nouveaux, des vexations des "Vichystes" d'Algérie. Le père de Fernand, Saül Doukhan, qui avait faillit naitre Français, manque de mourir Indigène.
Lorsque le FLN attaque, Fernand a déjà choisi son camp. Il est arrêté lors de la Bataille d'Alger et interné dans ce camp d'internement de Lodi, près de Médéa, où la France éloigne les Français d'Algérie - de façon arbitraire, sur décision administrative - qui ont manifesté leur soutient aux indépendantistes. Nous en reparlerons bien sur ! En Avril 1958, des policiers le poussent sur un bateau vers Marseille.
"Ce livre a été un voyage dans le passé, sur les traces qui restent de lui, dans les endroits ou il a vécu, dans les archives, dans les mémoires de ceux qui l'ont croisé sa route. Il raconte une autre Histoire des Français d'Algérie" Nathalie Funes.
Vraiment, vraiment… Merci Nathalie ! Tous les "autres" Français d'Algérie te remercient.
Mon voeux le plus cher serait d'entrer en contact avec Nathalie Funes.
Pendant la rédaction de cette note, Moubarak a démissionné ! Un symbole non ?
07:07 Écrit par Pataouete dans L'Algérie, L'Algérie Le Camp de Lodi, Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : algérie, nathalie funes, juifs berbères, lodi
11 février 2011
"Pour une révolution fiscale",
de Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez
Va-t-il faire un carton, comme Indignez-vous !, de Stéphane Hessel (éditions Indigène, 32 pages), en tête des meilleures ventes d'essais ? C'est en tout cas le nouveau petit livre dont tout le monde parle. Ses auteurs - 36 ans de moyenne d'âge - ont décidé de frapper un grand coup.
Pour Thomas Piketty, professeur à l'Ecole d'économie de Paris, Camille Landais, chercheur à Stanford, et Emmanuel Saez, enseignant à Berkeley, c'est tout le système fiscal français, "asphyxié" par son manque de transparence, qu'il faut revoir. Et en particulier l'impôt sur le revenu.
Pas assez d'impôt finit, aussi, par tuer l'impôt, notamment quand celui-ci ne joue plus son rôle en termes de justice sociale. Si l'impôt sur le revenu concentre les critiques de nos auteurs, c'est parce qu'il est devenu un impôt "croupion". Il ne pèse plus aujourd'hui que 3 % du produit intérieur brut (PIB). Le principe même de cet impôt direct était la progressivité.
Or il est devenu un impôt "régressif", montrent-ils. Les 5 % de ménages les plus riches payent aujourd'hui proportionnellement moins d'impôts que les autres. La fiscalité ne joue plus un rôle de réducteur des inégalités. Elle aurait même tendance à les augmenter !
INJUSTE ET SCANDALEUX
C'est injuste, et scandaleux. Quand on sait que les plus hauts revenus ne sont pas des revenus du travail, ce travail que l'on prétend par ailleurs récompenser.
Le taux des prélèvements obligatoires est aujourd'hui en France de 49 % ; on ne peut l'augmenter davantage. Alors que faire ?
Les auteurs proposent une réforme fondée sur trois principes : équité, progressivité, démocratie. Ils suggèrent en particulier un taux de prélèvement effectif de l'impôt sur le revenu allant de 2 % à 60 %. Et de garder l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), quitte à relever le seuil minimal d'imposition. "La priorité absolue (étant) d'alléger les impôts et prélèvements pesant sur le travail."
Parallèlement à la publication de ce livre, les auteurs ont ouvert un site Internet, Revolution-fiscale.fr. On peut y jouer au ministre du budget, en simulant sa propre réforme fiscale. Une invitation à se saisir vigoureusement du débat.
07:38 Écrit par Pataouete dans Livre, Républiques citoyennes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : révolution fiscale, piketty, landais, zaez
05 février 2011
Le Règne des Oligarchies
Décidemment, ce Blog ne sera jamais un blog d'actualité. Les évènements se bousculent et mon organisation ne me permet pas de tenir pied à l'actualité.
Cependant, la croissance continue du nombre de mes lecteurs et des pages lues m'incite à penser que vous appréciez cette formule. Bien sur, le nombre des commentaires depuis 2 ans ne dépasse pas la moitié des lecteurs mensuels, mais ils sont toujours les bienvenus, à condition qu'ils respectent le thème de la note. Je me suis fais une raison.
Pataouète est un blog de communication, de diffusion de commentaires différents de la Pensée Unique Libérale. Bien sur je ne laisse pas tomber l'Algérie !
Je n'ai pas l'intention de convaincre tous mes lecteurs. Bien sur vous n'êtes pas obligé d'adhérer à ces thèses, mais je voudrais au moins que vous sachiez qu'elles existent.
Je crée aujourd'hui, une rubrique "République citoyenne" et je vous présente, pour débuter, 2 livres qui développent la thèse de l'Oligarchie qui concentrent partout l’essentiel des pouvoirs : économiques, politiques et sociaux.
J'en vois déjà quelques uns qui s'exclament : ça y est Pataouète s'est lancé en politique ! Je leur réponds à priori que s'il pense que je vais vous tanner avec l'un des nombreux candidats à la Présidence ils se gourent.
Pour moi, et ce quasiment depuis les premières élections législatives qui ont suivi Mai 68, je ne fait plus aucune confiance aux candidats que j'appellerais "Bonnet Blanc, Blanc Bonnet". Et alors les Bonnets Noire ! Par contre, si vous pensez à la Politique, celle qui gère la cité, alors nous serons d'accord.
Bonne lecture et j'espère analyse de ces notes…
"Le règne des Oligarchies"
"Les oligarchies concentrent partout l’essentiel des pouvoirs : économiques, politiques et sociaux. Elles sont constituées partout des mêmes individus : dirigeants des grandes entreprises, titulaires des grandes et très grandes fortunes, militaires de haut grade et personnages politiques désormais indissociables des propriétaires des médias en tous genres.
Toutes les nations actuelles, à commencer par la plus puissante d’entre elles, les Etats-Unis, donnent l’exemple aux Nations émergentes, la Chine en tête, et sont gouvernées par guère moins de 1 % de leur population. Elles sont souvent abritées de la contestation populaire par leurs réseaux officieux et leurs moyens financiers, la complicité des médias et, peut être plus encore, la passivité croissante des individus ayant acquis ou recherchant un niveau de vie qui détruit l’ambition, ce qui laisse le champ libre aux névrosés de l’argent, du pouvoir et de la gloire. L’arraisonnement de l’homme par l’homme est intime à notre condition biologique actuelle.""Qu'est-ce qu'avoir du pouvoir ?"
Le pouvoir exerce une fascination, parce qu'il engendre la puissance, parce qu'il transforme aussi.
Qu'est-ce qu'avoir du pouvoir ? Qu'est-ce qui fonde le pouvoir qu'un homme peut exercer sur d'autres hommes ? Charles Pépin s'attarde sur le pouvoir de l'homme politique, du chef d'entreprise, d'un ami qui sait se faire écouter, d'un prêtre sur ceux qui se confient à lui, d'un professeur dans sa classe et même sur celui d'une oeuvre d'art. Trouverons-nous alors l'essence du pouvoir ? Comprendrons-nous ce qui inscrit Napoléon, Barack Obama, Gérard Mestrallet ou Yannick Noah dans une veine commune ?
07:13 Écrit par Pataouete dans Livre, Républiques citoyennes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : oligarchies, citoyenneté, altermondialisme