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11 février 2011

"Pour une révolution fiscale",

de Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez

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Va-t-il faire un carton, comme Indignez-vous !, de Stéphane Hessel (éditions Indigène, 32 pages), en tête des meilleures ventes d'essais ? C'est en tout cas le nouveau petit livre dont tout le monde parle. Ses auteurs - 36 ans de moyenne d'âge - ont décidé de frapper un grand coup.

Pour Thomas Piketty, professeur à l'Ecole d'économie de Paris, Camille Landais, chercheur à Stanford, et Emmanuel Saez, enseignant à Berkeley, c'est tout le système fiscal français, "asphyxié" par son manque de transparence, qu'il faut revoir. Et en particulier l'impôt sur le revenu.

Pas assez d'impôt finit, aussi, par tuer l'impôt, notamment quand celui-ci ne joue plus son rôle en termes de justice sociale. Si l'impôt sur le revenu concentre les critiques de nos auteurs, c'est parce qu'il est devenu un impôt "croupion". Il ne pèse plus aujourd'hui que 3 % du produit intérieur brut (PIB). Le principe même de cet impôt direct était la progressivité.

Or il est devenu un impôt "régressif", montrent-ils. Les 5 % de ménages les plus riches payent aujourd'hui proportionnellement moins d'impôts que les autres. La fiscalité ne joue plus un rôle de réducteur des inégalités. Elle aurait même tendance à les augmenter !

INJUSTE ET SCANDALEUX

C'est injuste, et scandaleux. Quand on sait que les plus hauts revenus ne sont pas des revenus du travail, ce travail que l'on prétend par ailleurs récompenser.

Le taux des prélèvements obligatoires est aujourd'hui en France de 49 % ; on ne peut l'augmenter davantage. Alors que faire ?

Les auteurs proposent une réforme fondée sur trois principes : équité, progressivité, démocratie. Ils suggèrent en particulier un taux de prélèvement effectif de l'impôt sur le revenu allant de 2 % à 60 %. Et de garder l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), quitte à relever le seuil minimal d'imposition. "La priorité absolue (étant) d'alléger les impôts et prélèvements pesant sur le travail."

Parallèlement à la publication de ce livre, les auteurs ont ouvert un site Internet, Revolution-fiscale.fr. On peut y jouer au ministre du budget, en simulant sa propre réforme fiscale. Une invitation à se saisir vigoureusement du débat.

Philippe Arnaud