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13 mars 2011

Excellente analyse de Benjamin Stora sur la révolte des algériens 2011

07:26 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : algerie, revolte, soria

11 mars 2011

Un parfum d’union pour un Maghreb

FFS.jpg

Un parfum d’union pour un Maghreb des peuples et de liberté a jeté ses effluves sur une salle
Atlas renouant après de longues années de tintamarre, avec l’activité politique.
Le meeting populaire auquel le Front des forces socialistes (FFS) a appelé hier a résonné comme la renaissance d’une
lutte politique longtemps étouffée, confinée, réduite à sa plus simple expression du fait de lois liberticides. Une lutte qui reprend son terrain de prédilection qu’est le contact avec le peuple. Le meeting était prévu à 14h30, mais la salle Atlas accueillait déjà ses invités militants bien plus tôt.

Grâce a mes Amis des "Pieds Noirs Progressistes", je voudrais partager aujourd'hui des témoignages recueillis lors de cette réunion.

-Khalil Ezzaoui, chargé des relations internationales au FDLT tunisien
«Alors que personne ne l’avait pressenti, lors de notre dernière rencontre en 2008 avec Hocine Aït Ahmed, il s’est montré très confiant quant à un changement dans les pays du Maghreb. Le peuple tunisien s’est révolté et a vaincu, et nous espérons de même pour les autres pays du Maghreb.
Dans un premier temps, le peuple tunisien a eu raison du dictateur, dans un deuxième temps, il a eu raison du gouvernement, maintenant il va mener au bout sa lutte pour une réelle démocratie en constituant un Conseil de la révolution devant organiser des élections libres. La Révolution algérienne a toujours été un exemple pour nous.
Le peuple algérien a versé un lourd tribut durant la guerre pour la Libération puis durant les années 1990, nous souhaitons réellement qu’il arrivera à atteindre son objectif démocratique. Notre slogan sera celui d’un Maghreb des peuples défendant un Etat de droit. Que vive le Maghreb et que tombent les dictatures.»
-Hamid Djemahri, membre du bureau politique de l’USFP marocain
«Je viens du pays de Abdelkrim el Khattabi et de Ben Barka, et je suis heureux d’être dans le pays de la première révolution qui a appris à de nombreux pays dans le monde à se libérer du joug colonial, et de plus invité par le parti de Si l’Hocine, un homme qui est resté fidèle à ses principes.
Je suis heureux aussi d’être invité aux côtés d’un représentant de la deuxième révolution qui vient de Tunisie et qui a montré le chemin de la lutte pour la démocratie à bien des pays.
Un séisme frappe les pays arabes et amazigh et montre que cette ère est celle des peuples et c’est la fin des despotes. Après 30 et 40 ans, nos peuples découvrent que nous sommes gouvernés par des fous, des sots et des psychopathes. Je suis ici avec la foi en un Maghreb libéré rendant l’espoir à ses peuples. Un Maghreb uni, tourné vers un avenir heureux sous la liberté.»
-Message de Abdelhamid Mehri à Aït Ahmed
«Ton message a conforté ma conviction de fédérer les forces et mobiliser les volontés pour un réel changement.
Suite à la publication de ma lettre adressée au président de la République, j’ai reçu de nombreuses réactions, mais dont la plupart cachent des attentes de ce qui peut bien venir d’en haut. Je crois pour ma part que l’initiative doit émaner de la société.»
-Ahmed Bouazzi, membre du bureau exécutif du PDP tunisien
«Au nom de la jeunesse tunisienne qui s’est révoltée contre la hogra et qui a eu raison d’une des dictatures sans égale dans l’histoire de la Tunisie, poussant son chef à fuir comme un rat dans la nuit, je salue en vous les héritiers de ceux qui ont vaincu la quatrième plus grande puissance du monde. Je vois en vous l’espoir d’une Algérie libre.»
-Mustapha Labraïmi, chargé des relations extérieures du PPS marocain
«2011 est pour nous les peuples. Nous n’avons pas seulement le même passé ou seulement les mêmes problèmes, nous avons le même destin. Il n’y a aucune exception algérienne ou marocaine par rapport à ce qui se passe en Tunisie ou en Egypte.
La démocratie n’est pas un luxe, nous la réclamons et lutterons pour l’avoir. La démocratie est un combat de tous les instants, de tous les jours. Que les peuples aient confiance en leur destin et le prennent en main. Il faut que la vérité soit dite et que la justice se fasse pour que le changement se fasse dans la liesse. Il n’est pas question de se servir d’un malentendu pour créer des divisions entre nos peuples.»
-Karim Yamoul, étudiant universitaire
«L’université algérienne est en crise. Mais au-delà des revendications estudiantines pour l’annulation du décret 13-10, nous voulons un changement démocratique dans le pays. La réalité est qu’il est temps que l’étudiant étanche sa soif de savoir, le chômeur étanche sa soif de travailler, que le journaliste étanche sa soif d’écrire, que l’Algérie étanche sa soif de liberté, et que les peuples du Maghreb étanchent leur soif d’union. Quand le peuple s’engage, le pouvoir dégage.»
-Mostefa Bouchachi, président de la Laddh
«Il est indéniable que tous les peuples du monde méritent la liberté et la démocratie, mais je n’en connais pas beaucoup dans le XXe siècle qui en ont autant payé le prix comme les Algériens.
A commencer par le 1,5 million de morts pendant la guerre de Libération, en sus des 200 000 victimes et des dizaines de milliers de disparus. Il est regrettable que nous ayons libéré la terre, mais pas l’homme. Ce que fait le pouvoir aujourd’hui soi-disant pour les jeunes ne sont que des signes pour pérenniser le système.»
-Fatma Boucharef, mère de disparu
«Depuis 1995, nous n’avons cessé de crier notre douleur et réclamer justice et vérité, en retour nous recevons des coups de matraque. Nous demeurons debout et jusqu’à la dernière d’entre nous ne cesserons de réclamerles corps de nos enfants.»

algérie,parfum d'union

07:56 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : algérie, parfum d'union

16 février 2011

Mon oncle d'Algérie

Mon Oncle.jpgIl y a quelques jours j'ai présenté un livre de Nathalie Funes : Mon oncle d'Algérie.

Avant de vous dire que j'ai été bouleversé par ce fabuleux travail de recherche et de témoignage familial, je voudrais remercier mon Fils qui effectue en permanence une veille éditorial. Grace à lui, je ne risque pas de rater une information à propos, et à tout propos sur l'Algérie. Aïe qu'il est bon mon fils !

Ce livre, je vous l'ai présenté par la note que vous pourrez retrouver ICI. Il résonne de ce camp de Lodi dont je vous ai parlé dans les notes ICI et suivantes. Un dernier scoop, j'ai retrouvé un Copain de mon père qui va me permettre de compléter ces notes sur cet horrible Camp de Lodi !

Fernand Doukhan est le premier homme de la famille à naitre français, le premier aussi à avoir un prénom qui ne soit pas hébraïque, le premier à devenir Instituteur - et pas matelassier ou colporteur. Ce prénom lui permettra de traverser la Seconde Guerre Mondiale, malgré les camps de prisonniers, sans trop de difficultés.

Nathalie Funes, part à la recherche de cet oncle qui lui faisait l'effet d'un vieux monsieur grincheux. Elle fouille les carrés juifs des cimetières d'Alger, elle remonte le cours de l'Histoire de sa famille juive berbère qui habite l'Algérie depuis des siècles, jusqu'à l'Antiquité.

Puis descend le fil de ces ancêtres indigènes berbères de confession juive. Fernand, lui, né en 1913, est Français. Nathalie nous raconte la vie,  les conditions et les misères de cette tribu des Aurès. Je n'irais pas plus loin car ce chapitre, à lui seul mérite un traitement spécifique.

Fernand entre à l'Ecole Normale de la Bouzaréa. Il subit un régime spartiate mais constate que les indigènes, bien que leur condition leur ait permis  d'être éduqués et de réussir le concours d'entrée, il constate que leur sort est plus rude, beaucoup moins confortable, plus ségrégationniste. Seulement en 1933, les classes sont mixtes, Français-Indigènes et les indigènes ne sont plus réservés aux écoles des Bleds.

Il fréquente les mouvements trotskistes et anarchistes, écrit dans des feuilles anarchistes et devient instituteur à Maison Blanche.

A Zouve 2.jpgLa Guerre est déclarée. Il est incorporé au 9eme régiment des Zouaves. (La photo est celle de la section de mon père) fait prisonnier, son prénom lui évite le traitement réservé aux juifs. Mais pendant ce temps, la nationalité française est retiré aux juifs d'Algérie, ils perdent leurs emplois, redeviennent indigènes et subissent, à nouveaux, des vexations des "Vichystes" d'Algérie. Le père de Fernand, Saül Doukhan, qui avait faillit naitre Français, manque de mourir Indigène.

Lorsque le FLN attaque, Fernand a déjà choisi son camp. Il est arrêté lors de la Bataille d'Alger et interné dans ce camp d'internement de Lodi, près de Médéa, où la France éloigne les Français d'Algérie - de façon arbitraire, sur décision administrative - qui ont manifesté leur soutient aux indépendantistes. Nous en reparlerons bien sur ! En Avril 1958, des policiers le poussent sur un bateau vers Marseille.

Lodi Monique.jpg

"Ce livre a été un voyage dans le passé, sur les traces qui restent de lui, dans les endroits ou il a vécu, dans les archives, dans les mémoires de ceux qui l'ont croisé sa route. Il raconte une autre Histoire des Français d'Algérie" Nathalie Funes.

Vraiment, vraiment… Merci Nathalie ! Tous les "autres" Français d'Algérie te remercient.

Mon voeux le plus cher serait d'entrer en contact avec Nathalie Funes.

Pendant la rédaction de cette note, Moubarak a démissionné ! Un symbole non ?


12 février 2011

Une manifestation d'opposants dispersée à Alger

-manifeste-a-alger.jpg

Plusieurs milliers de manifestants se sont réunis à Alger, samedi 12 février autour de la place du 1er-Mai, pour manifester contre le pouvoir algérien à l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), qui rassemble des partis d'opposition, des représentants de la société civile et des syndicats non officiels. Le rassemblement, interdit par les autorités, s'est cantonné à la place, sous la surveillance d'un impressionnant dispositif policier qui a dispersé la foule aux alentours de 16 heures, les forces anti-émeutes chassant peu à peu les manifestants.

Le rassemblement a commencé vers 11 heures du matin, les protestataires réussissant dans un premier temps à briser le cordon de sécurité imposé par les forces de l'ordre avant d'être à nouveau encerclés.

Au plus fort de la mobilisation, les organisateurs ont avancé le chiffre de 3 000 participants. Le contact du Monde sur place faisait état d'environ 2 000 manifestants, un chiffre également cité par l'AFP. Le ministère de l'intérieur algérien a estimé pour sa part que les manifestants n'étaient que 250.

manifestation-sur-la-place-de-la-republique-a.jpg

30 000 POLICIERS ET DES CENTAINES D'INTERPELLATIONS

La foule criait "Algérie Libre" ou encore "Le régime dehors!", et certains ont même brandi une large banderole qui proclamait : "Système dégage", criant des slogans qui faisaient échos à ceux criés en Tunisie et en Egypte. Parmi les manifestants figurait notamment le co-fondateur du Front islamique du salut (FIS), Ali Belhadj, et le chef du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi.

En face, près de 30 000 policiers étaient déployés dans le centre de la capitale algérienne. Si des tirs de sommation ont été entendus, les témoins sur place ne font pas état de violences particulières envers les manifestants.

De nombreuses interpellations, certaines particulièrement musclées, ont en revanche eu lieu : outre des manifestants, dont près de 300 ont été interpellés au cours de la journée selon la Ligue algérienne des droits de l'homme, plusieurs députés du RCD ont été temporairement arrêtés, dont Othmane Maazouz, Mohsen Belabes, Aider Arezki, Tahar Besbes. Une unité de police féminine était présente sur la place et a arrêté de nombreuses femmes, que les policiers hommes sont réticents àinterpeller.

Selon le Collectif d'Algériens de soutien à la lutte en Algérie pour le changement et la démocratie, basé à Paris, au moins cinquante personnes, majoritairement des membres du CNCD, seraient encore aux mains des autorités "dans les commissariats de Riad El Feth, Soustara et Cavaignac à Alger


20:43 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : algérie, alger, manifestations

09 février 2011

L'affamé et le spéculateur

emeutes de la faim,révolution

En 2008, les prix des principales denrées alimentaires (blé, sucre, maïs …)  avaient atteint des niveaux insupportables.

L'Afrique et l'Amérique latine avaient alors connu des « émeutes de la faim ».

Aujourd'hui, le scénario tragique se reproduit. La sécheresse en Russie et en Ukraine et les inondations en Australie ont réduit les récoltes, dont une partie est déjà détournée pour fabriquer des agrocarburants.

La spéculation accentue la flambée des cours, et de juteux bénéfices sont réalisés. La crise sociale est déjà présente, puisque les Tunisiens et les Algériens manifestent autant pour le pain que pour la liberté !

A l'occasion de la présidence française du G20, Nicolas Sarkozy espère parvenir à une «régulation» des marchés, permettant l'exclusion des spéculations les plus outrancières. Compte tenu de l'ultralibéralisme qui domine aussi bien le G20 que la Commission européenne, l'objectif est louable. Mais il est bien insuffisant pour attaquer le problème à la racine.

En effet, pour répondre aux besoins de l'humanité, il faudra d'ici à 2050 augmenter la production agricole de 70 %, en priorité dans les pays en développement.

On n'y parviendra pas sans redonner le pouvoir aux paysans sur les spéculateurs et aux consommateurs sur les pétroliers.

• Hervé Nathan