Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11 avril 2009

Au pays des toros et des flamands roses

Quelques jours en Camargue avant que les Moustiques ne se reveillent...

HPIM3764.JPG
HPIM3757.JPG
HPIM3765.JPG
HPIM3767.JPG

08:22 Écrit par Pataouete dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : toros, camargue

10 avril 2009

Eie ben ouala

Alger 1921.jpg

Ouala cé fé !!!

 

Mon premier propos consistait à mettre en place les décors historiques de cette région d'Afrique du Nord qui désormais sera l'Algérie.

De vagues successives d'invasions, de conquêtes, de conversions, depuis les phéniciens en passant par les romains, les turcs, les espagnols et les français, de religion polydéiste en passant par le christianisme pour aboutir à l'Islam, ce pays s'est forgé une identité, des contours géographiques, une histoire.

J'aborderais désormais mes sujets de manière plus transversale : L'immigration européenne, la non reconnaissance des "musulmans", la vie quotidienne, la cuisine, les loisirs, mais aussi, la montée du nationalisme, le déclenchement et la guerre d'Algérie, le rôle des politiques et des militaires des 2 camps, l'exode et l'arrivée des rapatriés en métropole, l'Algérie république démocratique et populaire.

Sans oublier le titre de ce blog : les pataouets ce petit peuple d'Alger qui m'est si cher.

Mes notes seront certainement désormais moins rapprochées les unes des autres, le travail nécessitera plus de recherche et de réflexions personnelles, parfois difficiles,...

Place Abdel Kader.jpg

En attendant, nous partons quelques jours en promenade avec 2 de mes petites filles et si je pense à mon blog ce sera pour l'alimenter de photos ou d'anecdotes. 

Grande Poste la nuit.jpg

08:22 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : algérie, pataouet

09 avril 2009

Décret Crémieux et code de l'Indigénat.

Napoléon III accorde la nationalité française aux indigènes par le sénatus-consulte impérial du 14 juillet 1865 ce qui provoque la colère des colons français. Ceux-ci se réjouissent de la défaite de Napoléon III lors du conflit de 1870.

Le Décret Crémieux

Crémieux.jpgLe 24 octobre de cette année, le décret Crémieux est promulgué attribuant la citoyenneté française aux 37 000 juifs d'Algérie, tout en leur retirant d'office leur statut civil religieux particulier, et les soumet au service militaire généralisé comme tous les autres citoyens français. Les "indigènes musulmans" sont astreints pour leur part à un service militaire de deux ans c'est-à-dire d'une durée plus longue et pour un solde moindre (Source: Yves Lacoste Vive la nation!)

Les « lobbies » colonialistes n'eurent de cesse de demander l'abrogation du décret Crémieux, jusqu'à ce qu'ils l'obtiennent enfin de Pétain en 1940. C'est eux qui se déclarèrent indignés de "l'inégalité ainsi créée entre juifs et Arabes". Et la meilleure preuve du caractère décolonisateur du décret Crémieux, c'est qu'il allait être invoqué, après la guerre de 1914-1918, par les patriotes algériens, comme l'émir Khaled El-Hassani Ben El-Hachemi (petit-fils de l'émir Abd El-Kader), Messali Hadj, Ferhat Abbas et Ben Badis, pour obtenir l'égalité politique.

Decret Crémieux.jpgAjoutons qu'à la même époque les leaders des citoyens français juifs, comme les professeurs Henri Aboulker et Raymond Bénichou, ainsi que le docteur Loufrani allaient revendiquer l'égalité de vote pour les indigènes musulmans, et créer, à cet effet, l'association des Croyants monothéistes, avec le cheikh El-Okbi des oulémas algériens, et d'autres Algériens chrétiens, juifs ou musulmans. Autre conséquence de la défaite de 1870 : l'arrivée massive d'Alsaciens et de Lorrains dont les terres sont confisquées par les Prussiens.

Code de l’Indigénat

Badis.jpgLa discrimination culmine avec la publication le 28 juin 1881 du code de l'indigénat qui distinguait les citoyens français (de souche métropolitaine) et les sujets français (les indigènes), les sujets français étant privés de la majorité de leurs droits politiques et soumis à un statut de vaincu qui les mettait à la merci du colonisateur. Le code de l'indigénat s'appliquait à l'empire colonial français bien au delà des Arabes, par exemple à l'Indochine.

La France a fait venir des colons pour exploiter les terres afin de lancer la machine économique de l’empire français et d’envoyer outre méditerranée des éléments sociaux potentiellement dangereux pour l’ordre social. Les indigènes de culture musulmane ou issus de cette culture étaient sous le régime de l’indigénat et pouvaient en théorie accéder à la citoyenneté française en renonçant à leurs traditions. Patrick Weil, directeur de recherches au CNRS, note toutefois que le musulman algérien, originaire d’un département français, était juridiquement inférieur à un étranger dans la mesure où il était soumis à une procédure beaucoup plus complexe pour obtenir le statut de citoyen français.

Les Indigènes

Souvent répartis dans des zones pauvres, nombreux sont ceux qui sont devenus ouvriers agricoles dans de grandes exploitations créées par les colons dans des zones gagnées sur les marécages autour de la région de Bône ou dans l’algérois et en Oranie. En marge de la société, ils avaient rarement accès à l’enseignement. Leur culture et leurs langues étaient opprimées, les écoles indigènes ont été supprimées au profit d’écoles françaises en nombre très insuffisant. En 1929, 6 % seulement des enfants « indigènes » allaient à l’école primaire.

Messali_hadj_ahmed.JPGLes colons et certains immigrés français purent dominer la société algérienne et imposer leur langue qui devint quasi exclusive dans l’administration, l’enseignement et l’affichage. Selon le géographe Yves Lacoste, « en Algérie ont été soigneusement oubliés non seulement les principes de laïcité de la IIIe République, mais surtout les lois sur l’instruction primaire obligatoire qui, dans l’intérêt même de la colonisation, auraient été des plus utiles pour essayer de franciser la population « indigène ». L’application de ces lois se heurta non pas au refus des musulmans, mais à celui des « pieds-noirs », les citoyens français d’Algérie (venus pour une grande part d’Espagne et d’Italie) qui, jusqu’aux années 1950 et en fait jusqu’à la guerre d’Algérie, s’opposèrent par tous les moyens à l’ouverture d’écoles pour les « Arabes ». Le but d’une telle obstruction, proclamé sans vergogne dans la presse, était que les musulmans n’apprennent pas le français, qu’ils ne puissent pas lire de livres qui leur donneraient des idées subversives, et aussi qu’ils ne puissent pas prétendre à des fonctions que les Français entendaient se réserve. L'administration coloniale a supprimé toutes les écoles indigènes pour les remplacer par des écoles françaises en nombre insuffisant.

En 1930, le gouvernement colonial célébra avec faste le Centenaire de l’« Algérie française ». Bien que la France disposait d’écoles, et de services publics efficaces, la majorité des Algériens étaient pratiquement dépourvus de toutes garanties sociales ou juridiques et constituaient une population presque sans droits.

 

08:48 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : algérie, colons, indigénat, crémieux

08 avril 2009

Colonisation ou colonialisme ?

Alger_1830.jpg

La colonisation est un processus d'expansion et de domination politique, culturelle et économique (à différencier du

colonialisme qui est une doctrine ou une idéologie) pratiquée par certains États sur d'autres Etats ou peuples alors obligés d'accepter des liens plus ou moins étroits de dépendance. Il s'agit d'un processus expansionniste d'occupation, qui consiste en l’établissement d’une ou plusieurs colonies par la mise sous influence étrangère d'autres territoires. Lorsqu'il y a domination politique du territoire et assujettissement de ses habitants, on parle alors d'impérialisme de la part du centre politique de décision appelé métropole.

La colonisation peut avoir pour but l'exploitation d'avantages réels ou supposés (matière première, main-d'œuvre, position stratégique, espace vital, etc.) d'un territoire au profit de sa métropole ou de ses colons, et peut avoir pour but annoncé le développement de la civilisation.

Historiquement, la colonisation se différencie d’une simple occupation politique d’un territoire car elle est revêt une dimension économique, religieuse ou idéologique. La colonisation se distingue de la simple annexion par la différence de traitement, de droits ou de statut juridique accordé entre le citoyen et le colonisé, à la défaveur de ce dernier. La colonisation se caractérise évidemment par l'envoi massif (colonie de peuplement) ou non (comptoir, protectorat...) de colons issus du pays colonisateur afin de gérer la colonie.

Une colonie de peuplement est une colonie vers laquelle sa métropole envoie des personnes, hommes, femmes et enfants, afin d'établir une présence pérenne et autonome et d'y bâtir une société. Cette nouvelle société s'épanouit et se développe en particulier grâce à l'agriculture, la chasse et au commerce. Elle s'oppose à la colonie-comptoir.

On parle de « colonie de peuplement » à propos de la population civile de la puissance occupante implantée (en violation de la Quatrième des Conventions de Genève) dans un territoire militairement occupé ou, de façon polémique, pour divers courants d'immigration économique à destination de l'Europe occidentale.

15:28 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : algérie, colonisation

Le second Empire, le royaume arabe ou Utopie socialiste

J’ai eu beaucoup de mal à trouver la matière nécessaire à la rédaction de cette note, et mon tempérament foncièrement républicain en a pris un coup, mais ayant eu connaissance des actions réalisés sous le Deuxième Empire, j’ai pu retrouver que pendant la période de règne de Napoléon III :

ü      Il était question de « Royaume Arabe » associé à la France

ü      Les indigènes ont un droit égal et peuvent acquérir la nationalité française

ü      La bande côtière limitrophe de la Mitidja est traitée comme les Landes de Gascogne, plantation de pinèdes, assèchement des marécages, …

ü      On dénombre déjà 250.000 colons soit le quart de ce qu’il n’y aura jamais.

ü      De nombreux officiers et fonctionnaires saint-simoniens, proudhoniens et fouriéristes, cherchent à installer leurs utopies sur ce territoire en friche. Ils se convertissent à l’islam, épouse des femmes arabes, s’installent et s’organisent   autour d’amorce de coopératives ouvrières et rurales.

Mais après Sedan, la nouvelle troisième République naissante n’a de cesse que de détruire ce que l’Empire a mis en place. Les colons respirent, le socialisme critico-utopique est passé.

Le « Royaume Arabe ».

Napoleon_III_1863.jpgNapoléon III essaye de transformer la conquête en un «royaume arabe» associé à la France et dont il serait lui-même le souverain : les colons et les intérêts économiques de l'Algérie seront des opposants farouches de l'Empereur allant jusqu'à réclamer une consultation électorale.

Dans une lettre du 6 février 1863, l'Empereur au maréchal duc de Malakoff, par laquelle il était prescrit de rendre les tribus ou fractions de tribus propriétaires incommutables des territoires qu'elles occupent à demeure fixe, et dont elles ont la jouissance traditionnelle, à quelque titre que ce soit. L’Algérie étant déclarés par le souverain, non une colonie proprement dite, mais un royaume arabe »...[ « Les indigènes ont un droit égal à ma protection et je suis aussi l’empereur des Arabes que l’empereur des Français ».

Napoléon III décide de visiter l'Algérie. Cette visite dure six semaines, il est reçu partout avec enthousiasme : Dans l'Algérie entière, les colons répétant cent fois par jour : « L'Empereur est venu, il a vu, nous sommes sauvés. » Les morts eux-mêmes, ceux qui ont succombé dans la lutte de l'homme civilisé contre une nature sauvage, contre les miasmes pestilentiels de marais ; les morts s'unissent aux vivants pour redire : « Sois le bienvenu, César, les morts te saluent. » C'est à la stupéfaction des colons qu'un sénatus-consulte, la propriété du sol qu'elles occupent a été dévolue aux tribus indigènes, et des commissions d'exécution

En 1865, 225 000 colons, français ou européens possèdent environ 700 000 hectares. Mais la colonisation […] se déclare satisfaite si […], on demande aux indigènes, soit par acquisition, soit par expropriation, un complément de 400 000 hectares. Le 14 juillet 1865, un sénatus-consulte (une loi) permet aux musulmans d'acquérir la citoyenneté française en échappant à titre individuel au statut coranique au profit du droit civil français; mais cela reste théorique dans la mesure où la citoyenneté française était plus difficilement accordée à un autochtone algérien pourtant titulaire de la nationalité française qu'à un étranger.

Le 27 décembre 1866, un décret crée des conseils municipaux élus par quatre collèges séparés français, musulman, juif et étrangers européens ; les Français disposent des deux tiers des sièges ; dans les « communes de plein exercice », les maires ont des adjoints indigènes.

Idées Saint-simoniennes et Proudhoniennes

Ismayl Urbain, né Thomas Urbain le 31 décembre 1812 à Cayenne et mort le 28 janvier 1884 à Alger, est un journaliste et interprète français.

IsmaelUrbain.jpgLargement responsable de la politique arabophile de Napoléon III, dont il était le conseiller personnel, Urbain correspondait avec de nombreuses personnalités politiques, militaires et culturelles majeures de l’Algérie de son temps. Dans un article de la Revue de Paris de 1857, Urbain dénonça l’expression de « Kabylie » comme une invention due à l’esprit français de systématisation, que n’utilisaient ni les Arabes ni les Berbères d’Algérie. En 1861, il publie sous le nom d’emprunt de Georges Voisin l’Algérie pour les Algériens, où il défend les idées de royaume arabe que Napoléon III, influencé par les idées saint-simoniennes, voulait mettre en œuvre à l’instigation d’Urbain, mais auxquelles s’opposèrent farouchement les colons et les intérêts économiques algériens. Le renouvellement des attaques d’Urbain, dans l’Algérie française : indigènes et immigrants, en 1870, suscita une très vive agitation dans la colonie. Les écrits d’Urbain soulevèrent des réactions si passionnées que la polémique qui en résulta eut pour conséquence d’éclipser presque complètement les idées qui y étaient développées.

A la mort d’Urbain, Émile Masqueray reprit le combat pour la défense des droits des Algériens contre le comportement répressif des colons.

Carte de l'Algérie Française.jpg

14:36 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : algérie, saint-simoniens, napoléon3