31 mars 2009
L'Islamisation de L'Algérie
La chute de Rome, puis des Vandales, et l’instabilité durant la période byzantine entraine la reconstitution de plusieurs principautés berbères. Certaines, notamment dans les Aurès, vont résister à l’arrivée des musulmans entre 665 et 708.
Découverte de l’Islam
De 644 à 656, la première tribu berbère algérienne à se convertir à l'Islam fut les Maghraoua. Leur chef, Ouezmar Ibn Saclab, fut sollicité par le Calife Uthman ben Affan à embrasser la religion musulmane. Les Maghraouas se convertissent en masse à la nouvelle religion lors du retour de leur chef. En 665, les Omeyades lancent leur première attaque sur le Maghreb. Cet assaut est sans lendemain. C’est en 683 que Oqba Ibn Nafaa entreprend la conquête. Si la résistance des Byzantins les arrête peu, il en va différemment de celle des Berbères. Par contre, les Maghraoua s'allient au tour des Omeyades des le début.
L'unité politique et administrative de la Berbérie Orientale et Centrale les Aurès était en grande partie réalisée par Kusayla et allié des Omeyades. Le conflit entre Kusayla et Oqba Ibn Nafaa amène une autre guerre. Et au décès de Kusayla en 688, Dihya, dites la Kahina, prend la tête de la résistance. Elle venge Kusayla en donnant l'ordre de tuer Oqba Ibn Nafaa. Dihya est issue de la tribu des Dejrawa, une tribu Zénète implantée dans les Aurès, elle a été élue ou nommée à cette charge par le conseil de la confédération des tribus.
De 688 à 708, Dihya procéda ainsi à la réunification de nombreuses tribus de l'Afrique du Nord orientale et du Sud. Dihya défait par deux fois la grande armée des Omeyades grâce à l'apport des cavaliers des Banou Ifren. Elle règnera sur tout l'Ifriqiya pendant cinq années. Dihia sera vaincu dans la dernière bataille contre les Omeyyades. Elle sera la seule femme de l'histoire à combattre l'empire omeyyade. Les Omeyyades demandent, en contrepartie, aux Zénètes de fournir 12 000 hommes de combat pour conquérir l'Andalousie, sans cela la guerre continue. L'intervention de Musa ben Nusayr règlera le problème en nommant Tariq ibn Ziyad(Zénète de la tribu des Nefzaouas, précisément des Ulhasa) à la tête de l'armée Zénètes et des autres berbères.
En 708, les Omeyyades restent les maîtres de l’Algérie. La période préislamique se termine. L’élément chrétien s’islamise, tandis que la langue latine disparaît. Après la conquête musulmane, les citadins adoptèrent progressivement la langue arabe. Berbère, phénicien, romain, arabe, espagnol, turc, français : le brassage des langues, le « métissage linguistique », est intense, donnant lieu à un arabe algérien (et Magrébin en général) qui s’est perpétué jusqu’à nos jours.
En 711, la première partie de la conquête musulmane de l’Espagne fut menée par un contingent arabo-berbère sous la commande de Tariq ibn Ziyad, d'où le nom de la colline de Gibraltar.
Empire des dynasties islamiques
Minaret de la Kalâa des Béni Hammad
Vers le IXe siècle, les Omeyyades établiront leur empire au Maghreb et ainsi que les Aghlabides alliés des Abbassides. Il s'en suit une révolte des Kharijites berbère sous Abou Qurra. Cette révolte durera presque un siècle, plusieurs dynasties Kharidjites berbères se rebellant contre le pouvoir arabe. Après, les Idrissides prennent le pouvoir sur une partie de l'Algérie. Les Rostemides contrôleront une grande partie de l'Algérie. Au Xe siècle, le dai ismaélien Ubayd Allah al-Mahdi fonda la dynastie Fatimide, en Basse Kabylie où il trouva un écho favorable à ses prêches millénaristes. Les Fatimides établirent leur autorité en Afrique du Nord entre 909 et 1171 et fondèrent un califat dissident des Abbassides de Bagdad. Leur règne est marqué par de nombreuses révoltes Kharijites, notamment celle d’Abu Yezid de la tribu Banou Ifren, en 944, à la tête de tribus berbères Zénètes, qui infligèrent la plus sévère défaite à l’armée Fatimide, affaiblie et rendue vulnérable, en prenant Kairouan. Les Fatimides transfèreront alors leur capitale de Kairouan à Mahdia puis vers l' Égypte. Les Hammadides fondent une dynastie après une divergence entre les souverains Zirides. La révolte kharidjite fut vaincue par Ziri ibn Manad, à la tête de tribus Sanhadjas, qui en sauvant l’empire reçut le poste de gouverneur du Maghreb central. Ainsi en 972, lorsque les Fatimides, après l’annexion égyptienne, eurent moins d’intérêt pour le Maghreb, c’est son fils, Bologhine ibn Ziri, qui hérita du contrôle de l’Ifriqiya. Les Zirides y règneront pendant environ deux siècles.
Hammad Ibn Bologhine, le fils de Bologhine, gouvernera indépendamment des Zirides, sur le nord de l’actuelle Algérie, à partir de 1014 en reconnaissant comme califes légitimes les Abbassides sunnites de Bagdad, fondant ainsi la dynastie des Hammadides. Les Zirides reconnaîtront, à leur tour, en 1046, les califes Abbassides, montrant ouvertement aux Fatimides leur abandon du chiisme. Les Zénètes gouverneront dans l'Ouest et le sud d'Algérie, les deux dynasties qui ont contré les Fatimides et les Omeyyades, les Banou Ifren et les Maghraouas[][]. C’est à partir de 1048, dans certaines régions du Sud, que des tribus arabes, principalement les Banû Hilâl et les Banu Sulaym, immigrent en Afrique du nord. Ces « terribles bédouins » hilaliens furent envoyés par le pouvoir fatimide afin de réprimer les Zirides et les Hammadides. Par vagues successives, Les Hilaliens menaient des incursions et des batailles dans les grandes villes, pillant puis détruisant tout sur leur passage. À la fin, ils s'imposeront. Pour l’Algérie, leur nombre ne dépassant pas quelques dizaines de milliers de personnes, l’immigration arabe en Afrique du Nord fut peu importante, sauf dans deux régions extérieures à l’Algérie, celles de Kairouan et de Tanger. Si bien qu’au total, le peuplement de l’Algérie n’a reçu qu’une contribution démographique arabe limitée, et qu’une grande partie des populations arabophones est berbère. L’Algérie est alors, sur une petite partie à l’ouest, sous le contrôle des Almoravides, après avoir évincé les Banou Ifren et les Maghraouas. Les Hammadides sont au centre et seront évincés par les Hilaliens. Les Zirides restent à l’est et sont cernés par les Hilaliens.
Empire Almohade entre 1147 et 1269 (Apr JC)
En 1152, toutes les forces locales sont définitivement vaincues par une nouvelle dynastie berbère, les Almohades, dirigés par Abdelmoumen Ibn Ali et dont le chef spirituel est Muhammad ibn Tumart. Les Almohades formeront un des plus puissants empires méditerranéens, unifiant le Maghreb et le pays d’Al-Andalus jusqu’en 1269. Avec les grandes villes du littoral (Béjaïa, Annaba, Alger…), le Maghreb central s'ouvre à l'Occident chrétien en entretenant un commerce actif, apportant notamment les fameux chevaux barbes, de la cire[] ou encore du cuir de qualité.
Minaret des ruines de Mansourah, mosquée bâtie sous le sultan mérinide Abou Yacoub
La chute des Almohades marque un tournant dans les relations avec les puissances chrétiennes du nord, qui s'organisent pour la Reconquista alors que le mythe de l'invincibilité musulmane prend fin. Au Maghreb, des dynasties Zénètes s'imposent, comme les Mérinides de Fès dans le Maghreb occidental, les Abdelwadides de Tlemcen du Maghreb central. Les Hafsides s'imposent en Tunisie et à l'est de l'Algérie. Ces dynasties qui rayonnent sur l'Afrique du Nord d'abord entre le XIIIe siècle et le XIVe siècle, subissent de plus en plus, vers la fin du XVe siècle, la pression de l'essor des puissances espagnole et portugaise, ce qui, conjugué aux luttes intestines pour l'accès au trône, conduit alors à des reculs successifs de leur pouvoir et à l'émiettement de leur empire.
Les Mérinides prennent la Tunisie et font tomber les Hafsides. En effet, Abou el Hassen souverain Mérinides de Constantine et de Béjaïa s'empare de la Tunisie. Ibrahim Abou Fadhel sera le souverain de la Tunisie, mais l'histoire ne révèlera pas tous les noms des souverains mérinides en Tunisie.
Plusieurs juifs de l'Andalousie sont envoyés vers l'Algérie en 1492. Dans cet état de fait, la dynastie Zianides résiste fortement jusqu'à l'attaque décisive des ottomans, ces derniers prennent la ville de Tlemcen en 1554. Ainsi s'achèvent les dynasties autochtones en Algérie.
22:29 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : algérie, islamisation, berbères
30 mars 2009
Christianisme, Invasions barbares et Byzantines et états Betbères
De 256 à 640, le christianisme, avec Saint Augustin, se développe en Afrique du Nord, puis ce fût les invasions vandales et Byzantines et les états berbères.
Christianisme
Le christianisme fait son entrée en l'an 256, et durant le siècle suivant, dans une atmosphère de déclin grandissant, les populations des villes côtières algériennes, ainsi qu'une minorité de la population dans les campagnes se convertissent à la nouvelle religion. En 313, avec les crises politiques et économiques romaines qui s'éternisent, la nouvelle religion devient une arme qui servira d'alibi religieux à une nouvelle révolte qui sera encore une fois Amazigh.
Mais cette fois la révolte est religieuse et politique. En effet, le culte donatiste se développa en Algérie à Baghaï[ ]dans les Aurès et en Tunisie comme un défi politique à Rome. Les Donatistes, refusant d'accepter l'autorité religieuse de l'Empereur, et exigeant la séparation de l'État et de la religion, finiront par déclarer l'empereur comme étant le diable en personne, à l'opposé de Jésus qu'ils considèrent être Dieu. Ils rejetèrent aussi le rite catholique. Dès lors, l'Empereur envoie ses troupes pour les réduire au silence, dans ce qui est communément appelé la première persécution des Chrétiens par d’autres Chrétiens.
Les Circoncellions
La répression ne fit qu'accroître le soutien populaire des Donatistes chez le peuple et en 321 les légions romaines venues réprimer les Donatistes se retirèrent. Toutefois vers l'an 340, l'idéologie donatiste donne naissance à une secte populaire, celle des Circoncellions, littéralement ceux qui encerclent les fermes. Comme le culte donatiste célébrait les vertus du martyre, les Circoncellions devinrent des extrémistes qui considéraient le martyre comme étant la véritable vertu chrétienne et laissèrent de côté toutes les autres valeurs de leur religion telles que l'humilité, la charité, etc. Les Circoncellions se mirent alors à se munir de matraques de bois, refusant de porter des armes en fer, car Jésus avait dit à Pierre de poser son épée selon la tradition chrétienne. Ainsi, munis de leur matraque, ils se mirent à attaquer les voyageurs sur les routes du pays, puis à se diriger sur les fermes des propriétaires terriens, à les encercler et les attaquer. Le but des Circoncellions était de mourir au combat en martyrs. Ces extrémistes tuèrent, violèrent, volèrent plusieurs propriétaires terriens, ainsi que les voyageurs, et lorsqu'ils n'arrivaient pas à se faire tuer, ils finissaient par se suicider en essayant de sauter du haut d'une falaise, ce qui les précipitait à leur mort. La secte des Circoncellions, violemment réprimée, finit par disparaître vers le IVe siècle. Ce dérapage du culte donatiste eut pour conséquence de noircir encore plus leur réputation à Rome.
Les Donatistes
Alors qu'en l'an 395 l'Empire romain fait face à de sérieux problèmes internes, qui réduisent le contrôle qu’exerçait Rome sur l'Afrique du Nord, les Donatistes saisissent cette conjoncture qui leur est favorable, reprenant ainsi la tentative de dominer la scène politique et religieuse. Finalement, excédé, l'empereur de Rome les déclare en l'an 409 hérétiques et leur enjoint de restituer toutes les églises en leur possession en Afrique du Nord. Il envoie plusieurs légions qui sont d'une férocité terrible envers les responsables religieux du culte, et parfois même envers la population locale. Saint Augustin, qui était alors l'évêque catholique d'Annaba, essaya de calmer la colère de l'administration romaine, en plaidant pour un traitement plus humain des Donatistes. Malgré les appels pressants de plusieurs parties, les Donatistes disparurent presque complètement de la scène religieuse, seule une minuscule communauté survivant dans la clandestinité jusqu'au VIe siècle. Quelques années plus tard, en 430, c'est tout l'Empire romain qui se retire de l'Algérie sous la pression des Vandales qui envahissent le pays. Le 28 août 430, Saint Augustin, l'un des derniers symboles de l'intégration de la population au sein de l'Empire romain, trouve la mort durant le siège d'Annaba par les Vandales.
À la veille de la conquête musulmane du Maghreb, quelques tribus berbères pratiquaient le judaïsme, ainsi que le christianisme.
Le reste de la population demeure Païen comme le cas des Banou Ifren.
En 544, les Byzantins exerceront un pouvoir juste dans la province de Constantine. Cependant, l'émergence d'insurrection berbère contre les Byzantins provoque l'organisation de plusieurs États puissants les Dejrawa, les Banou Ifren, les Maghraouas, les Awarbas, et les Zénètes
.
22:49 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : algérie, berbères, byzantins, christianisme, donatisme, circoncellions
Hamlet aux Célestins
"Allô! On donne Hamlet aux Célestins. Et tu m'y invites Dimanche après-midi !
C'est en anglais ? Ah non en français, 4 heures ! Bon c'est bien parce que c'est toi !"
Et nous voila donc dimanche après-midi au Théâtre des Célestins de Lyon pour voir :
HAMLET de William Shakespeare
Mise en scène Claire Lasne Darceuil (Gertrude)
Texte français André Markowicz
En fait ce ne fut que bonheur, Patrick Catalifo est éblouissant dans le rôle titre. La mise en scène est actualisée. La troupe du Centre Dramatique Poitou-Charentes à la hauteur de l'évènement. Jeux de scène, Musique, Danses, Combats, Vols de Rapaces tout est au point pour vous accompagner dans ces 4 heures de tragédie classique et lui redonner un coup d'actualité remarquable.
Si vous êtes lyonnais, représentations jusqu'au 3 avril sinon, ce spectacle doit tourner en France ne le ratez pas.
Merci qui ? Merci Célestine !
11:01 Écrit par Pataouete dans Film Théatre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : hamler, celestins, catalifo
29 mars 2009
La Domination Romaine
L'occupation romaine de l'Afrique du Nord, à partir de Carthage, se fit par trois axes principaux :
Le premier, suit la côte de la Tunisie du nord au sud, puis il se dirige vers l'est et passe par la Libye.
Le second, qui va d'est en ouest, suit la ligne du plateau intérieur, nettement en arrière des massifs côtiers.
Le troisième, en diagonale nord-est et sud-ouest, représente la voie de pénétration vers la frontière sud et vers l'Aurès par Ammaedara (Haïdra, Tunisie), Thevesti (Tebessa), Thamugadi (Timgad), et enfin Lambaesis (Lambèse).
Trois de ces villes furent les bases de la légion romaine, qui occupa Ammaedara sous le règne d'Auguste. En l'année 75, elle s'installa à Thevesti, en 81 à Lambaesis, qui devint par la suite son siège définitif avant d'être la capitale de la Numidie.
La Numidie n'est pas une province côtière comme l'Ifriqia avec Carthage, et la Maurétanie avec Césarea, mais une province intérieure, face au désert, soucieuse de défendre les provinces africaines contre les dangers qui viendraient du sud.
La Numidie est un territoire militaire, dont le commandement est installé à Lambèse ; elle deviendra province indépendante de la Proconsulaire en 198. A partir de 126, des voies de pénétration l'aideront à progresser par les pistes du Sud, mais elle se rétrécit vers le nord : Hippo Régius (Hippone) est en Proconsullaire, Igilgili (Jijel) en Maurétanie Sétifienne.
La côte de Numidie a deux ports : Rusicade (Skikda) et Chullu (Collo). Le reste de l'Algrie forme la Maurétanie Césarienne. La Maurétanie était gouvernée à partir de Césarée (Cherchell). Sa frontière est plus méridionale, loin des monts du Hondna et des hautes plaines Oranaises, elle ne pénètre guère à plus de 100 km de la mer.
Au-delà de cette bande côtière, les populations numides continuent à suivre leur mode de vie, et à se battre contre l'occupation romaine. Les cités romaines dans la Numidie et la Maurétanie s'érigèrent sur les villes romaines dans la Numidie, dont certaines connurent un grand essor et jouirent d'une grande renommée dans ces contrées anciennes. Hippone, Cuicul, Tiddis, Thevesli, Madouros, Tipaza, Siga, Ténès, et probablement les plus importantes villes romaines eurent comme assises les villes numides elles-mêmes, fondées le long de la côte, sur l'emplacement des comptoirs phéniciens.
Les plus importantes ruines des villes romaines, se trouvent à l'est de la Maurétanie Césarienne, dans les Aurès, et au nord de la Numidie. Si la sédentarisation s'est faite au temps des phéniciens et des Royaumes numides, c'est l'urbanisation qui constituera la base de l'empire romain.
Le nombre et la splendeur monumentale des cités romaines que révèlent les imposantes ruines de Timgad, Lambèse, Djemila-Cuicul, Tiddis, Tipaza témoignent du rôle joué par les Cités africaines.
Dans le monde, seules deux villes, demeurent intactes et témoignent de la perfection urbanistique des cités romaines : Pompéi, en Italie, ensevelie et sauvegardée par les cendres du Vésuve, et Timgad en Algérie, ensevelie et sauvegardée par le sable du désert.
Le plan méthodique de Timgad, au quadrillage régulier, cherche à s'introduire partout, sur la croupe de la ville Numide de Cuicul-Djemila, sur la pente de Tiddis, au-dessus du tracé capricieux de la ville punique et numide d'Hippone la Royale.
Les deux rues principales, se coupent en angle droit. Les autres leur sont parallèles. Près du carrefour central, le Forum est une place fermée, isolée, inaccessible aux voitures, qu'entoure un portique flanqué d'une basilique judiciaire. La place, ornée de statues, est le centre politique.
Le théâtre en est souvent proche. A Timgad, toute la ville semble implantée en fonction de la colline, où il était possible de creuser la "cavea". L'amphithéâtre, le cirque, sont souvent situés dans les quartiers périphériques ou en banlieue. Dans les rues dallées, et souvent bordées de portiques, on rencontre des temples, des marchés, des thermes.
Des places secondaires permettent de créer ne nouveaux ensembles architecturaux. Aux carrefours se dressent des fontaines ou des nymphées monumentaux alimentés par des aqueducs qui, traversent par des tunnels les montagnes, franchissant les vallées par des arches, amènent de très loin une eau pure et abondante.
En visitant le Musée de Timgad, on est saisi par la splendeur des mosaïques où les motifs géométriques et les rinceaux s'épanouissent en feuillages d'une délicatesse et d'une exubérance inconnues. Chaque ville a eu ses décorateurs et ses mosaïstes.
La différance de style entre ces écoles fait apparaître la vitalité des ateliers locaux. Aucun pavement, dans le monde romain tout entier, ne peut être comparé à la mosaïque des vendanges. Aucune analogie, non plus, à la mosaïque de chasse d'Hippone.
On peut conclure, que les Romains n'ont pas importé en Afrique des modèles arrêtés ou des formes fixes. Ils laissèrent les Africains travailler à leur manière, implanter leur ville selon leur propre génie, répartir à leur gré des monuments dont ils adaptaient les formes, selon le terrain, selon leur commodité, selon leur goût.
Les Numides ont, par leur génie créatif, perpétué l'œuvre de leurs anciens rois. La prospérité de la ville romaine est due à l'agriculture. On peut énumérer longuement les activités industrielles développées à cette époque, mais c'est le sol qui fait vivre l'Afrique. La chasse, même primitive demeure une industrie. Des spécialistes traquent les lions et les panthères pour les jeux du cirque.
L'élevage se développe, les pasteurs élèvent le mouton du type occidental. Les chevaux numides, les Barbes, petits et robustes, restent appréciés et servent à la cavalerie supplétive. A cette époque, l'Algérie est surtout un pays de culture. "C'est le grenier de Rome".
Les plantations de vignes et d'oliviers se développent. Des meules aux pressoirs, on arrivera à d'énormes usines comme celle de Tébessa-Khallia, dont les ruines témoignent du caractère intensif de la culture. Pendant cette période, l'Algérie produisait et exportait des céréales, de l'huile, du vin, les marbres de ses carrières, les fauves de ses forêts.
10:35 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : algérie, berbères, massinissa, romains
26 mars 2009
A propos du Pape et des Préservatifs
Dans la série désinformation, et pour apporter de l'eau au moulin de Rosa qui s'agaçait récemment d'une blague que je lui ai transmis, mon fils, aîe k'il é bô !!!, m'a envoyé un papier et demandé de le publier, insigne honneur d'un père nouvellement blogueur.
"J’ai eu vent dernièrement des réels propos du pape tenus en Afrique sur le préservatif et ça m’a donné envie d’en savoir un peu plus.
Une fois de plus, les journalistes ont trouvé un bon filon pour vendre. On était déjà habitués à ce qu’ils sortent toute déclaration de son contexte, mais ce coup-ci les propos ont carrément été transformés.
Pour éclaircir tout ça, je vous mets ci-dessous deux choses :
- un extrait d’un article donnant les propos réels du pape suivis de la retranscription dans la presse
- la question posée par le journaliste (un français !) suivis de la totalité de la réponse.
Je vous livre très brièvement mon analyse, d’autant plus crédible que je suis loin, mais vraiment très loin, d’être partisan de Ratzinger, qui reste à mes yeux le pire choix qui a pu être fait en s’orientant vers les intégristes et les conservateurs. Mais, à mon sens, la réalité de l’Eglise, c’est sa base, pas sa tête !
A la question du journaliste sur la position de l’Eglise Catholique sur la façon de lutter contre le SIDA en Afrique (le lieu est plus qu’important), le pape répond en abordant d’une part l’action sur le terrain et d’autre part les comportements sexuels.
Sur le premier point, il rend hommage à tous ceux, et notamment des mouvements d’Eglise, qui sont présents sur le terrain pour lutter contre le SIDA par la prévention et l’accompagnement des malades, et l’essentiel de ses propos sont sur ce point.
Le second point porte sur l’humanisation de la sexualité EN AFRIQUE, continent où existe toujours la polygamie dans nombre de régions ! Il dit que si les Africains ne s’engagent pas personnellement et poursuivent dans cette voie, « ils augmentent le problème » et que ce n’est pas la distribution de préservatif qui permettra de résoudre le problème de la pandémie.
Même si de nombreuses actions de prévention sont conduites sur place, qui peut croire qu’elles couvriront toute la population à risque ?
Quel est donc le plus gros problème, les propos du pape ou la malhonnêteté des journalistes ???
Pour moi, SUR CE POINT LA, le Pape est dans la vérité, c’est suffisamment rare pour pouvoir le souligner. Mais ça n’enlève rien à mon opinion sur Benoit XVI, confirmée par la levée de l’excommunication des intégristes négationnistes …
Les propos incriminés sur le préservatif :
Ainsi, sur les quelques mots incriminés, voici ce que le pape a dit réellement : « Je dirais qu’on ne peut pas vaincre ce problème du sida uniquement avec de l’argent, qui est nécessaire. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut le résoudre en distribuant des préservatifs. Au contraire, ils augmentent le problème. »
Dans la version « officielle » mise sur Internet, ce passage est devenu : « Je dirais que l’on ne peut pas vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut pas résoudre le fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. » On voit bien qu’a été introduite la forme « cela risque d’augmenter », moins affirmative que celle – « ils augmentent » – prononcée en direct par Benoît XVI.
La difficulté est que cette publication intervient plus de 48 heures après la conférence elle-même. Entre-temps, les journalistes ont fait leur travail et le texte, tel qu’il a été effectivement prononcé, a déjà paru dans le monde entier. Par ailleurs, aucun membre de l’entourage du pape – qui, dans l’avion, ont tous entendu cette intervention – n’est venu voir les journalistes dans les heures qui ont suivi pour demander d’atténuer le propos pontifical.
La totalité de l’interview
Nous donnons à présent à nouveau la parole à une voix française: c'est notre collègue Philippe Visseyrias de France 2.
Votre Sainteté, parmi les nombreux maux qui affligent l'Afrique, il y a également en particulier celui de la diffusion du sida. La position de l'Église catholique sur la façon de lutter contre celui-ci est souvent considérée comme n'étant pas réaliste et efficace. Affronterez-vous ce thème au cours du voyage?
Je dirais le contraire: je pense que la réalité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte conte le sida est précisément l'Église catholique, avec ses mouvements, avec ses différentes réalités. Je pense à la Communauté de Sant'Egidio qui accomplit tant, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, aux Camilliens, et tant d’autres, à toutes les sœurs qui sont au service des malades. Je dirais qu'on ne peut pas surmonter ce problème du sida uniquement avec de l’argent, pourtant nécessaire. Si on n'y met pas l'âme, si les Africains n'aident pas [en engageant leur responsabilité personnelle], on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs: au contraire, ils augmentent le problème. La solution ne peut se trouver que dans un double engagement: le premier, une humanisation de la sexualité, c'est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui apporte avec soi une nouvelle manière de se comporter l'un envers l'autre, et le deuxième, une véritable amitié également et surtout pour les personnes qui souffrent, la disponibilité, même au prix de sacrifices, de renoncements personnels, à être proches de ceux qui souffrent. Tels sont les facteurs qui aident et qui conduisent à des progrès visibles. Je dirais donc cette double force de renouveler l'homme intérieurement, de donner une force spirituelle et humaine pour un juste comportement à l'égard de son propre corps et de celui de l'autre, et cette capacité de souffrir avec ceux qui souffrent, de rester présents dans les situations d'épreuve. Il me semble que c'est la juste réponse, et c'est ce que fait l'Eglise, offrant ainsi une contribution très grande et importante. Nous remercions tous ceux qui le font.
10:06 Écrit par Pataouete dans Mes humeurs | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : pape, préservatifs, désinformation