08 avril 2009
Le second Empire, le royaume arabe ou Utopie socialiste
J’ai eu beaucoup de mal à trouver la matière nécessaire à la rédaction de cette note, et mon tempérament foncièrement républicain en a pris un coup, mais ayant eu connaissance des actions réalisés sous le Deuxième Empire, j’ai pu retrouver que pendant la période de règne de Napoléon III :
ü Il était question de « Royaume Arabe » associé à la France
ü Les indigènes ont un droit égal et peuvent acquérir la nationalité française
ü La bande côtière limitrophe de la Mitidja est traitée comme les Landes de Gascogne, plantation de pinèdes, assèchement des marécages, …
ü On dénombre déjà 250.000 colons soit le quart de ce qu’il n’y aura jamais.
ü De nombreux officiers et fonctionnaires saint-simoniens, proudhoniens et fouriéristes, cherchent à installer leurs utopies sur ce territoire en friche. Ils se convertissent à l’islam, épouse des femmes arabes, s’installent et s’organisent autour d’amorce de coopératives ouvrières et rurales.
Mais après Sedan, la nouvelle troisième République naissante n’a de cesse que de détruire ce que l’Empire a mis en place. Les colons respirent, le socialisme critico-utopique est passé.
Le « Royaume Arabe ».
Napoléon III essaye de transformer la conquête en un «royaume arabe» associé à la France et dont il serait lui-même le souverain : les colons et les intérêts économiques de l'Algérie seront des opposants farouches de l'Empereur allant jusqu'à réclamer une consultation électorale.
Dans une lettre du 6 février 1863, l'Empereur au maréchal duc de Malakoff, par laquelle il était prescrit de rendre les tribus ou fractions de tribus propriétaires incommutables des territoires qu'elles occupent à demeure fixe, et dont elles ont la jouissance traditionnelle, à quelque titre que ce soit. L’Algérie étant déclarés par le souverain, non une colonie proprement dite, mais un royaume arabe »...[ « Les indigènes ont un droit égal à ma protection et je suis aussi l’empereur des Arabes que l’empereur des Français ».
Napoléon III décide de visiter l'Algérie. Cette visite dure six semaines, il est reçu partout avec enthousiasme : Dans l'Algérie entière, les colons répétant cent fois par jour : « L'Empereur est venu, il a vu, nous sommes sauvés. » Les morts eux-mêmes, ceux qui ont succombé dans la lutte de l'homme civilisé contre une nature sauvage, contre les miasmes pestilentiels de marais ; les morts s'unissent aux vivants pour redire : « Sois le bienvenu, César, les morts te saluent. » C'est à la stupéfaction des colons qu'un sénatus-consulte, la propriété du sol qu'elles occupent a été dévolue aux tribus indigènes, et des commissions d'exécution
En 1865, 225 000 colons, français ou européens possèdent environ 700 000 hectares. Mais la colonisation […] se déclare satisfaite si […], on demande aux indigènes, soit par acquisition, soit par expropriation, un complément de 400 000 hectares. Le 14 juillet 1865, un sénatus-consulte (une loi) permet aux musulmans d'acquérir la citoyenneté française en échappant à titre individuel au statut coranique au profit du droit civil français; mais cela reste théorique dans la mesure où la citoyenneté française était plus difficilement accordée à un autochtone algérien pourtant titulaire de la nationalité française qu'à un étranger.
Le 27 décembre 1866, un décret crée des conseils municipaux élus par quatre collèges séparés français, musulman, juif et étrangers européens ; les Français disposent des deux tiers des sièges ; dans les « communes de plein exercice », les maires ont des adjoints indigènes.
Idées Saint-simoniennes et Proudhoniennes
Ismayl Urbain, né Thomas Urbain le 31 décembre 1812 à Cayenne et mort le 28 janvier 1884 à Alger, est un journaliste et interprète français.
Largement responsable de la politique arabophile de Napoléon III, dont il était le conseiller personnel, Urbain correspondait avec de nombreuses personnalités politiques, militaires et culturelles majeures de l’Algérie de son temps. Dans un article de la Revue de Paris de 1857, Urbain dénonça l’expression de « Kabylie » comme une invention due à l’esprit français de systématisation, que n’utilisaient ni les Arabes ni les Berbères d’Algérie. En 1861, il publie sous le nom d’emprunt de Georges Voisin l’Algérie pour les Algériens, où il défend les idées de royaume arabe que Napoléon III, influencé par les idées saint-simoniennes, voulait mettre en œuvre à l’instigation d’Urbain, mais auxquelles s’opposèrent farouchement les colons et les intérêts économiques algériens. Le renouvellement des attaques d’Urbain, dans l’Algérie française : indigènes et immigrants, en 1870, suscita une très vive agitation dans la colonie. Les écrits d’Urbain soulevèrent des réactions si passionnées que la polémique qui en résulta eut pour conséquence d’éclipser presque complètement les idées qui y étaient développées.
A la mort d’Urbain, Émile Masqueray reprit le combat pour la défense des droits des Algériens contre le comportement répressif des colons.
14:36 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : algérie, saint-simoniens, napoléon3