01 mars 2010
Sans vouloir relancer le débat
Sans vouloir relancer le débat sur la Burqa, j'ai trouvé deux lettres de lecteur de Marianne dont l'approche ou la présentation du problème me paraissent bien intéressantes.
Lettre Ouverte à Kenza
"Porte parole" du Voile Intégral. Votre invocation de la tradition ne résiste pas à l'examen, et votre plaidoyer n'a rien de convaincant.
Je vous ai écoutée sur les plateaux de télévision et je ne comprends pas la philosophie de votre engagement. Arabophone de langue maternelle, la maîtrisant à un niveau universitaire, je peux vous dire que le niqab n'est pas un voile « intégral ». C'est simplement ce que lève, dans les scènes traditionnelles, le jeune marié pour admirer le visage de celle à qui on vient de l'unir. Votre adoption du voile intégral a pour but, selon vous, de perpétrer une tradition des épouses du Prophète. Dans quels documents avez-vous trouvé le récit de cette tradition ? Avez-vous relevé d'autres traditions caractéristiques des épouses du Prophète que vous avez faites vôtres ?
Kenza, je pense que le voile intégral et son lien avec les épouses du Prophète vous viennent de « l'unique» verset du Coran qui aborde ce sujet. Le verset 59 de la sourate 33, les Coalisés (Al Ahzab) : « Prophète, dis à tes épouses, à tes filles, aux femmes des croyants de revêtir leurs mantes: sûr moyen d'être reconnues [pour les dames] et d'échapper à toute offense { ... ] »
Il ne s'agit là ni de niqab ni de voile intégral, mais du port de mantes (Mante = Manteau de femme simple et sans manche) afin d'éviter ainsi aux croyantes d'être, alors, offensées. Est-ce que votre niqab joue encore ce rôle aujourd'hui? Permettez-moi d'en douter, sans vouloir vous offenser. Fawaz Sabbagh
La Burqa ne doit pas nous aveugler
Avant de voter une loi interdisant aux femmes de porter la burqa, peut-être faudrait-il abroger celle du 26 brumaire de l'an IX leur interdisant de porter le pantalon. Jean-Yves Hugon, député UMP de l'Indre, l'avait proposé, à l'occasion du bicentenaire de George Sand, pour venger sa compatriote des tracasseries administratives qu'elle avait subies ...
Certes, le port de la burqa présente des inconvénients dans la vie en société. Qu'on y fixe donc des limites, mais qu'on ne feigne pas de s'apitoyer sur le sort des rares personnes qui, en France, s'habillent ainsi, manifestement sans y être obligées. A contrario, il existe, des pays où elles y sont contraintes sous peine d'être fouettées, mais cela nous préoccupe moins que de ne pas réussir à y vendre des Rafale! Paul Vincent, Paris
07:51 Écrit par Pataouete dans Mes humeurs | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : burqa, coran, voile
28 février 2010
La PUB engrosse la République
Ca vous inspire ? Pour ma part, je n'ai pas beaucoup apprécié cette Marianne Blanche, je parle des vetements bien sur...
Par contre, la réflexion du gamin me va bien...
07:46 Écrit par Pataouete dans Mes humeurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emprunt, marianne
27 février 2010
Où est passé le plan Espoir Banlieues ?
Où est passé le plan Espoir Banlieues ?
Je vous ai promis de vous raconter ma banlieue. Quelques diverses occupations ne m'ont pas encore permis de développer ce sujet. Je viens de recevoir quelques éléments d'analyse de ce que notre candidat président avait appelé :
"Le Plan Marshall des Banlieues".
Avant de développer, je voudrais rappeler que le Plan Marshall consistait, après guerre, à "coloniser" économiquement les pays de la Zone Ouest et qu'il prévoyait l'indépendance des pays colonisés par les puissances européennes. Ces mêmes pays dont les émigrés composent l'essentiel de la population des quartiers sensibles.
Quand le président voulait "nettoyer les banlieues" la secrétaire d'Etat à la Ville, fondatrice et présidente de "Ni Putes Ni Soumises" parlait de les transformer.
Le Plan Espoir Banlieues fût particulièrement difficile à accoucher. Voici quelques chiffres d'analyse des 2 années passées.
- Sur les 5 millions d'habitants qui résident dans une ZUS (Zone Urbaine Sensible), 1 habitant sur 3 vit sous le seuil de pauvreté (880€ par mois)
- 16.9% de la population des ZUS est au chômage contre 7.7% dans les autres quartiers de la même agglomération (Observatoire National des ZUS)
- Le Nombre de chômeurs de moins de 26 ans a augmenté dans les ZUS de 24.8% entre 2008 et 2009.
- Sur les 45.000 contrats d'autonomie prévus, seuls 13.338 sont signés et 1.162 ont débouché sur une formation ou un emploi pour 30 millions d'Euros dépensés.
- 520 millions d'Euros sont affectés au désenclavement des quartiers sur toute la France. A titre de comparaison, le Budget prévu pour l'Enfouissement de la N13 à Neuilly sur Seine est de 800 millions.
- Sur les 50 prévues, seules 9 villes ont mis en place le "Busing" (Transport quotidien des enfants des Quartiers sensibles vers des établissements scolaires de meilleure qualité). Je ne suis pas persuadé de l'intérêt de cette mesure mais c'est pour dire...
- 1 internat d'excellence a été ouvert à Sourdun en Seine et Marne. Il regroupe 120 élèves. (Les meilleurs élèves sont envoyés étudier loin de leur quartier).
Vous me direz, qu'aucun des Plans successifs depuis les années 70 n'a apporté de résultat probant. Et je serais d'accord avec vous. Mais ce n'est ni les défausses successives, ni le réemploi d'une marque de nettoyeur à haute pression qui parviendront à masquer la faillite de la Secrétaire d'Etat à la Ville.
Dommage !
07:09 Écrit par Pataouete dans Les Quartiers | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : zus, anru, plan banlieues, amara
25 février 2010
Tolérance !
Aujourd'hui, petite séance pas toujours sympathique qui pourrait être la dernière mais il y a eu déja plusieurs dernières alors...
Je vous laisse en compagnie de Françis, mon rival dans le coeur de ma chti'te, et de ses "hommes pareils" chef d'oeuvre de Tolérance !
Francis Cabrel Des hommes pareils
envoyé par Rose-Noire-du-Boudoir. - Regardez d'autres vidéos de musique.
Vous, vous êtes et nous, nous sommes
Des hommes pareils
Plus ou moins nus sous le soleil
Mêmes cœurs entre les mêmes épaules
Qu'est-ce qu'on vous apprend à l'école
Si on y oublie l'essentiel ?
On partage le même royaume
Où vous, vous êtes et nous, nous sommes...
Moi, j'ai des îles, j'ai des lacs
Moi, j'ai trois poissons dans un sac
Moi, je porte un crucifix
Moi, je prie sur un tapis
Moi, je règne et je décide
Moi, j'ai quatre sous de liquide
Moi, je dors sur des bambous
Moi, je suis docteur-marabout
Et nous sommes
Des hommes pareils
Plus ou moins loin du soleil
Blancs, noirs, rouges, jaunes, créoles
Qu'est-ce qu'on vous apprend à l'école
S'il y manque l'essentiel ?
Semblables jusqu'au moindre atome
Vous, vous êtes et nous, nous sommes...
Moi, je me teins et je me farde
Moi, mes chiens montent la garde
Moi, j'ai piégé ma maison
Moi, je vis sous des cartons
Moi, j'ai cent ans dans deux jours
Moi, j'ai jamais fait l'amour
Nous, enfants neveux et nièces
On dort tous dans la même pièce
Quelque soit le prix qu'on se donne
On nage dans le même aquarium
On partage le même royaume
Où vous, vous êtes et nous, nous sommes
Où nous sommes des hommes pareils
Plus ou moins nus sous le soleil
Tous tendus vers l'espoir de vivre
Qu'est-ce qu'on vous apprend dans les livres
S'il y manque l’essentiel...?
S'il y manque l’essentiel...?
J'aime mieux ce monde polychrome
Où vous, vous êtes et nous, nous sommes...
Des hommes pareils...
Des hommes pareils...
07:59 Écrit par Pataouete dans Mes humeurs, Musique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : hommes pareils, tolérence, cabrel
24 février 2010
La Délicate Essence du Socialisme.
Mort du « vieux socialisme » ?
La question peut surprendre, elle se trouve pourtant au cœur de l'excellent livre de Philippe Chanial, la "Délicate Essence du socialisme".
La réponse est négative, selon lui. D'ailleurs, avons-nous besoin d'idées neuves dans ce domaine? Le divorce entre !e socialisme originel et celui d'aujourd'hui est peut-être consommé pour certains, il ne l'est pas pour ce jeune sociologue et quantité de « sentimentaux ». Le « socialisme sentimental» n'a pas disparu avec l'avènement du «socialisme scientifique » de Marx et Engels. Il aura fallu que le communisme disparaisse pour que le socialisme français, après avoir échoué le 21 avril 2002, redevienne, sous la plume d'auteurs persévérants, un sujet d'étude, et une source d'inspiration. Tel est le cas de Philippe Chanial, qui connaît sur le bout des doigts la portée du socialisme originel et de sa descendance, aussi bien chez Pierre Leroux (1797-1871) que chez Jean Jaurès ou John Dewey (1859.1952).
Philippe Chanial connait sur le bout des doigts la portée du socialisme originel.
Car ce n'est pas un hasard si le socialisme "associationniste" hante à nouveau les esprits. ; les auteurs qui cherchent à redonner vie au projet socialiste se situent souvent à la marge des ténors de la gauche de gouvernement. Vincent Peillon les encourage, l'économiste Jacques Généreux, qui a rejoint le Front de gauche; les apprécie, mais ils doivent renverser les murailles de l'indifférence en travaillant comme des forcenés.
Philippe Chanial s'applique à renouer avec la morale socialiste des pères fondateurs. Il nous rappelle que l'abbé Sieyès (1748-1836) a longtemps hésité à nommer l'art social, cette science politique nouvelle fille de la Révolution. « Socionomie»?« Sociocratie »? « Sociologie»? « Socialisme» ? Tous ces mots sont attestés; le dernier, parait-il, surgit sous sa plume vers 1780. De même, l'expression d'« intérêt social» serait de Beccaria (1738-1794) qui cherchait à remplacer celle d'intérêt de salut. Car c'est bien un nouveau langage qui naît avec le socialisme primitif. Le langage de la société, du sodus, en latin, du compagnon. Faire société, coopérer, pour les premiers socialistes, c'est contribuer à la qualité des liens qui unissent les hommes entre eux.
La sociabilité est donc un sentiment moral avant d'être une idée. Ce socialisme moral s'ébauche au lendemain de la Révolution. Jaurès et Mauss (1872-1950) en seront les héritiers. Son ambition est de forger une nouvelle synthèse entre amour de soi et amour des autres. Chanial décortique ce socialisme républicain avec une foi certaine. Douce époque où le progrès de l'humanité s'identifie au progrès non interrompu de l'association. On est loin du grand récit libéral de l'individu se libérant du joug de la société. Il faut alors, selon Chanial, inverser la formule:« Libéral n'est-il pas d'abord celui capable de libéralité, celui capable de donner? » A ce titre, il peut aussi renouer avec la tradition du socialisme républicain.
Qui s'en plaindra?
Ce texte est une "Pensée Libre" de Philippe Petit parue dans Mariannen° 669.
"La Délicate Essence du socialisme".
L'association, l'individu et la République,
de Philippe Chanial Le Bord de l'eau.
07:17 Écrit par Pataouete dans La poulitique, Livre | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : vieux socialisme, chanial, délicate essence