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20 mai 2009

Le Mouvement Anticolonialiste

En 1925, Léon Blum disait de son côté : « Nous admettons qu'il peut y avoir non seulement un droit, mais un devoir de ce qu'on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d’attirer à elles les races qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de civilisation ».

Emergence de l’Anticolonialisme

la baie.jpgC'est alors généralement dans les milieux libéraux que se trouvent les opposants à la colonisation. Ils s'opposent en particulier à cet argument selon lequel il faut apporter la liberté par la force. Yves Guyot écrit ainsi : « Il est étrange qu'il faille employer le canon contre les opprimés pour les délivrer de leurs tyrans ». Ils s'opposent au colonialisme, en particulier car il est pour eux le fruit du dirigisme et la volonté d'un État d'étendre son pouvoir. Guyot dénonce en particulier le colonialisme comme prolongement du « socialisme d'État ». Frédéric Bastiat a pour sa part dénoncé dans Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas l'erreur économique à vouloir coloniser l'Algérie pour s'approprier ses ressources.

Dans l'après-guerre, l’anticolonialisme est en liaison avec les mouvements indépendantistes dans les colonies. Ce nouvel anticolonialisme regroupe à la fois les mouvements d’extrême gauche, des intellectuels et une partie des catholiques (Témoignage Chrétien).

Le Parti Communiste Algérien (PCA) émergea en 1920 comme une extension du Parti communiste français (PCF), avec des noyaux (cellules) composés surtout d'ouvriers expatriés, européens dont nombreux français indésirables en métropole, ou ayant ouvert les yeux en Algérie après que leurs parents furent envoyés dans les colonies à la suite des insurrections la commune de Paris et autres révoltes plus récentes à cette dernière.

Le 12 septembre 1955 le parti fut interdit par les autorités françaises. Le parti s'orienta plus ouvertement vers le mouvement de libération nationale, et réussit quelques coups d'éclat dont la prise de la cargaison d'armes par l'aspirant Henri Maillot. En septembre 1956, le mathématicien Maurice Audin organise l'exfiltration clandestine, vers l'étranger, du premier secrétaire du PCA, Larbi Bouhali, avant d'être lui-même arrêté et assassiné lors de la « bataille d'Alger ».

Henri ALLEG

Henri Alleg.jpgEn 1940, il s'installe en Algérie. Il milite au sein du Parti communiste algérien. En 1951, il devient directeur du quotidien Alger Républicain. Il entre dans la clandestinité en 1955, date d'interdiction du journal en Algérie. Il continue cependant à transmettre des articles en France dont certains sont publiés par l'Humanité.

Il est arrêté le 12 juin 1957 par les parachutistes de la 10e D.P, au domicile de Maurice Audin, son ami, arrêté la veille et qui sera torturé à mort.

Henri Alleg est séquestré un mois à El-Biar, où il est torturé et subit un interrogatoire mené après une injection de penthotal. Il est ensuite transféré au camp de Lodi où il reste un mois, puis à Barberousse, la prison civile d'Alger. C'est là qu'il écrit La Question, dissimulant les pages écrites et les transmettant à ses avocats.

Dans La Question, il raconte sa période de détention et les sévices qu'il y subit, en pleine guerre d'Algérie. Tout d'abord publié en France aux Éditions de Minuit, l'ouvrage est immédiatement interdit. Nils Andersson le réédite en Suisse, quatorze jours après l'interdiction le frappant en France en mars 1958. Malgré son interdiction en France, ce livre contribue considérablement à révéler le phénomène de la torture en Algérie.

« Alger Républicain dit la vérité, il ne dit rien que la vérité, mais il ne peut pas dire toute la vérité ».

Ce slogan est devenu le symbole même de l’existence du journal, pour nous rester actuel. Il est rappelé par plusieurs Algériens retrouvés par Henri Alleg, en 2003, dans le cadre du travail documentaire de Jean Pierre Lledo.

 

Le camp de Lodi

 

andré et copains.jpgC’est dans cette ancienne colonie de vacance des Chemins de Fer, que des centaines de militants de la cause anticolonialiste, de toutes obédiences de gauche, furent internés à partir de 1955, sans autre forme de procès.

 

J’ignore ce qui advint aux internés avant leur arrivé mais il est certain qu’enfermer des hommes pendant plusieurs années dans un camp de rétention, sans décision judiciaire est déjà une forme de torture morale.

 

Mon père n’a jamais adhéré à aucun parti politique, il n’a donc pas, au début de la guerre, été inquiété,  mais il était militant et responsable de la Fédération CGT des Cheminots. Il connaissait donc plusieurs des copains internés.

 

Pour ma part je percevais quelques bribes de conversation à ce sujet mais mon souvenir principal est celui de ma mère remplissant deux couffins de victuaille et les portant à la gare pour qu’ils soient acheminés, parmi tant d’autres, par les femmes des copains leurs rendant visite.

 

Je voudrais d’ailleurs rendre hommage à Mimi et Marcel qui ont guidé mes premiers pas en conscience.Lequément paella.jpg

 

L’après Lodi

 

Je me souviens de leur libération mais plus de la date. Par contre, dès le début des mouvements activistes, ils furent de nouveau inquiétés, menacés. Beaucoup furent abattus, d’autres se réfugièrent en métropole pour échapper à l’assassinat.

 

Après l’indépendance, certains refusèrent de retourner en Algérie, ils avaient assez donné. D’autres y retournèrent dès l’automne et s’impliquèrent dans le développement de l’économie algérienne. Cependant, la chasse aux communistes, l’arabétisation de l’enseignement, les discriminations raciales (chacun son tour), eurent vite raison de ces idéalistes.

 

De 1 à 5 ans, je ne connais personne qui y soit resté.

 

Trois ans après son retour, mon père mourut.

mariage L&A.jpg

19 mai 2009

Les bérets verts redébarquent ?

Drôles d'images dimanche sur les quais de la gare de Lyon (à paris).

Qui assuraient le service de garde Vigipirate ?

Légion 17.gifLes légionnaires !

Je me serais cru à Alger en 1958, tiens c'était ces jours-ci,  lorsque la troupe avait pris possession des rues d'Alger en attendant De Gaulle !

Je m'souviens que nos mères déplaçaient du bout de l'index le bout du canon de ce qui était un PM à l'époque.

Je m'souviens aussi de ces mauvaises langues qui disaient que le légionnaire en faction devant la boulangerie de la rue Charasse ne s'était pas occupé que des miches du boulanger mais de celle de sa fille qui allait en garder un souvenir !!!

Légion 185.gifLe prestige de l'uniforme !!!

 

06:27 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : algérie, bérets verts

18 mai 2009

Jules Ferry fondement du "Problème Algérien"?

-Bombardementd_alger-1830.jpgNous sommes arrivés, me semble-t-il, aux fondements de l’Histoire algérienne.

C’est la royauté qui débarque à Sidi Ferruch et qui détermine les frontières de cette nouvelle nation : l’Algérie. C’est l’Empire (le deuxième) qui développe l’idée de royaume arabe. Et c’est la République Laïque, « Liberté, Egalité, Fraternité » qui affirme, par Jules Ferry chantre de la Laïcité, que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures...

Ainsi, les indigènes, qu’ils soient d’origine arabe ou berbère, sont des sous-hommes, des êtres inférieurs, que nous allons asservir. Alors que la République laïque lutte contre le pouvoir religieux, vote pour la séparation de l’Eglise et de l’Etat, instaure l’école laïque, cette même république déconsidère les Musulmans. La nationalité française est accordée aux juifs et chrétiens vivant ou immigrant sur le territoire français d’Algérie, quelles que soient leurs origines,  alors qu’elle est refusée au peuple indigène.

 

Si l’on avait apporté nos Lumières, notre instruction, notre système de Santé, notre langue, il est fort probable que l’on aurait pu intégrer ce million d’indigènes dans la nation française comme nous avons intégré plus tard les niçois ou les savoyards. A la même époque, en France,  les conditions ouvrières ou rurales ne sont pas beaucoup plus évoluées qu’au Bled. Au lieu de cela, comment voulez-vous qu’un peuple fier et ses rares élites intellectuelles acceptent cet asservissement. Comment voulez vous ne pas développer le sentiment de Nationalisme ?

 

cartes-postales-photos-SETIF-Place-de-l-Eglise-ALGERIE-SETIF.jpgPendant ce temps, les Colons, migrants économiques, politiques ou spoliés (Alsace-Loraine), à qui l’on bourre le mou, sur la race supérieure, sont tout à fait prêts à le croire. Qu’ils soient paysans, ouvriers, artisans, fonctionnaires, militaires ou mères au foyer, ils sont chefs, ils dirigent, ils commandent et les arabes exécutent. Quel que soit son rang social on est supérieur. La race arienne cela ne vous rappelle pas quelque chose ?

 

En réalité, et jusqu’à aujourd’hui, le monde dit occidental n’a-t-il pas toujours ce complexe de supériorité sur le monde que nous appelions oriental ?

 

au Bled.jpgOh ! bien sur, et ceci est d’autant plus vrai que l’on vit au bled, chaque famille à ses « bonz’arabes », on est copain avec des « petiz’arabes », on initie la fatma à la couture, au tricot ou à la puériculture mais ce sont toujours les mêmes qui sont du coté du manche ou de la brosse à reluire.

 

Merci Jules Ferry d’avoir fondé : « Le problème Algérien »

180px-Jules_Ferry_by_Georges_Lafosse.jpg

08:32 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : algérie, jules ferry, colonialisme

17 mai 2009

République et Colonialisme ?

180px-Julesferry.jpgJules Ferry, né le 5 avril 1832 à Saint-Dié (Vosges, Lorraine) et mort le 17 mars 1893 à Paris, est un homme politique français. Plusieurs décennies après sa mort, le ministre, promoteur de l’œuvre scolaire de la Troisième République, est devenu une figure emblématique de la laïcité française. Il fait partie des rares hommes politiques pères fondateurs de l’identité républicaine en France. Il a rendu l’instruction obligatoire et l’enseignement laïc, ce que certains résument en « école gratuite, laïque et obligatoire ».

 

Partisan Actif de l’expansion coloniale

 

Parallèlement, Jules Ferry se montre un partisan actif voire zélé de l'expansion coloniale française.

Les conservateurs, comme Adolphe Thiers, sont opposés à la colonisation, qu'ils accusent de détourner hors du territoire les investissements, tandis que les progressistes y sont favorables pour des questions idéologiques. Mais la gauche républicaine de Georges Clemenceau y est opposée également parce que les aventures colonialistes détournent l'attention des provinces perdues d'Alsace et de Lorraine. Les positions s'inverseront diamétralement en trois ou quatre générations.

Extrait des débats du 28 et du 30 juillet 1885

Jules Ferry prononce un discours dont Charles-André Julien a pu dire qu'il était « le premier manifeste impérialiste qui ait été porté à la Tribune ».

Ferry illustre les présupposés du racisme sous la IIIe République 

« Il y a un second point, un second ordre d'idées que je dois également aborder (...) : c'est le côté humanitaire et civilisateur de la question. (...) Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu'en effet, les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures... [Rumeurs sur plusieurs bancs à l'extrême gauche.] Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. »

La réponse de Georges Clemenceau, le 30 juillet 1885 

« Voilà, en propres termes, la thèse de M. Ferry et l'on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation. Races supérieures ! Races inférieures ! C'est bientôt dit. Pour ma part, j'en rabats singulièrement depuis que j'ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le Français est d'une race inférieure à l'Allemand. Depuis ce temps, je l'avoue, j'y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation et de prononcer : homme ou civilisation inférieure ! (...)

C'est le génie de la race française que d'avoir généralisé la théorie du droit et de la justice, d'avoir compris que le problème de la civilisation était d'éliminer la violence des rapports des hommes entre eux dans une même société et de tendre à éliminer la violence, pour un avenir que nous ne connaissons pas, des rapports des nations entre elles. (...) Regardez l'histoire de la conquête de ces peuples que vous dites barbares et vous y verrez la violence, tous les crimes déchaînés, l'oppression, le sang coulant à flots, le faible opprimé, tyrannisé par le vainqueur ! Voilà l'histoire de votre civilisation ! (...) Combien de crimes atroces, effroyables ont été commis au nom de la justice et de la civilisation. Je ne dis rien des vices que l'Européen apporte avec lui : de l'alcool, de l'opium qu'il répand, qu'il impose s'il lui plaît. Et c'est un pareil système que vous essayez de justifier en France dans la patrie des droits de l'Homme !

Je ne comprends pas que nous n'ayons pas été unanimes ici à nous lever d'un seul bond pour protester violemment contre vos paroles. Non, il n'y a pas de droit des nations dites supérieures contre les nations inférieures. Il y a la lutte pour la vie qui est une nécessité fatale, qu'à mesure que nous nous élevons dans la civilisation nous devons contenir dans les limites de la justice et du droit. Mais n'essayons pas de revêtir la violence du nom hypocrite de civilisation. Ne parlons pas de droit, de devoir. La conquête que vous préconisez, c'est l'abus pur et simple de la force que donne la civilisation scientifique sur les civilisations rudimentaires pour s'approprier l'homme, le torturer, en extraire toute la force qui est en lui au profit du prétendu civilisateur. Ce n'est pas le droit, c'en est la négation. Parler à ce propos de civilisation, c'est joindre à la violence l'hypocrisie. »

Le point de vue de Clemenceau est propre à cette époque, bien que Victor Hugo ait exprimé un souci voisin ; si les avis diffèrent quant à la colonisation pour des raisons économiques (la colonisation rapporte-elle ou non de l'argent ? Faut-il financer des guerres pour des territoires africains — ou asiatiques ? Ne vaut-il pas mieux investir en France au lieu de gaspiller notre argent chez des peuples n'ayant rien fait pour nous quand ils étaient riches et nous pauvres ?), le débat sur la supériorité de la civilisation des Lumières ou sur les droits de l'homme, n'auront lieu que plus tard, après la Grande Guerre principalement. En 1885, la génétique n'existe pas encore, la statistique est embryonnaire, et la notion de race est l'objet de conjectures (Gobineau). Les lettrés constatent que les populations européennes ont atteint un degré de développement encore inconnu des autres. Clemenceau, perspicace, comprend que ces théories servent de prétexte à justifier une politique propice au pillage qui va donc rapidement se montrer contraire aux droits de l'homme. Isolé à cet égard au sein de la gauche républicaine, il rejette le processus de colonisation, mais pour une raison bien différente du « Nous d'abord » caractérisant les positions de Thiers et de la droite..

Supériorité européenne ?

180px-Jules_Ferry_by_Georges_Lafosse.jpgPeu d'hommes politiques de l'époque, quel que soit leur bord, remettent en question l'idée de supériorité européenne (l'Amérique n'en étant vue que comme une excroissance). La droite, illustrée par Thiers, réclame que l'on réserve l'argent épargné par les Français à des travaux de développement de la France. La gauche se préoccupe davantage de questions humaines comme la médecine, la vaccination, l'hygiène, l'éducation, la lutte contre les féodalités en place et les superstitions, mais critique elle aussi Jules Ferry sur les points économiques.

Les grands intellectuels de l'époque étaient favorables à la colonisation, qui permettait selon eux de faire avancer les peuples « en retard ». Victor Hugo défend la politique de Jules Ferry au nom des droits de l'homme ; cela n'a rien d'un paradoxe si l'on suppose que le blanc est « plus en avance » : il a alors un devoir de civiliser, d'apporter l'évolution aux peuples moins développés, comme jadis les Romains aux Gaulois, exemple cher à Ferry). Hugo insiste sur le fait que la colonisation ne doit être que temporaire, et que la France doit savoir s'effacer ensuite comme un tuteur qui a rempli son rôle.

Les lettres des colons d'Indochine font par exemple régulièrement état d'une très grande brutalité des familles autochtones envers leurs domestiques. Il est difficile de savoir quelle était la part de vérité et la part d'idéalisation de l'intervention française dans ces récits.

Voici enfin la partie économique de la harangue citée plus haut. Le caractère économique (véritable source du débat), occupe l'extrême majorité des propos de Jules Ferry, le 28 juillet 1885 :

Le rôle économique de la colonisation selon Ferry 

180px-Saint-Di%C3%A9-des-Vosges-Statue_de_Jules_Ferry.jpg« La concurrence, la loi de l'offre et de la demande, la liberté des échanges, l'influence des spéculations, tout cela rayonne dans un cercle qui s'étend jusqu'aux extrémités du monde. C'est là un problème extrêmement grave. Il est si grave (...) que les gens les moins avisés sont condamnés à déjà prévoir l'époque où ce grand marché de l'Amérique du Sud nous sera disputé et peut-être enlevé par les produits de l'Amérique du Nord. Il faut chercher des débouchés…Je dis que la politique coloniale de la France, que la politique d'expansion coloniale, celle qui nous a fait aller, sous l'Empire, à Saigon, en Cochinchine, celle qui nous a conduit en Tunisie, celle qui nous a amenés à Madagascar, je dis que cette politique d'expansion coloniale s'est inspirée d'une vérité sur laquelle il faut pourtant appeler un instant votre attention : à savoir qu'une marine comme la nôtre ne peut pas se passer, sur la surface des mers, d'abris solides, de défenses, de centres de ravitaillement. (...) Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, (...) c'est abdiquer, et, dans un temps plus court que vous ne pouvez le croire, c'est descendre du premier rang au troisième et au quatrième... »

08:03 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : colonialisme, jules ferry, algérie

13 mai 2009

L'Anisette et la Kémia

La rue.jpgPetite promenade apéritive. Nous sommes rue Michelet, il fait beau, « évidement il fait toujours bô », le soleil brille, les filles sont en fleur, « aïe quelles sont jôlies ! » donc l'algérois va faire une petite promenade, baratiner les filles, « attention en tout bien tout honneur ! »  «  tu parles ! » et tout cela se termine au comptoir ou à la terrasse d'un des nombreux cafés qui jalonnent les larges trottoirs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’anisette et la Kémia

Kémia.jpgA l’heure de l’apéritif, mais c’est toujours l’heure de l’apéritif, on sirote l’anisette. Il s’agit d’un alcool anisé mais de couleur blanche lorsqu’il est allongé d’eau.

J’ai toujours pensé que cette boisson était d’origine espagnole. Cependant, celle consommée en Espagne n’a pas exactement le même gout et j’ai relevé deux appellations l’Anisette de Bordeaux et anisette d’Hollande. Par contre, l’Ouzo grec en est proche, le Raki, l’Arak, alors…

 

Mais cette anisette ne se consomme pas seule. La Kémia l’accompagne inexorablement. Et alors la pareil que pour la boisson, d’ou viens la Kémia ? A part d’être consommé en Algérie, Tunisie et Maroc, de ressembler, là encore, aux tapas sur le principe, mais tout le bassin méditerranéen picore à l’apéritif, l’origine et l’étymologie de Kémia reste un mystère. Nombreuses sont les recettes publiées sur le Web mais d’ou ça vient ?

 

Si vous en avez la moindre idée n’hésitez pas à nous la faire partager !

 

En fait, comme les amuse-gueules, les tapas, les mezzés l’imagination est au pouvoir. Du moment que cela ce mange et pour les cafetiers que cela fasse boire !

 

Quelques compositions non exhaustives :

 

Otomatic.jpgLa belle vie quoi ! Mais regardez cette dernière photo, vue d’une terrasse d’un bistrot qui deviendra tristement célèbre pour avoir subit l’un des premiers attentats d’Alger, vous n’y voyez pas un certain anachronisme ? une « lutte des classes » ? un problème d’intégration ? une impression de raté, d’oubli ?

 

Tiens, cela me reviens les z’oublis c’était des cônes de gaufrette que des vendeurs à la sauvette nous proposait sur les plages. Ils portaient un grand cylindre métallique  et sur le couvercle un manège de chevaux. Nous choisissions une couleur et le gagnant gagnait…sa gaufrette !

 

10:28 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : algérie, anisette, kémia