02 mai 2009
Extrait de La Parodie du Cid
Bon d'abord il faut que je vous dise que mon correcteur d'orthographe s'affole. Je viens peut-être de comprendre mon orthographe hasardeuse tel un SMSiste de mon époque ce doit être le patouète qui a bousculé ma science de l'orthographe irrémédiablement réduite à 5 fautes : 0/20 Dégage !
En 1942, le journaliste Edmond Brua rédige La Parodie du Cid, transposition en Algérie de la pièce de Corneille, écrite en vers et en pataouète.
Elle est adaptée au cinéma en 1979 par le réalisateur Philippe Clair sous le titre Rodriguez au pays des merguez. (si j'la trouv' j' vou z'en tchatcheré !)
EXTRAIT DE LA PARODIE DU CID –
ACTE II - SCÈNE 2 |
RORO : Ô l'homme, arrête un peu ! |
07:19 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : algérie, pataouete, edmond brua
30 avril 2009
Laissez des commentaires
Aujourd'hui ce sera une petite note de satisfaction statistique mais interrogative.
Je n'ai vraiment ouvert et alimenté ce blog que depuis le mois de mars. Fin avril je dois avouer sans forfanterie que je suis très agréablement surpris par le nombre de visiteurs.
J'ai édité 41 notes, reçu 174 visiteurs uniques en mars et 336 en avril pour un millier de visites au total. 10% viennent directement par mon adresse, les autres par des moteurs de recherche (intérêt des Tags bien ciblés) ou par les liens qu'ont bien voulu proposer mes copains de l'Utopie.
Je n'en espérais pas autant et je suis fier comme bar-tabac.
Cependant, je n'ai reçu que 124 commentaires provenant exclusivement de mes pot’ utopiques. Au vu du sujet principal je craignais quelques vives réactions, que nenni, mais j'aimerais bien savoir qui vous êtes. Quels sont vos centres d'intérêt. Ce que vous recherchez en venant chez moi : lectures, films, photos,...
Je continuerais à traiter des sujets qui me tiennent à cœur et en particulier de l'Algérie, l'Algérois et le Pataouète mais j'ai besoin de savoir.
Alors encore une fois merci de vos visites, continuez mais s'il vous plait Réagissez !
07:56 Écrit par Pataouete dans Blog | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : algérie, pataouete
29 avril 2009
Le Pataouète
Une fois encore, mes recherches pour préparer cette note me laissent un parfum d’amertume. Je retrouve toujours, « j’ai quitté mon pays, une main devant une main derrière, menteurs, aïe aïe aïe ma mère ! » mais des documents de la vie des gens pendant « l’Algérie Française » de leurs joies, de leurs loisirs et de leur culture, rien.
Quelques extraits de textes d’Albert Camus (ci-contre en tablier noir et en 1920 dans l'atelier de son père), de la « Parodie du Cid » d’Edmond Brua ou de sketchs de la « Famille Hernandez » dont nous reparlerons. Mais l’illustration est difficile. Il est vrai que le Pataouète est un langage parlé, l’écrit est en français, et que sa transcription est peut-être déjà un début de trahison.
Vous serez surement surpris par certaines expressions qui vous paraitrons être de l’argot parisien. Il ne faut jamais oublier que la pègre algéroise s’est réimportée rapidement en métropole et que les « échanges » entre militaires du contingent et population algéroise, « aïe quelles sont jôlies les filles de mon pays », furent nombreux et fructueux.
Je vous propose une présentation extraite d’un site qui me parait bien présenter notre affaire.
Aoua cé coua l’ pataouète ?
Le mélange de cultures prend aussi son sens dans le parler algérois : le Pataouète, mélange de plusieurs langues. Espagnol, italien, français, arabe… Ne pas confondre avec le sabir : français naturel parlé par les arabes avec leur accent et quelques déformations.
Le mot pataouète lui-même vient d'une déformation d'un mot Valencien qui signifie : "nous sommes du pays tous les deux". Les espagnols débarquant sur le port d'Alger s'interpellaient en se disant : "nous sommes pat'ouet".
Parler de rue, parler de la ville davantage que la campagne, le pataouète est avant tout un langage populaire.
Mais l'originalité de ce parler réside surtout dans sa multiplicité… parler spécifique, dont le fond français emprunte aux autres langues certains mots ou expressions, pour illustrer de nombreux domaines : la cuisine, la fête, les disputes, les injures, l'amour…
Nombreux sont les emprunts aux activités paysannes, aux interjections et à des impératifs, et aux injures.
Ainsi, il n'est pas étonnant de retrouver ce parler dans des domaines particuliers de la vie, qu'il illustre parfaitement avec ces emprunts de langage : cuisine, fête, bagarre, sexe, injures et grossièretés en tout genre, l'amour.
Le pataouète reflète ainsi la multiracialité de l'Algérie. Ce mélange s'accompagne de licences grammaticales formant des raccourcis parfois très imagés et des traits d'humour au 2ème degré.
Quoi qu'il en soit, aussi exagéré soit-il, le pataouète est un langage riche en couleur, qui traduit bien un certain mode vie, dont l'accent rayonne et ensoleille.
Justement, l'accent ! Les voyelles accentuées "é" et "è" sont simplifiées. Le lait, c'est "le lé". Quant au "o" il n'en existe qu'un que ce soit "cause" ou "chose" ou "rose". A propos de rose, on ne dit pas comme Ronsard : "Mignonne, allons voir si la rose...", mais : "Ti'as vu comment qu'la rose elle est éclose, purée !".
Le "u" était parfois transformé en i comme on vient de le voir, pour former dans le même esprit, une diphtongue facile à prononcer. ("Ti'as", c'est quand même plus commode à dire que "tu as") .
Il en est de même pour dire un mot sans vraiment le dire. Par exemple : "La pitain". L'insulte n'était pas dite, mais tout le monde la comprenait quand même.
Le "v" était aussi parfois escamoté, pour ne pas fatiguer la bouche, sinon cela gâtait le goût de l'anisette. On disait "ouala, ouala! ti'es pas pressé, dis!"
"Si tu meurs avant toi je te tue", "t'ias pas honte à la figure",…
Le parler Pieds Noirs est aussi spécifique qu'il a forte tendance à l'exagération.
Ce parler a tendance à mitrailler ses phrases de pronoms relatifs, on s'exclame toujours, on est toujours en mouvement.
Quelques expressions :
· Si tu meurs avant toi je te tue
· Si tu vas te baigner, ta mère elle te tue
Des mots bien connus autour de nous :
· Baraka (avoir la baraka) : avoir de la chance
(au contraire : schkoumoune : avoir la poisse)
· Bezef : beaucoup
(au contraire : chouïa : un petit peu)
· caoua : café
· calamar (on devrait dire calmar en "bon" français)
· Une castagne : mettre un "marron" au sens figuré
· Un Clebs : un chien (de l'arabe Kelb)
· Esquinter
· Fissa (vite en arabe)
· Kif-kif (kif-kif bourricot)
· Macache
· Nouba (faire la nouba)
· Tchatcher (avoir la tchatche)
· Toubib (de l'arabe theb = médecin)
11:20 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : algérie, pataouete
24 avril 2009
Film Histoire coloniale 1erPartie
Je viens de trouver plusieurs films sur l'Algérie Coloniale ou Alger au début du XXeme siècle.
Tout d'abord la première partie d'un film réalisé par des historiens algériens
L'histoire coloniale de l'Algerie. Conquete + etat des lieux.
08:05 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : algérie, histoire coloniale
23 avril 2009
Colonisation de peuplement
Nous voilà installé dans une colonisation de peuplement.
Bien sur…
Bien sur, il n’y a pas eu génocide de la population locale mais 1/3 des autochtones ont été massacrés.
Bien sur, il n’y a pas eu importation d’esclaves mais asservissement de ce que les gouvernements appelleront désormais les Indigènes ou les Musulmans, voir le code de l’Indigénat, par opposition avec les immigrants occidentaux.
Bien sur, il n’y a pas eu apartheid mais les indigènes sont laissés à part, sans éducation, sans hygiène ni santé, dans leur habitat local et en conservant et en utilisant les structures tribales autocratiques. Les indigènes ne sont que main d’œuvre à bas coût ou plus tard chair à canon.
Juifs, Gitans,…
Contrairement à ces indigènes musulmans, d’autres catégories de population implantées depuis le début des conquêtes successives et au moins depuis la chasse des non-catholiques par Isabelle d’Espagne, seront reconnus par les décrets Crémieux de nationalité française. Les Juifs, dont la photo ci-jointe montre bien l’intégration aux coutumes maghrébines et les Gitans, éleveurs de chevaux.
Le territoire nouvellement algérien est donc ouvert à la colonisation de peuplement.
Deuxième partie du 19eme siècle, l’Europe est en pleine révolution politique, économique, rurale et industrielle.
Français.
Tout d’abord, on propose aux militaires conscrits, la conscription durait 7 ans et était issue d’un tirage au sort avec éventuel rachat, de devenir cultivateur en leur attribuant un lopin de terre (6 hectares) qui deviendra leur propriété après un certain temps de culture. Mais les terres sont en friches, souvent marécageuses, la mortalité est élevé…
Les navires transportant ou approvisionnant les troupes faisaient escale à Minorque ile des Baléares. Très rapidement, les colons français ont été rejoints par ceux que l’on appelait les Mahonnais (Mahon est la ville principale de Minorque).
La défaite de Sedan, la chute du deuxième empire, la perte de L’Alsace et de la Loraine, la commune et son cortège de déportés ou de réfugiés politiques, constituent la suite du contingent d’origine française.
Espagnols.
Les espagnols sont soit refoulés par les guerres de reconquêtes soit issus de l’époque de la présence espagnoles (XVIème siècle) soit immigrant récents, et jusqu’à la guerre civile, cette origine représente la deuxième origine de colonisation. Ils sont implantés ou s’implantent essentiellement dans la région d’Oran, l’ouest algérien.
Les Italiens.
De tout temps les Italiens, leur état unifié est en cours de création, ont bourlingués de part le vaste monde. On en retrouve aux Amériques, en Australie et Océanie, connaissez-vous un pays au monde ou l’on ne puisse manger une Pizza ?
Par tradition pêcheurs et agriculteurs ils s’implantent à l’est et jusqu'à l’algérois.
Maltais, grec, …
Enfin, par contingent plus infime, toutes les régions occidentales et chrétiennes de la Méditerranée fournissent leur lot d’immigrant.
Francisation de ce peuple de colons.
Depuis Crémieux et ses décrets, tout migrant d’origine européenne et de culture judéo-chrétienne est de nationalité française.
Mais, à l’époque, les peuples ne pratiquaient pas beaucoup leur langue nationale. Nous étions encore, et pour quelques années, sous des régimes de langues, patois et dialectes locaux.
La mixité d’origine, de langue et de religion n’était pas de mise.
Mes aïeux sont tous, à l’exception près d’une arrière grand-mère mahonnaise, et à la troisième ou quatrième génération, originaires de France : Gard, Gers, Charente, Pas de Calais et Alsace. (Tiens, pas du Sud-est !!!)
Pas de mixité et regroupement géographique font que les européens conservent leurs coutumes, leurs langages, …
Je me souviens gamin avoir assisté à des rencontres sportives entre Alger et Oran, je ne comprenais couic aux paroles de nos adversaires et mes sportifs préférés allaient « foutre la raclée » aux espagnols.
Les échanges sont par contre culinaires, je me plais à affirmer, j’y reviendrais, que la cuisine méditerranéenne étant la plus fine du monde, la cuisine d’Afrique du Nord ayant hérité du meilleur est la meilleure du monde, (Fanfaron va).
Le seul véritable melting-pot de population se fait dans l’Algérois et plus particulièrement dans le quartier de Bab-el-Oued ou chacun apporte ses expressions, ou l’on conserve l’intonation d’origine pour créer un véritable espéranto : la pataouet dont je reparlerais évidemment.
06:35 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : algérie, colonisation, pataouet