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28 novembre 2010

Manuel du petit interviewé

Transparent.jpgL'autre soir, à la télé, sur toutes les télés, S. nous a offert un vrai festival : nier l'évidence, jouer les matamores, faire la nique aux journalistes bidonner un maximum, entourlouper tout le monde et ne pas oublier un gag d'anthologie : " ma détermination n'a rien changé".

Je ne veux pas détailler plus et vous laisse à la lecture du "Canard Enchainé".

Mais ce soir là, notre petit timonier a surtout ressortit des nimbes de l'oubli notre bon vieux Imparfait du Subjonctif : "J'aurais préféré qu'il restât".

Aussi, ce matin, pour faire un petit break dans ma série de notes lourdes je voudrais vous proposer un concours !

Nous avons tous été potaches et nous nous sommes tous gaussés de ces expressions déjà surannées.

Je lance la première, la plus facile, et je vous laisse proposer la votre.

" Il eut fallû que je le susse"

A vous !

09:57 Écrit par Pataouete dans La poulitique, Mes humeurs | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : imparfait du subjonctif

14 novembre 2010

Les Nouveaux Versaillais

 

Un article de Jack Dion.

Renault.jpgRégulièrement, de grandes âmes regrettent que les jeunes perdent le sens de la nation, et qu'ils ignorent tout ou presque des vertus du civisme.

Quand les Bleus sont alignés en rangs d'oignons avant un match de foot, tout le monde surveille les lèvres des 11 heureux élus, pour discerner ceux qui chantent la Marseillaise et ceux qui sont indignes du drapeau tricolore .

Or les gardiens de la foi nationale se gardent bien d'appliquer les mêmes critères à l'élite des affaires. A leurs yeux, le « patriotisme économique» est la marque ultime de la ringardise, de l'archaïsme, voire du nationalisme. Le critère suprême de la modernité impose de ne jurer que par la mondialisation, la délocalisation et l'expatriation, sans que personne daigne établir le bilan d'une stratégie encouragée par les grands prêtres de l'orthodoxie économique.

Voici ce que l'on peut lire dans le magazine l'Expansion: « Depuis trois ans, les ténors du Cac 40 se délestent chaque mois de 1 900 salariés français, mais, dans le même temps, augmentent leurs effectifs à l'étranger de 7600 personnes. » Ainsi, Vallourec, leader mondial du tube sans soudure, est devenu un groupe plus brésilien que français. Renault vend en France des Mégane importées d'Espagne ou des Twingo venues de Slovénie. Aujourd'hui, plus de la moitié des effectifs de l'ancienne régie nationale se trouvent à l'étranger, non seulement pour conquérir de nouveaux marchés, mais aussi pour fabriquer des voitures ensuite réexportées vers l'Hexagone.

Sans s'offusquer d'une telle évolution, l'Expansion constate: « Sevrées d'investissement, les usines françaises risquent de jouer les seconds rôles. » La recherche suit le mouvement, avec les conséquences que l'on imagine pour le futur. Les stars du CAC 40 vont même jusqu'à pointer aux abonnés absents au moment de remplir leur devoir de contribuable. Toutes, ou presque, ont des boîtes aux lettres dans des paradis fiscaux. Conclusion de l'Expansion: « Grâce aux filiales étrangères, le CAC 40 économise ... 4,7 milliards d'euros. » C'est autant de perdu pour les recettes de l'Etat - cet Etat honni, vilipendé, mais que l'on n'hésite pas à mettre à contribution si nécessaire.

A ce rythme, le fantasme des déclinistes pourrait devenir réalité. La France risque de s'appauvrir, de s'effilocher, de se rabougrir. Pourtant, il n'y a nulle fatalité. Si la croissance est faiblarde, si le chômage reste aussi massif, si les salaires demeurent aussi bas, si les cotisations sociales sont à la traîne, c'est en raison d'un choix délibéré qui consiste à profiter du libre-échangisme ~ et du dumping salarial pour ~ organiser la fuite des capitaux, sans le moindre état d'âme, en vertu des dogmes du  néolibéralisme.

Selon les dernières statistiques, les vedettes de la bourse de Paris disposent d'un matelas de cash de près de 150 milliards, en hausse de 5 % en un an. Interrogés sur l'utilisation prévisible d'un tel pactole, les « experts» indiquent deux pistes : les dividendes versés aux actionnaires et de nouvelles acquisitions à l'étranger. Investir et créer des emplois en France ? L'hypothèse est jugée au mieux loufoque, au pire absurde.

Apprendre la Marseillaise aux jeunes de banlieue, c'est très bien. Mais il faudrait songer à en faire autant avec ceux des beaux quartiers, afin que les futurs managers ne fassent pas comme les Versaillais de 1789 émigrés à Coblence, qui croyaient emporter la patrie à la semelle de leurs souliers dorés.

07:06 Écrit par Pataouete dans La poulitique | Lien permanent | Commentaires (18)

12 novembre 2010

L’Amérique risque son dollar dans une relance massive

petit prince.jpg

A quelques jours du G20, les États-Unis ont décidé d'injecter dans leur économie 600 milliards de nouveaux dollar à rebours des politiques restrictives menées en Europe. Le Plan de relance est sensé redonner espoir aux américains englués dans la récéssion et redonner un nouvel élan à l'industrie américaine.
« Tigre de papier ». En 1956, Mao, p résident d’un pays exsangue mais riche de ses centaines de millions d’habitants, désignait ainsi les États-Unis. Si l’homme au petit livre rouge avait alors ajouté « vert » à la fin de sa phrase, vert comme la couleur du dollar, sa pensée aurait sans doute eut l’avantage de la prophétie. 54 ans plus tard, le roi dollar est, en effet, plus que jamais, dans la tourmente. En décidant d’imprimer des dollars pour un montant record de 600 milliards, l’Amérique semble prête à jouer le tout pour le tout. Incapable de trouver un modèle de croissance propre à sortir le pays d’un taux de chômage enkysté à 9,7% (en réalité 20% de personnes hors de l’emploi) et 42 millions de citoyens abonnés au « food stamp » (aide alimentaire), les  États-Unis semblent prêts à risquer l’un de leurs principaux atouts : leur monnaie. Car en injectant pour 600 millions de nouveaux dollars dans l’économie étasunienne, et donc dans l’économie monde, ce que les économistes nomme « quantitative easing » (QE2) va déprécier la valeur réelle d’un billet vert de près de 20 %. Un joli coup de pouce en perspective pour la compétitivité des produits « made in USA ».
Cette fois l’arme monétaire, et non budgétaire, est donc utilisée. Il faut dire que cette dernière n’est plus de mise depuis la défaite d’Obama et l’arrivée à la Chambre d’une majorité Républicaine, étrangère à toute relance de type keynésienne. Ce sera donc une relance d’un nouveau type (enfin nouveau dans la mesure, où cette politique a été bannie des livres académiques d’économie depuis 30 ans) : une relance monétaire. Autrement dit, l’enfer selon les monétaristes néo-libéraux.

07:16 Écrit par Pataouete dans La poulitique | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : usa, dolar

10 novembre 2010

La Grande Régression Jacques Généreux

Grande regression.jpgAvec une rare clarté, Jacques Généreux, explique d’abord en quoi la crise mondiale en cours est l’effet inéluctable des politiques qui, depuis trente ans, ont promu un système vraiment capitaliste et l’essor mondial d’une véritable économie de marché, à l’exact opposé du mouvement engagé par les deux générations précédentes.

Toutefois, la crise économique n’est qu’un avatar d’un plus vaste mouvement de régression de la civilisation moderne. Au terme d’une quête perpétuelle d’émancipation des individus, s’est installé un hyper individualisme qui efface les repères moraux, détruit les liens sociaux et limite l’épanouissement personnel à la compétition permanente pour l’accumulation des biens. Il s’ensuit une mutation culturelle qui a d’abord favorisé le culte fou du marché et la fuite en avant consumériste qui détruit l’écosystème.

Mais ensuite, la violence comme le désordre social et international exacerbés par l’hyper libéralisme nourrissent la peur de l’autre, de l’étranger et du vide moral, d’où de multiples pulsions régressives: obscurantisme, replis communautaires ou nationalistes, politiques liberticides au nom de la sécurité.

Pour sortir de cette régression, l’auteur montre comment on peut, sans révolution, en une simple législature démocratique, sortir de la société de marché capitaliste qui nous y a entraînés. Mais nous risquons d’être durablement empêché de renouer ainsi avec le progrès par les dysfonctionnements d’une démocratie où les classes populaires ne vont plus voter et par l’imbécillité d’une gauche « moderne » qui a fini de se convertir au modèle libéral au moment même ou celui-ci s’effondre.

Jacques Généreux, professeur à Sciences Po, auteur d’une vingtaine d’ouvrages d’économie et de philosophie politique, est Secrétaire national à l’économie du Parti de Gauche.

Il existe donc d'autres alternatives !

07:32 Écrit par Pataouete dans La poulitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : génereux jacques, parti de gauche

06 novembre 2010

Un rapport officiel désespérant pour les jeunes

Banlieues, chômage, Pôle Emploi, l'Inspection des affaires sociales se paie le gouvernement !

Un rapport ? En réalité, c'est plutôt un réquisitoire que dresse l'Inspection générale des Affaires sociales sur le thème de" L'accès à l'emploi des jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville ».

En 177 pages, encore confidentielles,  mais publiées par "le Canard Enchainé",  les fonctionnaires de l'Inspection dressent un constat juste un peu désespérant de la situation. Ainsi la fameuse "politique de la ville» voulue par Sarkozy ne consacre pas plus de 30 millions à l'emploi. Une misère. Quant à l'intérêt qu'y porte le service public, il tient en une phrase : " Très massivement: les chefs des sites de Pôle emploi déclarent n'avoir pas d'objectifs concernant les jeunes des zones urbaines sensibles (ZUS). » Au moins, voilà qui est clair.

Les Zus et coutumes

Les collectivités doivent donc bricoler comme elles peuvent des « missions locales pour l'emploi» et les faire fonctionner. Régions, départements et communes fournissent les locaux et le personnel. Mais, faute de moyens, on doit parfois se rabattre sur les Maisons des jeunes et de la culture. Dans certaines de ces « zones urbaines sensibles », le personnel des MJC est alors réquisitionné pour la bonne cause: entre club photo et cours de gym pour les adultes, il doit trouver le temps de recevoir et d'orienter les chômeurs. Et faire face à des situations désespérantes, avec, dans certains quartiers, un jeune sur deux au chômedu. Malraux, le père des MJC, doit se retourner dans sa tombe.

Plus déprimant encore : les services de Pôle emploi regardent généralement de haut ces employés, souvent dévoués, des missions locales, et préfèrent garder leur salive pour discuter avec les boîtes privées auxquelles ils ont accordé de juteux contrats de sous-traitance. Du coup, les jeunes des «quartiers» obtiennent nettement moins de stages de formation ou de contrats en alternance que ceux des zones favorisées. Mais il leur reste les cages d'escaliers.

Pourtant, depuis l'arrivée de Sarko, les promesses ont succédé aux promesses. Simple rap­pel: en 2008, le plan « Espoir banlieues » présenté par Fadela Amara prévoyait d'« accompagner vers l'emploi» 100 000 jeunes des quartiers. Un an plus tard, Sarko voyait les choses en très grand et mettait 1,3 milliard au pot. Objectif: caser 627 000 jeunes entre juin 2009 et juin 2010. Mathématiquement, toute la jeunesse devrait donc bosser aujourd'hui.

Un an après ce plan éblouissant, Pôle emploi en dénombre encore 631 000 (contre 641 000, alors). Chacun de ces 10 000 chômeurs en moins dans les statistiques a donc coûté 130 000 euros. Résultat: selon la Direction des statistiques du ministère des Affaires sociales, le taux de chômage flirte toujours avec les 17 % chez les jeunes (contre 10 % en moyenne). Et il culmine à 30 % (avec des pics à plus de 40 %) dans les zones urbaines sensibles. Bref, le couple Pari­sot-Chérèque, qui s'est dévoué pour ouvrir de prochaines négociations sur l'emploi des jeunes en guise de « sortie de crise », peut s'attendre à un franc succès.

Agences de beaux quartiers

Les implantations de Pôle emploi pourraient leur fournir un bon sujet de réflexion. Ainsi, cinq ans après les émeutes des banlieues, le maire de Clichy-sous-Bois (93), Claude Dilain, a dressé un constat édifiant sur France Inter le 26 octobre : sa ville n'a pas la chance d'être dotée d'une agence de Pôle emploi (mais elle dispose d'un commissariat de police ... ), pas plus que la cité voisine de Romainville. Soit 63 000 habitants laissés pour compte par le service public du chômage. En revanche, la cité très cossue du Raincy, alias « le Neuilly du "neuf-trois" », qui compte moins de 14 000 âmes, a « son » Pôle emploi.

A un jet de pierre de là, une autre agence du service public est implantée à Aulnay-sous-Bois, mais elle est réservée aux chômeurs du bâtiment ou du secteur de la restauration et de l'hôtellerie. Normal, dans une zone aussi touristique que la Seine-Saint-Denis.

heure d'hiver.jpg


09:31 Écrit par Pataouete dans La poulitique, Les Quartiers | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : quartiers, poleemploi