30 janvier 2011
Voyage chez les Chaouis
Un diaporama proposé par un chaouis. Belles images mais j'aurais tendance à contester quelques unes comme n'ayant pas le label régional comme Constantine qui est certainement peuplée en partie par des Chaouis mais n'est pas vraiment sur le territoire.
Bon voyage en terre Chaouis.
07:30 Écrit par Pataouete dans L'Algérie Les Berbères | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : algérie, berbères, chaouis
27 janvier 2011
Le Petit Pierre à Biskra !
Il y a quelques jours, je vous présentais le livre (ICI) de Pierre-Philippe Barkats :
"Ô Briska une enfance algérienne"
J'ai beaucoup aimé ce témoignage de souvenirs d'un enfant jusqu'à l'âge de 8 ans. Cependant, contrairement à ce que m'avait dit l'ami qui m'a offert ce bouquin, j'ai un peu envie de dire que tout nous sépare jusqu'à "l'exode".
Le petit Pierre nous fait tout d'abord évoluer dans une famille de culture juive avec des liens ancestraux avec cette région des Aurès et de Biskra. Son arrière grand-mère est agricultrice dans les Aurès, elle produit du lait de vache et de chèvre, elle ne parle que l'Arabe et le Kabyle, en fait vu la situation géographique je pencherai plutôt vers le Chaoui, enfin, elle est aussi la sage-femme attitrée de toute la région de Khenchela.
Il nous montre que, tout en gardant leurs coutumes, leurs traditions et leur religion, ces juifs ancestralement "algériens" ont bénéficié des décrets Crémieux qui les intégraient dans le Giron de la France. Que seraient les musulmans devenus si…
Biskra est une petite ville de Province coincée sous les Aurès et en limite du Sahara. Nous y promenons avec ce regard d'enfant de la maison à l'école, de l'entreprise export de dattes jusqu'aux palmeraies. Nous y découvrons ses rues, ruelles, rigoles à secs ou débordantes. Nous promenons avec ses habitants, arabes, touaregs, juifs, "européens" et métropolitains.
Sa demeure est très typique de l'habitat d'origine. On vit en famille et chaque "père" est logé autour d'une cour qui est le rassemblement de cette famille. On y lave le linge, organise les repas de famille, les enfants s'amusent et les adultes s'y retrouvent le soir "à la fraiche" pour refaire le monde.
Il nous entraine à la suite de Gide, Camus et Le Clézio sur les traces de ses souvenirs. Pas à Alger ni à Oran, ni à Tlemcen ni ailleurs… A Biskra !
Nous vivons sous la chaleur estivale, les pluies torrentielles d'hiver, les vents de Sable…
Quelques escapades de vacances estivales à Alger, chez sa grand-mère, ou en métropole à Nice.
Alger, où nous vivions dans le même secteur et où nous aurions pu nous côtoyer au jardin public, mais le petit Pataouète est bien plus grand que Petit Pierre (3 ans). C'est à Alger qu'il découvre la guerre et la politique. A ma grande surprise, je pensais que la proximité des Aurès lui aurait laissé quelques souvenirs de guerre du Bled. En fait, il ne se souvient que de quelques douilles de fusils de guerre aperçues au hasard d'une balade en Simca paternelle sur les hauteurs de Biskra.
Enfin ce sera, la Bombe à De Gaulle, son père et De Gaulle qui, quelques heures avant le discours de Biskra annonçant l'autodétermination, lui assurait qu'il n'avait pas de craintes à avoir, l'OAS, la nouvelle villa ou je n'habiterai jamais, il faut quitter Biskra et la dernière fois que j'ai vu Biskra !
Si vous avez quelques souvenirs ou si vous souhaitez découvrir la vie de l'époque dans une petite ville de province, le tout vu à la hauteur d'un petit garçon de 8 ans, je vous conseille cette magnifique ode à Biskra !
Je terminerai sur sa dédicace :
Pour Biskra
Pour mon vieux Papa.
07:34 Écrit par Pataouete dans L'Algérie, Livre | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : algérie, o biskra, biskra, pierre-philippe barkats
14 janvier 2011
Algérien de le dire
Déjà cinq morts - au moins - en Algérie et, là encore, la France qui s'honore. Le 7 janvier, le porte-parole du Quai d'Orsay a fait cette tonitruante déclaration: « Nous suivons la situation avec attention. » Manquerait plus qu'on s'en contrefiche avec application ...
Heureusement, le président Bouteflika a pris la mesure du problème. Ces dernières années, il a mis « plein d'argent dans du matériel anti-émeutes : près de 45 millions d'euros pour la dernière commande », raconte le site« slate.fr ». Voilà qui va fissa régler le problème du chômage, le manque de logements et la question des salaires.
L'Etat algérien, qui a du flair, avait augmenté les émoluments des policiers deux mois avant le déclenchement des émeutes: plus 50%, avec effet rétroactif depuis 2008. De quoi fouetter les troupes !
Les « émeutiers» n'ont qu'à bien se tenir.
Et à ravaler leur colère devant les pétrodollars qui coulent à flots au sommet. Avec l'envolée du prix du baril, le pays croule sous les réserves de change: 150 milliards de dollars. Mais, cette fois, le gouvernement de Bouteflika a manqué de flair: il n'a cessé de s'en flatter publiquement. Ce qui n'a pas peu contribué à motiver les manifestants sur le thème: où va l'argent ?
L'oligarchie au pouvoir a beau faire, elle ne peut pas tout planquer en Suisse. Alors elle investit n'importe comment. Les grands chantiers - autoroutes, ponts, gazoducs sont confiés à des boîtes étrangères, notamment chinoises.
Les seuls boulots qui, en Algérie, aient de l'avenir et de belles perspectives d'évolution de carrière : militaire ou flic ...
07:49 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : algérie, émeutes
12 janvier 2011
Le jour où Gary Cooper est mort
Michel Boujut a grandi entre deux drames familiaux, insérés dans la tragédie collective des deux guerres mondiales. Celui de son grand-père Maurice, fauché à 26 ans en septembre 1914, et celui de son père Pierre, prisonnier dans un stalag pendant quatre ans et demi. A la troisième génération, Michel, jeune appelé qui doit partir pour l'Algérie, décide de rompre le cycle infernal du casse-pipe : il désertera. La raison de son adieu aux armes, c'est "le refus, radical, d'une guerre sale faite salement". Alors, au lieu de rejoindre son unité, le soldat Boujut Michel arrive à Paris, le 13 mai 1961, le jour où le monde apprend la mort de Gary Cooper. C'est un signe du destin : en attendant de quitter la France, il se cachera pendant quinze jours dans les salles obscures du Quartier latin. Ainsi naîtra une vocation dont il fera son métier. Critique de cinéma, essayiste et romancier, Michel Boujut revient sur le moment clé qui a fait basculer son existence, son refus d'aller combattre en Algérie. Loin d'être une évocation nostalgique, ce livre plein d'élan nous fait partager des coups de coeur de cinéphile, des passions littéraires, et ouvre les portes d'une réflexion profonde sur la nécessité de l'insoumission face à l'indignité. Michel Boujut, né en 1940, est écrivain et critique de cinéma. Il est par ailleurs l'auteur d'un album sur Louis Armstrong aux Éditions Plume.
07:01 Écrit par Pataouete dans L'Algérie, Livre | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : algérie, michel boujut
08 janvier 2011
Algérie. Le retour de la guillotine
Une guillotine devant la grande poste d'Alger ! Ce sinistre spectacle a égayé le cœur de la Ville blanche du 8 au 12 décembre. Partagés entre l'horreur et l'incrédulité, les passants découvraient les portraits des militants nationalistes exécutés sous le gouvernement socialiste de Guy Mollet entre 1955 et 1957. Sous une banderole : " Les guillotinés de Mitterrand" - à l'époque ministre de l'Intérieur puis de la Justice.
Le FLN qui a apparemment lu la passionnante enquête de l'historien Benjamin Stora et de François Malye* - entendait commémorer ainsi le 11 décembre 1960, jour où des milliers d'Algériens étaient descendus dans la rue aux cris d'« Algérie algérienne ! » et qui se termina dans un bain de sang.
L'Algérie veut montrer qu'elle n'a pas perdu la mémoire. "L'exposition guillotine" constitue le coup d'envoi d'une campagne du souvenir qui durera jusqu'en 2012, année du cinquantenaire de l'indépendance. Elle vise à ressouder un pays déchiré autour de l'expérience fondatrice de la nation; car, s'il reste un consensus entre Algériens, c'est bien celui de la guerre de libération. Mais le régime s'adresse aussi à la France. En particulier, à cette « Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie» que souhaite mettre en place Nicolas Sarkozy, hostile à toute forme de repentance.
Or, depuis 2005 et la polémique autour du « rôle positif de la présence française outremer, notamment en Afrique du Nord », tout va mal entre Paris et Alger, qui demande avec insistance des excuses à l'ancienne puissance coloniale.
Les voyages officiels ne sont que l'écume d'un profond différend entre les deux rives de la Méditerranée. Depuis, Abdelaziz Bouteflika diffère sans cesse une visite d'Etat en France. La guillotine de la Grande Poste était-elle la véritable « veuve », exhumée du musée de l'Armée, ou la copie reconstituée pour les besoins du film que réalise le cinéaste Saïd Ou d Khelifa sur Ahmed Zabana, le premier « moudjahid» à avoir eu la tête tranchée? On l'ignore. En tout cas, elle faisait froid dans le dos, et sur la nuque, à ceux qui rêvent d'un dialogue apaisé entre Alger et Paris.
Martine Gozlan
* François Mitterrand et la guerre d'Algérie,
de François Malye et Benjamin Stara, Calmann-Lévy, 2010.
L'Algérie, maitresse de son destin depuis bientôt 50 ans, n'a toujours pas trouvé sa stabilité. Après les "Années de Plomb" du régime dictatorial, après les "Années Noires" des exactions islamistes, nous en sommes désormais aux Emeutes des Jeunes contre la Faim, la Soif, pour le logement et le travail.
Devant ce Bilan désastreux, le Gouvernement n'a qu'une solution pour fédérer la population : la Guerre de Libération !
Pataouète n'a de cesse de dénoncer les abus de la colonisation et de la Guerre d'Algérie. Cependant, depuis 50 ans, les gouvernants aurait pu, aurait du, redresser la barre de la République Algérienne Démocratique et Populaire ! Or, plutôt que de glorifier l'action gouvernementale, il est préférable d'essayer de fédérer le pays autour d'une période qui n'a de glorieuse pour les Algériens que l'Histoire que l'on a bien voulu leur raconter !
Mon Dieu quel malheur !
07:58 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : algérie, retour de la guillotine