11 juin 2009
Alger la Blanche euh !!! presque...
Je vous disais qu’Alger était la deuxième ville de France en 1920, d’une architecture haussmannienne-méditerranéenne, les façades blanches, les ferronneries et les boiseries bleu ou grise. D’un point de vue urbanisme, les rues sont larges et les trottoirs vastes, mis à par la Casbah bien sur !
Alger n’a pas changé mais …
Alger n’a pas changé. La plupart des immeubles coloniaux sont toujours en place, plusieurs ilots ont été réaménagés en place publique ou édifice hôtelier ou public. Dans ce cas il s’agit d’immeuble très modernes qui s’intègrent parfaitement dan ce paysage en conque de la baie d’Alger. Même l’immense barre hôtelière construite avant 80 ne m’a pas choqué cette fois.
Les édifices publics ou cultuels sont très bien entretenus.
Mais, car il y a un mais, les ravalements de façade sont trop rare, mais bien fait, et les façades sont plutôt grises et lépreuses. Cette architecture se caractérise par des balcons pour chaque appartement. On voit toujours ces rideaux qui descendent du plafond obliquement sur la rambarde. Mais les paraboles ont évidemment envahi chaque balcon au nombre de 2 ou 3 plutôt qu’une. Le linge qui sèche aux balcons n’apporte pas une touche plus élégante.
Les immeuble « remarquables » Mauritania et Aéro-habitat, par exemple, n’ont pas été mieux traité que les autres, dommage. La citée construite par Fernand Pouillon en bordure du boulevard Bru dite « la Pierre qui Pleure » n’est pas plus élégante qu’à l’époque.
Une idée me vint à l’esprit. Si l’on équipait d’un balais les nombreux oisifs qui tiennent les murs ou les, tout aussi nombreux, agents de police qui quadrillent la ville et dressent d’incessants barrages de contrôle routier à l’utilité relative, si on les équipait donc de balais ou de pinceaux, n’arriverait on pas à rendre la ville plus propre. Les vents de sable sont moins puissants qu’au Caire mais quand même.
Infrastructure routière :
Les rues d’Alger sont larges, de nombreuses voies rapides ont été percées surtout à partir du Champ de Manœuvre et jusqu’à toute les sorties d’Alger. Une autoroute traverse l’Algérie de part en part, elle est en voie d’achèvement.
Mais la circulation algéroise est furieuse. Une seule règle au code de la route « JE PASSE » ou je veux quand je veux mais je passe. Finalement on n’en arrive à souhaiter les contrôles de police qui ralentissent le trafic et vous permettent de reprendre votre souffle. De plus le stationnement est impossible et les flics très actifs pour les déposes en double file.
Donc si vous avez l’intention de circuler dans Alger et si vous ne disposez pas d’un charmant chauffeur avec garage, une seule solution le Taxi ou le véhicule en location avec chauffeur.
Mais pour terminer sur une note plus relative, il me semble bien que ces phénomènes étaient déjà bien amorcés « avant ».
15:59 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : algérie, alger
09 juin 2009
4 rue Warnier
A peine descendus de l’avion, avec un peu de retard, un premier aperçu de la circulation algéroise dont je reparlerai, bien sur, et une installation dans un hôtel cosy mais un peu vieillot et poussiéreux, nous voilà devant le 4 de la rue Warnier.
J’ai déjà eu l’occasion de vous présenter cet immeuble et cette rue, mais je vous rappelle que je suis la quatrième génération maternelle à avoir grandi et vécu dans cet appartement.
Nous montons les 2 étages et stationnons sur le pallier, la fenêtre sur escalier d’ou je guettais nos visiteurs du Mardi, ma mère recevait le mardi, est toujours la même. Le gendre du locataire actuel rentre chez lui. Après les présentations d’usage, il appelle son beau père et Ali nous ouvre en grand les portes de son, mon, appartement.
La décoration est toute fraîche, malgré qu’Ali pense la refaire pendant le ramadan, mes parents avaient vendu leur mobilier à notre successeur mais celui ci a déménagé en Kabylie et à emporté les meubles. Cependant tous les équipements que mes parents avaient installés en rénovant l’appartement en 1954 sont en place. Même salle de bain, même paillasse dans la cuisine, je pense même qu’il reste la même gazinière ou en tout cas c’est exactement le même modèle. La chambre sur cour est toujours une chambre, la salle à manger est devenu une chambre et la chambre de mes parents-pièce de vie est toujours une chambre-salon. Mieux la fenêtre donnant sur l’immeuble proche, dont les volets étaient toujours fermés, est toujours fermé. A part les meubles, je suis chez moi et je crois revoir ma mère tricotant, elle a du nouer des kilomètres de fil de laine, devant la fenêtre.
Bien sur Ali nous fait asseoir et nous offre le café avec des gâteaux. Ali a fait ses études chez les sœurs et il a travaillé à l’hôtel Aletti, il est désormais à la retraite. Merci Ali pour ton accueil et ton hospitalité. Il est le premier algérois rencontré à nous avoir ouvert les bras il ne sera pas le seul.
Dehors, toujours des magasins tout au long de la rue, le coiffeur au pied de l’immeuble est toujours là. Les fauteuils d’époque accueillent toujours les clients.
Le caravansérail a été légèrement réaménagé au niveau des accès. La grande rampe qui nous faisait tant rire lorsque des bidasses, encore en chaussures à clou, glissaient à grand renfort d’étincelles, a disparu. Par contre, le garage ou mon père parquait sa voiture est exactement le même. Rien n’a changé du sol au plafond. Seule manque la pompe à essence manuelle avec ses 2 flacons et sa livraison par gravitation. Ah mais non ! La pompe n’est plus la mais les tuyaux d’alimentation si.
Il me vient un souvenir, le dimanche à notre retour de la plage ou de la foret, le gardien aussi avait été faire un tour dans sa famille et proposait des œufs à la vente.
Tous les dimanches mon père lui criait :
« Alors Mohamed tu Philosophe ? »
Réponse :
« Mais non André c’est la poule qui fi lo s’ofe ».
14:32 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : algérie, alger, rue warnier
08 juin 2009
Merci, Merci, mille fois Merci !
Bon alors ce matin, je ne sais pas par quel bout le prendre. J’ai reçu tant d’amitiés, revu tant de souvenirs, retrouvé tant de racines, d’images, de gout que je ne sais plus comment commencer.
Je vais donc d’abord vous parler de ces 2 acolytes qui sont à l’origine de ce voyage. Il y a 3 ou 4 ans mon fils, aïe qu’il est bô mon fils, m’avait proposé un voyage à Alger. Nous avions commencé à l’organiser mais un crabe mis un point d’arrêt à nos projet. Afin de me débarrasser de ce crabe, j’ai entamé une psycho-généalogie qui, à chaque étape, me ramenait vers l’Algérie. Ma psy m’incitait fortement à y retourner mais les difficultés rencontrées la première fois me laissaient septique.
Kader
Et un soir, Kader m’appelle au téléphone depuis la Suède.
« Alors voilà, je vous appelle parce que je cherche des gens qui se nomme comme vous parce que j’ai un copain d’Alger qui porte le même patronyme ».
« Mais quand avant l’indépendance ? »
Bien sur cela m’interpella et j’ai poursuivi mes relations par mail avec Kader pour en savoir plus sur cet homonyme et l’histoire de sa famille. Puis quelques temps après, Kader me dit : « je pars 6 mois à Alger est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? » Je lui réponds : « Oui me chercher un hôtel sympa dans mon quartier de L’Agha »
Kader est né et à grandi à Alger Quartier du Ruisseau. Il est parti en 61 pour l’Europe qu’il a traversé pour atterrir en Suède ou il a travaillé 41 ans, fondé une famille et eut quatre enfants. Il était Infirmier Psychiatrique et aujourd’hui à la retraite, il parcourt le web à la recherche de son passé. Sa famille vit désormais à Koubba.
Kader et Liass
Ils nous ont accueillis de façon formidable ! J’avais élaboré un programme de visite. Ils se sont mis en quatre pour nous permettre d’accéder à tous ces lieux, nous ont aidés à rechercher sur place, à fouiller la mémoire des anciens pour retrouver mes traces.
Je dois dire que j’ai été exactement à 100% des lieux que je voulais retrouver.
Liass s’est mis en quatre pour nous faire déguster la cuisine algéroise et en particulier les poissons : sardines, crevettes, rougets…
Et jamais, au grand jamais, nous n’avons pu régler la moindre addition l’hospitalité algéroise n’est pas un vain mot.
Heureusement qu’ils étaient là ces 2 là. Sans eux d’abord nous n’aurions peut-être jamais engagé ce voyage, mais nous n’aurions surement pas pu faire la moitié du quart de ce que nous avons fait.
Amis pataouètes je vais vous dire et vous redire que vous pouvez, vous devez retourner vers vos racines mais si possible, faites le avec des algérois si vous voulez vraiment accéder à tout.
Merci mes frères
Je suis arrivé à Maison Blanche en appelant Kader et Liass mes cousins. J’y ai laissé 2 frères en repartant.
Merci à tous les 2 et à votre famille.
Merci, Merci, mille fois Merci !
14:44 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : algérie, alger
07 juin 2009
Bienvenue chez moi !!!
Voilà nous sommes rentrés.
Après 2 bonnes siestes, 1 bonne nuit et le rangement premier des photos, avant de transcrire dans mon arbre généalogique tous les renseignements que j’ai pu glaner, je rédige ce petit message de retour de voyage dans un pays ou l’on n’a pas arrêté de me souhaiter la
Bienvenue chez moi.
Donc aujourd’hui je ferai court mais sachez, vous les fidèles visiteurs de « Patawet » que j’ai des tonnes de souvenirs, des kilomètres de photos, plein d’images de joie et de bonheur partagées et bien sûr quelques regrets et reproches sur l’Algérie actuelle.
Dès demain, Inch Allah donc…
15:14 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : algérie, alger
28 mai 2009
Le retour...
Bon d’abord, il faut savoir que les familles rapatriées sont totalement traumatisées, on le serait à moins. On a entassé le maximum de chose dans tout ce qui pouvait contenir : valises, malles, couffins et jusqu’à des couvertures pliées en ballot. L’attente d’un bateau à lieu sur un arrière quai du port, en plein soleil, nous sommes en juillet, des cargos sont réquisitionnés pour répondre aux besoins, ils ne sont pas équipés pour le transport de passagers, ou pour le moins pas suffisamment équipés. Et pour couronner le tout, un mistral à décorner les bœufs balaye toute la méditerranée. Habituellement, 21 heures de traversée là, 33 et dans une ambiance !!!
A l’arrivée à Marseille, un centre de tri, « ma parole on n’est pas des chiens !!! », selon le cas c’est direction une ville de France ou l’on est attendu ou des camps de regroupement, celui de Gémenos est célèbre.
Mais dans quelle ambiance sommes nous accueillit ?
Il faut rappeler que la métropole sort à peine de l’après-guerre. Les conditions de logement, d’équipements sanitaires et ménagers sont précaires. Le gouvernement vient de mettre en place les Plans ZUP mais peu de logement sont prêts et ce n’était pas pour les rapatriés.
Chaque famille a au moins un bidasse qui, s’il n’a pas été blessé ou tué, et rentré complètement traumatisé de 27 mois de service sans compter les rappels.
Chacun a encore en mémoire les menaces de débarquement des Paras sur Paris et les nuits d’angoisse que cela a pu lui procurer.
Nous sommes en plein emploi mais allons nous absorber ces, à la louche, 250 000 demandeurs ?
Et puis, tout ces agents d’état, fonctionnaires, agents de collectivité locale, policiers, gendarmes qu’il va bien falloir réintégrer ne vont-ils pas limiter l’accès des métropolitains au travail et à la fonction publique ?
Les syndicats et les partis politiques de gauche sont très craintifs à cette invasion de « horde fasciste ».
Enfin, est-ce la fierté ibérique ou le bourrage de crane colonialiste qui confère une attitude hautaine pour ne pas dire fanfaronne à ces gens que la France elle a laissé tombé mais qui s’y réfugient ?
11:24 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : algérie