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29 mars 2009

La Domination Romaine

L'occupation romaine de l'Afrique du Nord, à partir de Carthage, se fit par trois axes principaux :

Le premier, suit la côte de la Tunisie du nord au sud, puis il se dirige vers l'est et passe par la Libye.

Le second, qui va d'est en ouest, suit la ligne du plateau intérieur, nettement en arrière des massifs côtiers.

Le troisième, en diagonale nord-est et sud-ouest, représente la voie de pénétration vers la frontière sud et vers l'Aurès par Ammaedara (Haïdra, Tunisie), Thevesti (Tebessa), Thamugadi (Timgad), et enfin Lambaesis (Lambèse).

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Trois de ces villes furent les bases de la légion romaine, qui occupa Ammaedara sous le règne d'Auguste. En l'année 75, elle s'installa à Thevesti, en 81 à Lambaesis, qui devint par la suite son siège définitif avant d'être la capitale de la Numidie.

La Numidie n'est pas une province côtière comme l'Ifriqia avec Carthage, et la Maurétanie avec Césarea, mais une province intérieure, face au désert, soucieuse de défendre les provinces africaines contre les dangers qui viendraient du sud.

La Numidie est un territoire militaire, dont le commandement est installé à Lambèse ; elle deviendra province indépendante de la Proconsulaire en 198. A partir de 126, des voies de pénétration l'aideront à progresser par les pistes du Sud, mais elle se rétrécit vers le nord : Hippo Régius (Hippone) est en Proconsullaire, Igilgili (Jijel) en Maurétanie Sétifienne.

theatre-de-l--epoque-romaine-a-tipaza.jpgLa côte de Numidie a deux ports : Rusicade (Skikda) et Chullu (Collo). Le reste de l'Algrie forme la Maurétanie Césarienne. La Maurétanie était gouvernée à partir de Césarée (Cherchell). Sa frontière est plus méridionale, loin des monts du Hondna et des hautes plaines Oranaises, elle ne pénètre guère à plus de 100 km de la mer.

Au-delà de cette bande côtière, les populations numides continuent à suivre leur mode de vie, et à se battre contre l'occupation romaine. Les cités romaines dans la Numidie et la Maurétanie s'érigèrent sur les villes romaines dans la Numidie, dont certaines connurent un grand essor et jouirent d'une grande renommée dans ces contrées anciennes. Hippone, Cuicul, Tiddis, Thevesli, Madouros, Tipaza, Siga, Ténès, et probablement les plus importantes villes romaines eurent comme assises les villes numides elles-mêmes, fondées le long de la côte, sur l'emplacement des comptoirs phéniciens.

Les plus importantes ruines des villes romaines, se trouvent à l'est de la Maurétanie Césarienne, dans les Aurès, et au nord de la Numidie. Si la sédentarisation s'est faite au temps des phéniciens et des Royaumes numides, c'est l'urbanisation qui constituera la base de l'empire romain.

Timgad 2.jpgLe nombre et la splendeur monumentale des cités romaines que révèlent les imposantes ruines de Timgad, Lambèse, Djemila-Cuicul, Tiddis, Tipaza témoignent du rôle joué par les Cités africaines.

Dans le monde, seules deux villes, demeurent intactes et témoignent de la perfection urbanistique des cités romaines : Pompéi, en Italie, ensevelie et sauvegardée par les cendres du Vésuve, et Timgad en Algérie, ensevelie et sauvegardée par le sable du désert.

Le plan méthodique de Timgad, au quadrillage régulier, cherche à s'introduire partout, sur la croupe de la ville Numide de Cuicul-Djemila, sur la pente de Tiddis, au-dessus du tracé capricieux de la ville punique et numide d'Hippone la Royale.

Les deux rues principales, se coupent en angle droit. Les autres leur sont parallèles. Près du carrefour central, le Forum est une place fermée, isolée, inaccessible aux voitures, qu'entoure un portique flanqué d'une basilique judiciaire. La place, ornée de statues, est le centre politique.

Timgad.jpgLe théâtre en est souvent proche. A Timgad, toute la ville semble implantée en fonction de la colline, où il était possible de creuser la "cavea". L'amphithéâtre, le cirque, sont souvent situés dans les quartiers périphériques ou en banlieue. Dans les rues dallées, et souvent bordées de portiques, on rencontre des temples, des marchés, des thermes.

Des places secondaires permettent de créer ne nouveaux ensembles architecturaux. Aux carrefours se dressent des fontaines ou des nymphées monumentaux alimentés par des aqueducs qui, traversent par des tunnels les montagnes, franchissant les vallées par des arches, amènent de très loin une eau pure et abondante.

En visitant le Musée de Timgad, on est saisi par la splendeur des mosaïques où les motifs géométriques et les rinceaux s'épanouissent en feuillages d'une délicatesse et d'une exubérance inconnues. Chaque ville a eu ses décorateurs et ses mosaïstes.

La différance de style entre ces écoles fait apparaître la vitalité des ateliers locaux. Aucun pavement, dans le monde romain tout entier, ne peut être comparé à la mosaïque des vendanges. Aucune analogie, non plus, à la mosaïque de chasse d'Hippone.

On peut conclure, que les Romains n'ont pas importé en Afrique des modèles arrêtés ou des formes fixes. Ils laissèrent les Africains travailler à leur manière, implanter leur ville selon leur propre génie, répartir à leur gré des monuments dont ils adaptaient les formes, selon le terrain, selon leur commodité, selon leur goût.

sites-historiques-tipaza-algerie-1202169917-1272036.jpgLes Numides ont, par leur génie créatif, perpétué l'œuvre de leurs anciens rois. La prospérité de la ville romaine est due à l'agriculture. On peut énumérer longuement les activités industrielles développées à cette époque, mais c'est le sol qui fait vivre l'Afrique. La chasse, même primitive demeure une industrie. Des spécialistes traquent les lions et les panthères pour les jeux du cirque.

L'élevage se développe, les pasteurs élèvent le mouton du type occidental. Les chevaux numides, les Barbes, petits et robustes, restent appréciés et servent à la cavalerie supplétive. A cette époque, l'Algérie est surtout un pays de culture. "C'est le grenier de Rome".

Les plantations de vignes et d'oliviers se développent. Des meules aux pressoirs, on arrivera à d'énormes usines comme celle de Tébessa-Khallia, dont les ruines témoignent du caractère intensif de la culture. Pendant cette période, l'Algérie produisait et exportait des céréales, de l'huile, du vin, les marbres de ses carrières, les fauves de ses forêts.

Tipaza mer.jpg
Puis ce fût les invasions barbares et chrétiennes ...

10:35 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : algérie, berbères, massinissa, romains

18 mars 2009

Les premiers habitants en Afrique du Nord

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Jusqu’au XIIème siècle avant JC, l’Afrique du Nord, ou Maghreb, vécut dans un certain isolement. Cet immense territoire est habité au Nord par des peuplades que les premiers historiens appelaient Libyens à l’Est et Gétules au centre-ouest.

L’origine de ces populations remonte aux Capsiens venus de l’est de l’Afrique.

Les Capsiens formèrent le noyau d’une population Maghrébine et seraient les ancêtres directes des Berbères.

 

Dès le Xème Siècle av JC, les phéniciens, un peuple sémitique originaire des côtes de l’actuel Liban, fondèrent des comptoirs sur la côte mais ils ne prirent vraiment pied dans le pays qu’avec la fondation de Carthage, vers 814 av JC.

 

Pendant plusieurs siècles les Phéniciens vécurent en bonne entente avec les Berbères. Parmi ces derniers, beaucoup s’installèrent à Carthage, exerçant les métiers les plus divers mais principalement celui de soldat.

 

Les Berbères bénéficièrent de la civilisation carthaginoise mais à partir du Vème Siècle Av JC, Carthage adopta une politique impérialiste à l’égard des Berbères. Elle annexa de nombreux territoires, abolit le tribut qu’elle payait aux princes libyens et soumit la population à de lourds impôts. Ce fut le début des hostilités entre les carthaginois et les états berbères.

180px-Mausolee_royal_de_Mauretanie.jpg

 

 

Les royaumes berbères

 

On appelle ainsi les fédérations des royaumes des Massyles à l’est, Massaessyles à l’ouest et la Mauritanie au centre. Ce dernier état connut bien des vicissitudes au gré des évènements et des hommes.

Un roi comme Massinissa essaya d’unifier ces royaumes. Ni les Carthaginois ni les Romains, les deux puissances contrôlant le bassin méditerranéen ne voulaient d’un état fort qui aurait remis en cause leur domination.

En 218 av JC, chassés d’Espagne, déjà ?, par les Romains, les Carthaginois portèrent la guerre en Italie mais les Romains passèrent à l’attaque, Carthage fut détruite et brulée en 148 av JC.

Cet événement allait donner l’occasion aux Berbères de s’émanciper et de réaliser leurs unités.

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Massinissa

 

Fils de Gaïa il fut l’artisan de l’unification des berbères. Il se rangea aux cotés des Romains et contribua à la chute de Carthage. Lors de son couronnement, Massinissa avait 36 ans. Il est né en 238 av JC.

L’œuvre sociale et politique de Massinissa fut aussi grande que son œuvre militaire. Il sédentarisa les Berbères et les unifia. Il édifia un état Numide puissant et le dota d’institutions inspirées de Rome et de Carthage.

Il proclama, contre les avidités étrangères, que l’Afrique devait appartenir aux Africains. Il fut si aimé, que ses sujets lui dressèrent un imposant mausolée à quelques kilomètres de sa capitale Cirta et un temple à Dougga (en Tunisie).

 

Mais les Romains étaient toujours là ….

15:57 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : algérie, berbères, massinissa