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01 juillet 2009

La Madrague

Le port de la Madrague est situé à l'ouest d'Alger, à quelques vingt kilomètres. Derrière la commune de Guyot ville.

C’était le lieu des rendez-vous galants de la bourgeoisie algéroise, mais les trouffions en goguette aussi avaient bien compris qu’il s’agissait d’un bon plan drague.

La Madrague pouvait être considérée comme le « Saint-Tropez » algérois, amusant non !  lorsque l’on se rappelle le nom de la plage de Brigitte Bardot !

A propos, la madrague est une technique de pêche au filet et au thon, originaire d’Italie. On retrouve cette appellation tout autour du bassin méditerranéen, toujours donc synonyme de pêche au gros.

Alors, la plage était bordée de restaurants, surtout de produits issus de la mer que l’on dégustait en terrasse.

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La Madrague aujourd’hui

Aujourd’hui, c'est un endroit où il n'y a que des cabarets et des bars restaurants. Le plus prestigieux restent "Le Sauveur", tenu par un kabyle, comme la plupart des autres d'ailleurs.

La plage a été reculée au fond d’une baie artificielle et l’espace dégagé est aménagé en quai de promenade.

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C'est aussi un petit port de plaisance et de pêche tout mignon. La nouvelle petite plage ne peut plus accueillir beaucoup de monde.

Ce petit coin tranquille unique en son genre en Algérie, peut être, a résisté durant la décennie noire, pendant que les bars d'Alger et d'ailleurs fermaient sous la pression des islamistes. On vient de loin parfois pour déguster sur les terrasses, les spécialités culinaires essentiellement à base de poisson.

C’est bien pour cela que nous avons été deux fois invités à déjeuner ou à diner « Au Petit Port ».

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Je me suis gavé de crevettes, grillées ou en sauce, de sardines, de rougets, péchés sur place et du matin. Je vous dis pas le régal. De plus c’est à peine au prix d’un repas à la cantine.

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Au fait je l’appelle toujours La Madrague car je n’ai pas réussi à en capter le nom.

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10:37 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : alger, la madrague

30 juin 2009

Le Littoral Algérois Ouest

Terre de contraste !

Certains aspects sont restés figés d’autres ont beaucoup évolué, pas toujours en bien.

 

Cette région est avant tout, le lieu du débarquement des troupes françaises puis, un siècle après, américaines. Elle fut la première à être « colonisé » au sens agricole. Probablement pour des raisons de sécurité, les colons se sont regroupés en village. Se sont essentiellement des villages-rue bâtis le long de la voie principale, route reliant les villages les uns aux autres.

Tout au long de cette voie, des maisons d’habitation simples mais élégantes, des corps de ferme et des maisons d’ouvriers agricoles plus rustiques.

Les villages

Ces villages, qui s’étagent d’Alger à Cherchell ont gardé leur aspect originel. Les noms sont identiques lorsqu’ils avaient gardé l’appellation arabe, souvent ville a disparu par exemple Mouzaïaville et désormais Mouzaïa, ou ont repris leur nom d’origine. Mais dans le langage populaire ils ont gardé leur appellation.

La route

Il y avait deux façons de traverser cette région, la route littorale, toujours très encombrée, et la route Nationale à flanc de coteau. Aujourd’hui, cette route a été doublée par une voie rapide qui rejoint Alger, quand tu l’as trouvé dans les spaghettis algérois, à Tipaza. Mais : la circulation !!!

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Les constructions nouvelles

Ces villages ont subis l’exode rural et il faut bien loger les familles. Comme je l’ai dit, le vieux village n’a pas changé, par contre, les coteaux environnants ont été urbanisés par de grandes citées, aujourd’hui plus élégantes en architecture et en couleur, mais la tradition orale veut que les infrastructures de désertes et sanitaires ne soient pas à la hauteur des ambitions des urbanistes. Alors …

Les plages et les complexes touristiques

Deux grands complexes touristiques ont été implantés sous la direction architecturale de Fernand Pouillon. L’un à Tipaza et l’autre à Staoueli-Sidi Ferruch. Inutile de vous préciser que les grandes plages concernées ne sont plus celles qui ont abrité nos sorties dominicales.

Ailleurs, par contre, rien n’a changé mais la qualité des eaux de baignade a perdu sa réputation.

 A Staoueli-Sidi Ferruch, si le vieux village est intact, il y a seulement moins de barbecues tout au long de la rue principale, l’arrivée sur la plage est totalement différente. Des hôtels ont investi la forêt, et la plage est désormais encerclée d’hôtel et de centre de loisirs.

De loin cela ressemble à ce que nous pouvons désormais trouver sur les cotes d’Azur ou Catalane. Ce n’est pas moi qui ai connu Fos sur Mer la Sauvage, qui vous dirais le contraire.

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Mais, car il y a toujours un mais. Les touristes sont beaucoup moins nombreux, pour ne pas dire inexistants, que les familles sans logement. Alors, les hôtels de tourisme sont devenus des hôtels d’habitation. Les chambres sont occupés à l’année, apparemment par des classes moyennes mais les structures d’accueil sont désaffectées : les piscines sont vides, l’accès à la plage est barré par de gros cadenas, les stations d’épuration sont vides, cependant les sites sont toujours gardé à l’entrée. Ce qui me fait dire que c’est certainement une bonne solution pour des familles aisées mais plus pour les touristes. Ne peut-on pas dire la même chose à propos de la Grande-Motte par exemple ?

Cette fois, je ne me suis pas approché assez du complexe de Tipaza pour pouvoir en parler.

Enfin, le centre de loisirs est très couru par les algérois le vendredi, les infrastructures paraissant fonctionner normalement. Le port de Sidi-Ferruch m’a paru bien changé. Mais au fond, le vivier est toujours en place mais entouré de bâtiments.

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12:11 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : alger, staoueli, tipaza

26 juin 2009

Les églises d’antan.

En préparant mon voyage, j’avais été surpris de constater qu’il y avait encore une douzaine d’églises du diocèse d’Alger ou la messe était dite chaque Dimanche et deux ou elle était journalière.

En fait, tant qu’il y a un prêtre, les messes sont dites régulièrement mais dans une salle proche de l’ancienne église, un presbytère, une cure…  Mais le clergé vieillit.

Certaines églises avaient été construites avant la conquête française pour servir de Mosquée. Bien évidemment, elles sont devenues ou redevenues des mosquées. Par exemple, la vieille cathédrale d’Alger, sous la Casbah.

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D’autres, ont été transformées en Mosquée mais ont gardées la particularité d’être toujours dénommée par leur saint d’origine. Mosquée Saint Charles par exemple.

 

La plupart des autres églises sont devenues des lieux culturels, bibliothèques le plus souvent. Mais l’architecture extérieure est conservée.

Deux lieux de culte catholique sont encore consacrés, gardés, entretenus, rénovés : Notre Dame d’Afrique (voir ma note précédente) et la cathédrale du Sacré Cœur.

La cathédrale du Sacré Cœur

Pour moi, cet édifice est un chantier perpétuel. Située sur les hauteurs du Boulevard Michelet, pendant toute ma période algéroise elle a été en construction.

En fait, elle a été consacrée en 1966 et a remplacé la vieille cathédrale.

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Extérieurement, elle fait penser à une tour de refroidissement de centrale nucléaire. Ce qui devait certainement devenir le parvis est occupé par une station service. Elle est encastrée dans un secteur urbanisé et son abord extérieur est difficile.

Par contre l’intérieur est très élégant, sobre. Je dois dire que si j’apprécie beaucoup les constructions religieuses en tant que œuvre architecturale, j’ai du mal avec l’architecture moderne de ces édifices. Là tout est gracieux, élégant et inspire au recueillement.

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Face à la nef, une des mosaïques de la première église chrétienne recensée à Orléansville.

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Dans la crypte, la plupart des prêtres ayant marqué l’Algérie a été regroupée et inhumée.

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12:05 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : algérie, alger, sacrécoeur

24 juin 2009

Notre Dame d'Afrique priez pour nous et pour les musulmans

 

Notre dame d'afrique.jpgComment rendre visite à Alger sans aller se souvenir et méditer à Notre Dame d’Afrique ? Ce lieu mythique et mystique d’Alger.

Tout d’abord il faut préciser que cette basilique est en complète rénovation. Les travaux sont bien avancés et, de ce que l’on peut découvrir actuellement, on peut déduire que ce sera un magnifique édifice religieux.

 

Ensuite et surtout, j’ai été frappé de constater l’action et les déclarations de cette lignée d’archevêques qui a présidé aux diocèses d’Algérie. Tout n’est qu’humanisme, fraternité, égalité. Une fois de plus, le vieux laïcard que je revendique être ne peut que s’interroger sur ce qu’aurait pu être l’Algérie si nos gouvernants s’étaient inspirés du clergé…

 

Je repense à la caricature du dernier archevêque d’Alger avant l’indépendance, qui avait été baptisé Mohamed Duval et si on l’avait plutôt écouté !

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Une basilique chrétienne dans un pays musulman

La basilique Notre-Dame d'Afrique a été édifiée grâce à la foi et à la ténacité de deux chrétiennes, Marguerite Berger et Agarithe Cinquin. Elles ont su convaincre l'évêque d'Alger de l'époque, Mgr Pavy (1846-1866) d'entreprendre la construction de l'édifice (1846-1866) qui fut finalement inauguré par le Cardinal Lavigerie en 1872. Depuis, cette église a été un lieu de prière et de pèlerinage pour des générations de chrétiens qui venaient y prier pour eux-mêmes, pour leurs enfants, pour les marins en mer, pour les missionnaires partis au loin annoncer l'Évangile, pour les combattants, les prisonniers ou les malades. Cette histoire est racontée avec ferveur et exactitude dans ce livret qui présente ainsi toutes les étapes de l'histoire de l'Église d'Algérie inscrites dans l'édifice.

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Mais ce qui, dès le début, allait donner à Notre-Dame d'Afrique sa signification particulière, ce fut l'affluence en ce sanctuaire de la population algérienne musulmane. Très tôt, en effet, elle devait s'associer à l'humble pèlerinage de Notre-Dame du Ravin, avant de venir visiter Lalla Meriem dans la basilique même. L'inscription de l'abside est d'ailleurs présente jusqu'à ce jour pour donner cette dimension de la prière dans la basilique :

 

«Notre Dame d'Afrique priez pour nous et pour les musulmans. »

 

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Dépassant les barrières établies par les docteurs de la Loi entre les confessions religieuses, la foi toute simple des croyants venait, en ce lieu, prier Marie, parfois sans savoir que l'une des sourates du Coran porte le nom de Marie, seule femme désignée par son nom dans le livre de l'islam, et bien souvent en ignorant qu'un autre texte rejoignait les paroles même du « Je vous salue Marie », ou celle de la rencontre entre Marie et Elisabeth au jour de la Visitation: «les anges dirent: ô Marie! Dieu t'a choisie, en vérité, il t'a préférée ; il t'a choisie de préférence à toutes les femmes de l'Univers» (sour. III, v. 42).

Les savants du christianisme et de l'Islam cherchent dans leurs sources les arguments théologiques qui peuvent fonder le respect et la paix entre les deux confessions. Mais la simplicité de cœur des croyants ordinaires les conduit, tout naturellement ensemble, vers la maison de Marie - Madame l'Afrique - pour y présenter à Dieu leurs supplications ou leur action de grâce. Les murs de la basilique témoignent de cette ferveur et rendent visible la foi des humbles, priant Dieu avec Marie.

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Cette vénération qui dépasse les frontières des communautés religieuses vient de trouver une consécration très significative, à travers l'engagement ensemble de structures publiques ou privées algériennes, françaises ou européennes, dans ce grand œuvre de la restauration de la basilique. L'effort, plus que jamais nécessaire, pour établir la paix entre les deux grands univers chrétiens et musulmans, trouve donc, dans la basilique de Notre Dame d'Afrique, un symbole éloquent, placé au-dessus du quartier populaire de Bab el Oued et visible dès l'entrée dans la baie d'Alger pour qui s'approche de la ville en bateau. C'est un don de Dieu pour la Paix et il nous est donné sous le vocable de «Notre Dame d'Afrique ».

Alger, 8 décembre 2007 en la Fête de l'Immaculée Conception + Henri TEISSIER

 

 

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14:13 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : alger, notredamed'afrique

16 juin 2009

Mes émotions

 

En préparant ce voyage, je pensais être, en permanence, envahi par l’émotion. J’avais même mis plusieurs paquets de mouchoir en papier dans mon sac à dos.

En fait, j’ai eu beaucoup moins d’émotions profondes que je ne le pensais. J’en homologue trois.

 

Le Chénoua

Une amie m’avait demandé de faire un geste pour elle sur une plage entre Tipaza et Cherchell.

Alors que je n’étais pas concerné par ses ancêtres, j’accomplis ce geste mais non sans une émotion certaine.

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Cimetière Bru

Nous visitions notre cinquième cimetière et dans celui-ci je ne pensais pas y avoir d’aïeux. A peine passé le portail d’entrée, des frissons m’ont parcouru tout le corps, j’étais une véritable antenne parabolique. Nous étions Vendredi, à l’heure de la prière, et nous n’avons pas eu accès aux registres. Je suis persuadé que Kader, à son retour de Suède, ne manquera pas de fouiller cela.

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Plage de La Casserole

IMG_2865.JPGC’est la plage de ma tendre enfance, celle ou nous allions, en bus, le dimanche matin, mon père et moi, et uniquement nous deux. C’est là que j’ai commencé de barboter, c’est là que j’ai nagé sans le savoir, c’est là que j’ai regardé les poissons pour la première fois avec le masque offert par le Père Noël. C’est aussi en allant là que j’ai pris ma vocation de chauffeur de Bus ce qui explique surement le fait que j’ai eu du mal à la retrouver.

A 2 km près, je savais qu’elle se trouvait sur la corniche entre Saint Eugène et les Deux Moulins. Nous avons plusieurs fois parcouru cette corniche mais je pensais que je devais la faire à pied pour avoir des chances de repérer l’escalier de descente parmi tant d’autres. Finalement, Liass se renseigna auprès d’un ancien algérois qui lui indiqua précisément l’endroit. Je ne la voyais pas si loin mais Liass insista et à la descente de voiture…

C’est la plage des Casseroles ! en fait de la Casserole.

Et ce fut ma plus grosse émotion, jusqu’au soir.

En fait, je pense qu’il s’agit de notre coin d’Algérie, mon père et moi, le seul qui nous était exclusivement réservé, le seul ou nous étions seuls au monde lui et moi, moi et lui.

Comme je l’ai dis dans la voiture au retour, après ils me l’ont pris.

Ce n’est surement pas un hasard si, lorsque j’ai eu pour la première fois l’idée de faire disperser mes cendres c’est à la Plage de la Casserole que j’ai pensé. J’ai depuis fait un petit tour du monde mais je crois que je dois confirmer mon choix initial.

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10:22 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : alger, le chénoua, la casserole