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03 avril 2009

La présence espagnole au XVIe siècle

Au mois de juillet 1501, bien avant les Espagnols, les Portugais lancent une expédition pour tenter d'accoster sur la plage des Andalouses.

Déjà Mers-el-Kébir

Pedro_Navarro.jpgIl faudra attendre le débarquement de Mers-el-Kébir, en 1505, pour voir l'Espagne s'engager dans la première expédition organisée contre Oran. La cité comptait alors 6 000 feux, soit environ 25 000 habitants. La prise de la ville par l'armée du cardinal Francisco Jiménez de Cisneros commandée par Pedro Navarro, eut lieu le 17 mai 1509. Après l’occupation du port de Mers-el-Kébir (1505), et celui de la ville d’Oran (1509), la ville fut désertée, puis totalement occupée par les troupes Espagnoles. Dès 1509, le Cardinal Ximenes entreprit de construire sur les ruines de la mosquée Ibn El Beitar l'église Saint Louis, qui domine la vieille ville des deux côtés. En 1554, le gouverneur comte d'Alcaudete fit alliance avec le sultan marocain Mohammed ech-Cheikh contre les Turcs alors installés à Alger, et parvint à maintenir encore la présence espagnole. Les Espagnols procédèrent à des travaux de restauration de la forteresse destinée à loger les gouverneurs de la ville. « Les fortifications de la place se composaient d'une enceinte continue, surmontée de fortes tours espacées entre elles, du château proprement dit, ou casbah ». Le gouverneur espagnol « établira son quartier général dans ce donjon  ». Longues de plus de deux kilomètres et demi, ces fortifications comprenaient de nombreux forts, bastions et tours-vigies. Au XVIe siècle, les Espagnols font ainsi d’Oran une place forte et construisent une prison sur un éperon rocheux prés de la rade de Mers El Kébir. Ce lieu était peuplé par de nombreux singes (los monos en espagnol) qui donnèrent son nom à la forteresse.

La mona

La Mona.jpgLes déportés espagnols enfermés à La Mona pouvaient apercevoir leur famille une fois par an, le dimanche de Pâques. La mona était le nom du gâteau qu’emportaient avec eux les pèlerins à la Vierge et les visiteurs au Murdjajo. En 1563, Don Álvarez de Bazán y Silva, marquis de Santa-Cruz, fit construire au sommet du pic de l'Aïdour le fort de Santa-Cruz. En 1568, Don Juan d’Autriche visita Mers-el-Kébir puis Oran.

Les juifs d’Oran n’eurent pas la vie facile avec les Espagnols, considérés comme des ennemis de la religion. Les juifs qui habitaient Ras El Ain et le Ravin Blanc furent expulsés hors d’Oran par les Espagnols à partir de 1669 et durent habiter la montagne de La Corniche Supérieure (Misserghin). Malgré ces fortifications, la ville était l'objet d'incessantes attaques jusqu'au pied même des remparts. En 1701, Le Rozalcazar, ou Bordj Lahmar, ou encore Château Neuf, était considéré comme la plus grande des fortifications de la ville d’Oran. C'est ainsi qu'en 1707, Moulay Ismaïl, sultan du Maroc ayant tenté d'en forcer la défense, vit son armée décimée. La ville dès lors, connaît une croissance continue : il lui faut gagner de l'espace et de l'air au-delà des remparts. La démolition des murailles est menée à bien sur plusieurs années

La calentica

La calentica.jpegC`était en ce moment la, les espagnols coincés, s`enferment a l’intérieur du fort, par manque de ravitaillement ils se nourrissent pour la première fois la fameuse calentica. En Espagnols caliente (chaud). En 1770, Oran est une ville de 532 maisons particulières et 42 édifices, une population de 2 317 bourgeois et 2 821 déportés libres se livrent au négoce. Sous le roi d’Espagne, Carlos III, partisans de la conservation de la ville et de son abandon s’affrontent. Entre 1780 et 1783, le ministre Floridablanca proposa à l’Angleterre d’échanger Oran contre Gibraltar.

L’attaque d’Alger

casba la citadelle.jpgEn 1510, Ferdinand le Catholique attaque la ville d'Alger. Les Espagnols l'assiégèrent et bâtirent sur un îlot de la baie d'Alger une forteresse, le Peñón d'Alger, destinée à bombarder la ville et à empêcher son approvisionnement. Salem ben Toumi chef des Beni Mezghenna demandent l'aide des Turques[36].

Pedro Navarro prend Béjaia en 1510 à 1555. Il y arrive le 5 janvier 1510 avec 5 000 hommes et attaque dès l'aube suivante. Le roitelet local, Abderrahmane, peut lui opposer 10 000 soldats, qu'il lance immédiatement sur les Espagnols en cours de débarquement, en même temps qu'il les bombarde depuis la ville. L'assaut est néanmoins repoussé, grâce notamment à l'artillerie de marine. L'attaque espagnole commence immédiatement, avec des bombardements maritimes et terrestres. L'essentiel de la bataille se déroule dans la ville, qui se rend finalement au milieu de la journée avec la fuite d'Abderrahmane et de sa suite, ainsi que la mort de nombreux habitants. Navarro profite ensuite des dissensions entre Abderrahmane, qui est en réalité un usurpateur, et son neveu, le jeune roi Mouley Abdallah. Ce dernier le guide dans la montagne où se sont réfugiés les fugitifs. Navarro les attaque de nuit avec 500 soldats. Abderhamane réussit à s'enfuir une nouvelle fois mais perd 300 de ses hommes. 600 de ses soldats sont faits prisonniers, ainsi que sa première épouse, sa fille et les dignitaires de la ville. Les trésors qu'il abandonne dans sa fuite viennent grossir le butin des assaillants, qui n'ont à déplorer qu'une seule perte dans l'expédition de la montagne.

09:15 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : algérie, berbères, espagnol

31 mars 2009

L'Islamisation de L'Algérie

La chute de Rome, puis des Vandales, et l’instabilité durant la période byzantine entraine la reconstitution de plusieurs principautés berbères. Certaines, notamment dans les Aurès, vont résister à l’arrivée des musulmans entre 665 et 708.

Découverte de l’Islam

De 644 à 656, la première tribu berbère algérienne à se convertir à l'Islam fut les Maghraoua. Leur chef, Ouezmar Ibn Saclab, fut sollicité par le Calife Uthman ben Affan à embrasser la religion musulmane. Les Maghraouas se convertissent en masse à la nouvelle religion lors du retour de leur chef. En 665, les Omeyades lancent leur première attaque sur le Maghreb. Cet assaut est sans lendemain. C’est en 683 que Oqba Ibn Nafaa entreprend la conquête. Si la résistance des Byzantins les arrête peu, il en va différemment de celle des Berbères. Par contre, les Maghraoua s'allient au tour des Omeyades des le début.

minaret Mechouar_Tlemcen.jpgL'unité politique et administrative de la Berbérie Orientale et Centrale les Aurès était en grande partie réalisée par Kusayla et allié des Omeyades. Le conflit entre Kusayla et Oqba Ibn Nafaa amène une autre guerre. Et au décès de Kusayla en 688, Dihya, dites la Kahina, prend la tête de la résistance. Elle venge Kusayla en donnant l'ordre de tuer Oqba Ibn Nafaa. Dihya est issue de la tribu des Dejrawa, une tribu Zénète implantée dans les Aurès, elle a été élue ou nommée à cette charge par le conseil de la confédération des tribus.

De 688 à 708, Dihya procéda ainsi à la réunification de nombreuses tribus de l'Afrique du Nord orientale et du Sud. Dihya défait par deux fois la grande armée des Omeyades grâce à l'apport des cavaliers des Banou Ifren. Elle règnera sur tout l'Ifriqiya pendant cinq années. Dihia sera vaincu dans la dernière bataille contre les Omeyyades. Elle sera la seule femme de l'histoire à combattre l'empire omeyyade. Les Omeyyades demandent, en contrepartie, aux Zénètes de fournir 12 000 hommes de combat pour conquérir l'Andalousie, sans cela la guerre continue. L'intervention de Musa ben Nusayr règlera le problème en nommant Tariq ibn Ziyad(Zénète de la tribu des Nefzaouas, précisément des Ulhasa) à la tête de l'armée Zénètes et des autres berbères.

En 708, les Omeyyades restent les maîtres de l’Algérie. La période préislamique se termine. L’élément chrétien s’islamise, tandis que la langue latine disparaît. Après la conquête musulmane, les citadins adoptèrent progressivement la langue arabe. Berbère, phénicien, romain, arabe, espagnol, turc, français : le brassage des langues, le « métissage linguistique », est intense, donnant lieu à un arabe algérien (et Magrébin en général) qui s’est perpétué jusqu’à nos jours.
En
711, la première partie de la conquête musulmane de l’Espagne fut menée par un contingent arabo-berbère sous la commande de Tariq ibn Ziyad, d'où le nom de la colline de Gibraltar.

Empire des dynasties islamiques

 

Minatet de Kaala.jpgMinaret de la Kalâa des Béni Hammad

Vers le IXe siècle, les Omeyyades établiront leur empire au Maghreb et ainsi que les Aghlabides alliés des Abbassides. Il s'en suit une révolte des Kharijites berbère sous Abou Qurra. Cette révolte durera presque un siècle, plusieurs dynasties Kharidjites berbères se rebellant contre le pouvoir arabe. Après, les Idrissides prennent le pouvoir sur une partie de l'Algérie. Les Rostemides contrôleront une grande partie de l'Algérie. Au Xe siècle, le dai ismaélien Ubayd Allah al-Mahdi fonda la dynastie Fatimide, en Basse Kabylie où il trouva un écho favorable à ses prêches millénaristes. Les Fatimides établirent leur autorité en Afrique du Nord entre 909 et 1171 et fondèrent un califat dissident des Abbassides de Bagdad. Leur règne est marqué par de nombreuses révoltes Kharijites, notamment celle d’Abu Yezid de la tribu Banou Ifren, en 944, à la tête de tribus berbères Zénètes, qui infligèrent la plus sévère défaite à l’armée Fatimide, affaiblie et rendue vulnérable, en prenant Kairouan. Les Fatimides transfèreront alors leur capitale de Kairouan à Mahdia puis vers l' Égypte. Les Hammadides fondent une dynastie après une divergence entre les souverains Zirides. La révolte kharidjite fut vaincue par Ziri ibn Manad, à la tête de tribus Sanhadjas, qui en sauvant l’empire reçut le poste de gouverneur du Maghreb central. Ainsi en 972, lorsque les Fatimides, après l’annexion égyptienne, eurent moins d’intérêt pour le Maghreb, c’est son fils, Bologhine ibn Ziri, qui hérita du contrôle de l’Ifriqiya. Les Zirides y règneront pendant environ deux siècles.
Hammad Ibn Bologhine, le fils de Bologhine, gouvernera indépendamment des Zirides, sur le nord de l’actuelle Algérie, à partir de 1014 en reconnaissant comme califes légitimes les Abbassides sunnites de Bagdad, fondant ainsi la dynastie des Hammadides. Les Zirides reconnaîtront, à leur tour, en 1046, les califes Abbassides, montrant ouvertement aux Fatimides leur abandon du chiisme. Les Zénètes gouverneront dans l'Ouest et le sud d'Algérie, les deux dynasties qui ont contré les Fatimides et les Omeyyades, les Banou Ifren et les Maghraouas[][]. C’est à partir de 1048, dans certaines régions du Sud, que des tribus arabes, principalement les Banû Hilâl et les Banu Sulaym, immigrent en Afrique du nord. Ces « terribles bédouins » hilaliens furent envoyés par le pouvoir fatimide afin de réprimer les Zirides et les Hammadides. Par vagues successives, Les Hilaliens menaient des incursions et des batailles dans les grandes villes, pillant puis détruisant tout sur leur passage. À la fin, ils s'imposeront. Pour l’Algérie, leur nombre ne dépassant pas quelques dizaines de milliers de personnes, l’immigration arabe en Afrique du Nord fut peu importante, sauf dans deux régions extérieures à l’Algérie, celles de Kairouan et de Tanger. Si bien qu’au total, le peuplement de l’Algérie n’a reçu qu’une contribution démographique arabe limitée, et qu’une grande partie des populations arabophones est berbère. L’Algérie est alors, sur une petite partie à l’ouest, sous le contrôle des Almoravides, après avoir évincé les Banou Ifren et les Maghraouas. Les Hammadides sont au centre et seront évincés par les Hilaliens. Les Zirides restent à l’est et sont cernés par les Hilaliens.

 

 

Empire Almohade entre 1147 et 1269 (Apr JC)

En 1152, toutes les forces locales sont définitivement vaincues par une nouvelle dynastie berbère, les Almohades, dirigés par Abdelmoumen Ibn Ali et dont le chef spirituel est Muhammad ibn Tumart. Les Almohades formeront un des plus puissants empires méditerranéens, unifiant le Maghreb et le pays d’Al-Andalus jusqu’en 1269. Avec les grandes villes du littoral (Béjaïa, Annaba, Alger…), le Maghreb central s'ouvre à l'Occident chrétien en entretenant un commerce actif, apportant notamment les fameux chevaux barbes, de la cire[] ou encore du cuir de qualité.

minaret-Mansourah-1.jpgMinaret des ruines de Mansourah, mosquée bâtie sous le sultan mérinide Abou Yacoub

La chute des Almohades marque un tournant dans les relations avec les puissances chrétiennes du nord, qui s'organisent pour la Reconquista alors que le mythe de l'invincibilité musulmane prend fin. Au Maghreb, des dynasties Zénètes s'imposent, comme les Mérinides de Fès dans le Maghreb occidental, les Abdelwadides de Tlemcen du Maghreb central. Les Hafsides s'imposent en Tunisie et à l'est de l'Algérie. Ces dynasties qui rayonnent sur l'Afrique du Nord d'abord entre le XIIIe siècle et le XIVe siècle, subissent de plus en plus, vers la fin du XVe siècle, la pression de l'essor des puissances espagnole et portugaise, ce qui, conjugué aux luttes intestines pour l'accès au trône, conduit alors à des reculs successifs de leur pouvoir et à l'émiettement de leur empire.

 

Les Mérinides prennent la Tunisie et font tomber les Hafsides. En effet, Abou el Hassen souverain Mérinides de Constantine et de Béjaïa s'empare de la Tunisie. Ibrahim Abou Fadhel sera le souverain de la Tunisie, mais l'histoire ne révèlera pas tous les noms des souverains mérinides en Tunisie.

Plusieurs juifs de l'Andalousie sont envoyés vers l'Algérie en 1492. Dans cet état de fait, la dynastie Zianides résiste fortement jusqu'à l'attaque décisive des ottomans, ces derniers prennent la ville de Tlemcen en 1554. Ainsi s'achèvent les dynasties autochtones en Algérie.

 

Carte empire Almohade.PNG

22:29 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : algérie, islamisation, berbères

30 mars 2009

Christianisme, Invasions barbares et Byzantines et états Betbères

De 256 à 640, le christianisme, avec Saint Augustin, se développe en Afrique du Nord, puis ce fût les invasions vandales et Byzantines et les états berbères.

 

Christianisme


Basilique.jpgLe christianisme fait son entrée en l'an 256, et durant le siècle suivant, dans une atmosphère de déclin grandissant, les populations des villes côtières algériennes, ainsi qu'une minorité de la population dans les campagnes se convertissent à la nouvelle religion. En 313, avec les crises politiques et économiques romaines qui s'éternisent, la nouvelle religion devient une arme qui servira d'alibi religieux à une nouvelle révolte qui sera encore une fois Amazigh.

Mais cette fois la révolte est religieuse et politique. En effet, le culte donatiste se développa en Algérie à Baghaï[ ]dans les Aurès et en Tunisie comme un défi politique à Rome. Les Donatistes, refusant d'accepter l'autorité religieuse de l'Empereur, et exigeant la séparation de l'État et de la religion, finiront par déclarer l'empereur comme étant le diable en personne, à l'opposé de Jésus qu'ils considèrent être Dieu. Ils rejetèrent aussi le rite catholique. Dès lors, l'Empereur envoie ses troupes pour les réduire au silence, dans ce qui est communément appelé la première persécution des Chrétiens par d’autres Chrétiens.

Les Circoncellions

Saint Augustin.jpgLa répression ne fit qu'accroître le soutien populaire des Donatistes chez le peuple et en 321 les légions romaines venues réprimer les Donatistes se retirèrent. Toutefois vers l'an 340, l'idéologie donatiste donne naissance à une secte populaire, celle des Circoncellions, littéralement ceux qui encerclent les fermes. Comme le culte donatiste célébrait les vertus du martyre, les Circoncellions devinrent des extrémistes qui considéraient le martyre comme étant la véritable vertu chrétienne et laissèrent de côté toutes les autres valeurs de leur religion telles que l'humilité, la charité, etc. Les Circoncellions se mirent alors à se munir de matraques de bois, refusant de porter des armes en fer, car Jésus avait dit à Pierre de poser son épée selon la tradition chrétienne. Ainsi, munis de leur matraque, ils se mirent à attaquer les voyageurs sur les routes du pays, puis à se diriger sur les fermes des propriétaires terriens, à les encercler et les attaquer. Le but des Circoncellions était de mourir au combat en martyrs. Ces extrémistes tuèrent, violèrent, volèrent plusieurs propriétaires terriens, ainsi que les voyageurs, et lorsqu'ils n'arrivaient pas à se faire tuer, ils finissaient par se suicider en essayant de sauter du haut d'une falaise, ce qui les précipitait à leur mort. La secte des Circoncellions, violemment réprimée, finit par disparaître vers le IVe siècle. Ce dérapage du culte donatiste eut pour conséquence de noircir encore plus leur réputation à Rome.

Les Donatistes

guelma%204.jpgAlors qu'en l'an 395 l'Empire romain fait face à de sérieux problèmes internes, qui réduisent le contrôle qu’exerçait Rome sur l'Afrique du Nord, les Donatistes saisissent cette conjoncture qui leur est favorable, reprenant ainsi la tentative de dominer la scène politique et religieuse. Finalement, excédé, l'empereur de Rome les déclare en l'an 409 hérétiques et leur enjoint de restituer toutes les églises en leur possession en Afrique du Nord. Il envoie plusieurs légions qui sont d'une férocité terrible envers les responsables religieux du culte, et parfois même envers la population locale. Saint Augustin, qui était alors l'évêque catholique d'Annaba, essaya de calmer la colère de l'administration romaine, en plaidant pour un traitement plus humain des Donatistes. Malgré les appels pressants de plusieurs parties, les Donatistes disparurent presque complètement de la scène religieuse, seule une minuscule communauté survivant dans la clandestinité jusqu'au VIe siècle. Quelques années plus tard, en 430, c'est tout l'Empire romain qui se retire de l'Algérie sous la pression des Vandales qui envahissent le pays. Le 28 août 430, Saint Augustin, l'un des derniers symboles de l'intégration de la population au sein de l'Empire romain, trouve la mort durant le siège d'Annaba par les Vandales.

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À la veille de la conquête musulmane du Maghreb, quelques tribus berbères pratiquaient le judaïsme, ainsi que le christianisme.

Le reste de la population demeure Païen comme le cas des Banou Ifren.

En 544, les Byzantins exerceront un pouvoir juste dans la province de Constantine. Cependant, l'émergence d'insurrection berbère contre les Byzantins provoque l'organisation de plusieurs États puissants les Dejrawa, les Banou Ifren, les Maghraouas, les Awarbas, et les Zénètes

apogée de l'Empire Byzantin.png

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29 mars 2009

La Domination Romaine

L'occupation romaine de l'Afrique du Nord, à partir de Carthage, se fit par trois axes principaux :

Le premier, suit la côte de la Tunisie du nord au sud, puis il se dirige vers l'est et passe par la Libye.

Le second, qui va d'est en ouest, suit la ligne du plateau intérieur, nettement en arrière des massifs côtiers.

Le troisième, en diagonale nord-est et sud-ouest, représente la voie de pénétration vers la frontière sud et vers l'Aurès par Ammaedara (Haïdra, Tunisie), Thevesti (Tebessa), Thamugadi (Timgad), et enfin Lambaesis (Lambèse).

300px-Numidia_220_BC-es.svg.png

Trois de ces villes furent les bases de la légion romaine, qui occupa Ammaedara sous le règne d'Auguste. En l'année 75, elle s'installa à Thevesti, en 81 à Lambaesis, qui devint par la suite son siège définitif avant d'être la capitale de la Numidie.

La Numidie n'est pas une province côtière comme l'Ifriqia avec Carthage, et la Maurétanie avec Césarea, mais une province intérieure, face au désert, soucieuse de défendre les provinces africaines contre les dangers qui viendraient du sud.

La Numidie est un territoire militaire, dont le commandement est installé à Lambèse ; elle deviendra province indépendante de la Proconsulaire en 198. A partir de 126, des voies de pénétration l'aideront à progresser par les pistes du Sud, mais elle se rétrécit vers le nord : Hippo Régius (Hippone) est en Proconsullaire, Igilgili (Jijel) en Maurétanie Sétifienne.

theatre-de-l--epoque-romaine-a-tipaza.jpgLa côte de Numidie a deux ports : Rusicade (Skikda) et Chullu (Collo). Le reste de l'Algrie forme la Maurétanie Césarienne. La Maurétanie était gouvernée à partir de Césarée (Cherchell). Sa frontière est plus méridionale, loin des monts du Hondna et des hautes plaines Oranaises, elle ne pénètre guère à plus de 100 km de la mer.

Au-delà de cette bande côtière, les populations numides continuent à suivre leur mode de vie, et à se battre contre l'occupation romaine. Les cités romaines dans la Numidie et la Maurétanie s'érigèrent sur les villes romaines dans la Numidie, dont certaines connurent un grand essor et jouirent d'une grande renommée dans ces contrées anciennes. Hippone, Cuicul, Tiddis, Thevesli, Madouros, Tipaza, Siga, Ténès, et probablement les plus importantes villes romaines eurent comme assises les villes numides elles-mêmes, fondées le long de la côte, sur l'emplacement des comptoirs phéniciens.

Les plus importantes ruines des villes romaines, se trouvent à l'est de la Maurétanie Césarienne, dans les Aurès, et au nord de la Numidie. Si la sédentarisation s'est faite au temps des phéniciens et des Royaumes numides, c'est l'urbanisation qui constituera la base de l'empire romain.

Timgad 2.jpgLe nombre et la splendeur monumentale des cités romaines que révèlent les imposantes ruines de Timgad, Lambèse, Djemila-Cuicul, Tiddis, Tipaza témoignent du rôle joué par les Cités africaines.

Dans le monde, seules deux villes, demeurent intactes et témoignent de la perfection urbanistique des cités romaines : Pompéi, en Italie, ensevelie et sauvegardée par les cendres du Vésuve, et Timgad en Algérie, ensevelie et sauvegardée par le sable du désert.

Le plan méthodique de Timgad, au quadrillage régulier, cherche à s'introduire partout, sur la croupe de la ville Numide de Cuicul-Djemila, sur la pente de Tiddis, au-dessus du tracé capricieux de la ville punique et numide d'Hippone la Royale.

Les deux rues principales, se coupent en angle droit. Les autres leur sont parallèles. Près du carrefour central, le Forum est une place fermée, isolée, inaccessible aux voitures, qu'entoure un portique flanqué d'une basilique judiciaire. La place, ornée de statues, est le centre politique.

Timgad.jpgLe théâtre en est souvent proche. A Timgad, toute la ville semble implantée en fonction de la colline, où il était possible de creuser la "cavea". L'amphithéâtre, le cirque, sont souvent situés dans les quartiers périphériques ou en banlieue. Dans les rues dallées, et souvent bordées de portiques, on rencontre des temples, des marchés, des thermes.

Des places secondaires permettent de créer ne nouveaux ensembles architecturaux. Aux carrefours se dressent des fontaines ou des nymphées monumentaux alimentés par des aqueducs qui, traversent par des tunnels les montagnes, franchissant les vallées par des arches, amènent de très loin une eau pure et abondante.

En visitant le Musée de Timgad, on est saisi par la splendeur des mosaïques où les motifs géométriques et les rinceaux s'épanouissent en feuillages d'une délicatesse et d'une exubérance inconnues. Chaque ville a eu ses décorateurs et ses mosaïstes.

La différance de style entre ces écoles fait apparaître la vitalité des ateliers locaux. Aucun pavement, dans le monde romain tout entier, ne peut être comparé à la mosaïque des vendanges. Aucune analogie, non plus, à la mosaïque de chasse d'Hippone.

On peut conclure, que les Romains n'ont pas importé en Afrique des modèles arrêtés ou des formes fixes. Ils laissèrent les Africains travailler à leur manière, implanter leur ville selon leur propre génie, répartir à leur gré des monuments dont ils adaptaient les formes, selon le terrain, selon leur commodité, selon leur goût.

sites-historiques-tipaza-algerie-1202169917-1272036.jpgLes Numides ont, par leur génie créatif, perpétué l'œuvre de leurs anciens rois. La prospérité de la ville romaine est due à l'agriculture. On peut énumérer longuement les activités industrielles développées à cette époque, mais c'est le sol qui fait vivre l'Afrique. La chasse, même primitive demeure une industrie. Des spécialistes traquent les lions et les panthères pour les jeux du cirque.

L'élevage se développe, les pasteurs élèvent le mouton du type occidental. Les chevaux numides, les Barbes, petits et robustes, restent appréciés et servent à la cavalerie supplétive. A cette époque, l'Algérie est surtout un pays de culture. "C'est le grenier de Rome".

Les plantations de vignes et d'oliviers se développent. Des meules aux pressoirs, on arrivera à d'énormes usines comme celle de Tébessa-Khallia, dont les ruines témoignent du caractère intensif de la culture. Pendant cette période, l'Algérie produisait et exportait des céréales, de l'huile, du vin, les marbres de ses carrières, les fauves de ses forêts.

Tipaza mer.jpg
Puis ce fût les invasions barbares et chrétiennes ...

10:35 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : algérie, berbères, massinissa, romains

18 mars 2009

Les premiers habitants en Afrique du Nord

200px-Hoggar_peinture_rupestre1.JPG

Jusqu’au XIIème siècle avant JC, l’Afrique du Nord, ou Maghreb, vécut dans un certain isolement. Cet immense territoire est habité au Nord par des peuplades que les premiers historiens appelaient Libyens à l’Est et Gétules au centre-ouest.

L’origine de ces populations remonte aux Capsiens venus de l’est de l’Afrique.

Les Capsiens formèrent le noyau d’une population Maghrébine et seraient les ancêtres directes des Berbères.

 

Dès le Xème Siècle av JC, les phéniciens, un peuple sémitique originaire des côtes de l’actuel Liban, fondèrent des comptoirs sur la côte mais ils ne prirent vraiment pied dans le pays qu’avec la fondation de Carthage, vers 814 av JC.

 

Pendant plusieurs siècles les Phéniciens vécurent en bonne entente avec les Berbères. Parmi ces derniers, beaucoup s’installèrent à Carthage, exerçant les métiers les plus divers mais principalement celui de soldat.

 

Les Berbères bénéficièrent de la civilisation carthaginoise mais à partir du Vème Siècle Av JC, Carthage adopta une politique impérialiste à l’égard des Berbères. Elle annexa de nombreux territoires, abolit le tribut qu’elle payait aux princes libyens et soumit la population à de lourds impôts. Ce fut le début des hostilités entre les carthaginois et les états berbères.

180px-Mausolee_royal_de_Mauretanie.jpg

 

 

Les royaumes berbères

 

On appelle ainsi les fédérations des royaumes des Massyles à l’est, Massaessyles à l’ouest et la Mauritanie au centre. Ce dernier état connut bien des vicissitudes au gré des évènements et des hommes.

Un roi comme Massinissa essaya d’unifier ces royaumes. Ni les Carthaginois ni les Romains, les deux puissances contrôlant le bassin méditerranéen ne voulaient d’un état fort qui aurait remis en cause leur domination.

En 218 av JC, chassés d’Espagne, déjà ?, par les Romains, les Carthaginois portèrent la guerre en Italie mais les Romains passèrent à l’attaque, Carthage fut détruite et brulée en 148 av JC.

Cet événement allait donner l’occasion aux Berbères de s’émanciper et de réaliser leurs unités.

Massinissa.jpg

 

Massinissa

 

Fils de Gaïa il fut l’artisan de l’unification des berbères. Il se rangea aux cotés des Romains et contribua à la chute de Carthage. Lors de son couronnement, Massinissa avait 36 ans. Il est né en 238 av JC.

L’œuvre sociale et politique de Massinissa fut aussi grande que son œuvre militaire. Il sédentarisa les Berbères et les unifia. Il édifia un état Numide puissant et le dota d’institutions inspirées de Rome et de Carthage.

Il proclama, contre les avidités étrangères, que l’Afrique devait appartenir aux Africains. Il fut si aimé, que ses sujets lui dressèrent un imposant mausolée à quelques kilomètres de sa capitale Cirta et un temple à Dougga (en Tunisie).

 

Mais les Romains étaient toujours là ….

15:57 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : algérie, berbères, massinissa