07 octobre 2011
Z’Yves, mon copain, notre copain.
Sa plage de Pompierre avec son arbre
J’ai deux mots à te dire car tu as disparu un peu trop vite.. Mais « c’est la vie » comme on dit et je sais que nous nous retrouverons un jour, même si personne ne sait où.
Donc, je voulais te dire que non seulement je ne sais pas avec qui je pourrai parler de politique sérieusement ou pas d’ailleurs maintenant que tu nous fais faux bond, …
Ca n’est plus très important de s’indigner tu vois où ça nous mène, même si chacun de nous est le grain de sable indispensable pour essayer de faire le passeur d’idées..
Bon à part cela, je voulais te dire que nous irons bientôt dire bonjour pour toi à des « doudous » et à tes poissons de toutes les couleurs dans la baie des Saintes où nous nous sommes rencontrés il y a quelques années , je leur raconterai combien tu aurais voulu leur dire bonjour toi-même et je suis certaine qu’ils danseront autour de moi pour toi…
Son ami préféré dans l'eau mais aussi dans l'assiette "Le Poisson Coffre"
Tu vas me manquer ainsi qu’à Francis qui a les larmes au bord des yeux, tu vas manquer à bien d’autres sans nul doute, à Ta Maine d’abord, (mais ne t’inquiète pas, on va s’occuper d’elle) tes enfants et tes petits enfants que tu adorais et que tu voulais voir grandir.
Au fait, j’ai oublié de te dire que ton blog « Pataouète » était super, et que grâce à toi j’ai appris plein de choses.
Je te dis « au revoir » et non "adieu", nous ne t’oublierons pas mon Z’Yves.
Michèle et Francis
08:00 Écrit par Pataouete dans A YVES Hommages | Lien permanent | Commentaires (0)
06 octobre 2011
Adieu Capitaine Pataouète
Il faut vivre la vie dite virtuelle pour en comprendre la richesse et savoir qu’elle n’a rien à envier à la vie dite réelle.
Yves en avait fait l’expérience de la façon la plus intéressante qui soit, en la pratiquant à travers le blog qu’il avait créé en janvier 2009 : Pataouète. C’est sur un blog que je l’ai connu, puis il est venu sur le mien où il a sympathisé avec certains de mes visiteurs ce qui l’a encouragé à créer Pataouète.
Pataouète, c’était le langage des Européens d’Algérie, au temps de la colonisation. Même Camus né dans un quartier populaire utilisait le Pataouète : je l’ai appris par une note d' Yves.
Ce blog était donc dédié à l’Algérie, le pays de son enfance. Même s’il était né dans une famille anti-colonialiste, Yves portait en lui la blessure commune à tous les Français ayant dû quitter brutalement l’Algérie.
Son blog était donc voulu comme une réparation et surtout le souci de révéler la vérité de l’Algérie, en particulier des aspects inconnus de notre histoire coloniale, pourtant si proche mais tellement méconnue. Parmi les billets les plus marquants je citerai celui sur les Juifs-berbères mais aussi sur le camp de LODI . À lire absolument.
Mais Yves était aussi un fédérateur, pour le "fun" comme on dit aujourd’hui, il embarquait ses amis blogueurs sur ses transats virtuelles sur les quelles chacun avait sa place… Nous avons vécu ainsi de blog en blog des moments fabuleux en sa compagnie, des moments de rêve et d’amitié. Nous l’avions d’ailleurs surnommé « Capitaine »
En fin Yves n’a pas attendu Stéphane HESSEL pour s’indigner : indigné était son état d’esprit permanent. Son dernier billet, daté du 15 août s’intitule « encore une indignation », il est consacré aux conditions de travail difficiles du personnel soignant et commence ainsi :
« Je m’apprêtais à faire un premier papier de reprise pour vous parler du personnel hospitalier toutes catégories confondues. Sur leur formidable abnégation, leur dévouement surtout en service de Cancérologie. Le crabe fait peur et toutes les catégories concernées ont peur. »
Ainsi a-t-il été, indigné jusqu’à la fin, ne supportant aucune injustice, d’où qu’elle vienne.
L’avantage de la vie virtuelle, c’est qu’elle ignore la mort : la Parole ne meurt jamais.
Les indignations d'Yves, ses enthousiasmes, ses coups de gueule, sont gravés sur son blog et continueront de faire vivre ses visiteurs longtemps encore.
Aujourd’hui ses amis blogueurs sont à mes côtés pour lui dire : Adieu capitaine, tu as largué les amarres mais nous resterons sur ton bateau.
Rosa
08:00 Écrit par Pataouete dans A YVES Hommages | Lien permanent | Commentaires (9)
05 octobre 2011
Yves, mon compagnon
YVES
Compagnon de route, compagnon de combat parce qu’avec ton pouvoir d’indignation sans pareil tu t’es engagé à nos côtés dans le combat pour faire reconnaître l’ostéopathie.
Dans l’ombre de ta Maine, tu as été le fidèle websmaster de l’association de patients, nous encourageant à persévérer, nous poussant à avancer, à bousculer les patients, les ostéos, les politiques, les habitudes, les idées reçues, les conventions préétablies.
Oui, tu avais le sens du combat et étais toujours prompt à prendre fait et cause pour ceux qui souffraient, pour ceux qui étaient victimes d’injustices. L'injustice que tu détestais et que tu abhorrais.
Toujours prompt à réagir, toujours prompt à mobiliser, tu avais aussi le don de persuasion, le sens pédagogique. Ton blog en est la meilleure preuve. Et en le parcourant régulièrement j’ai appris et j’ai compris ce qu’avait été le drame algérien et pourquoi ce pays avait tant marqué ceux qui l’avait habité.
Mais ce sens du combat ne t’empêchait pas de demeurer dans l’ouverture, ouverture intellectuelle, ouverture du cœur, ouverture de l’âme.
Yves mon ami,
Ton envie de communiquer était tellement forte, tellement chevillée à ton esprit que partout où tu passais tu créais le lien, tu éclairais les yeux, tu allumais l‘intérêt et la curiosité, tu déliais les mutismes et les enfermements.
Comment pouvait-on résister à ce sens du lien ?
Eh bien, je n’ai pas résisté et de patient tu es devenu tout naturellement mon ami.
Ami exigeant, ami percutant, ami titillant parfois, même un peu… agaçant parce que… « Hein, quand y’a quelque chose à dire, faut pas tourner autour du pot !!».
Mais ami, oh combien précieux et estimable. Oh combien attentif et vigilant.
Yves mon frère,
Oui, mon frère, car la fraternité n’est pas seulement liée aux liens du sang, elle procède aussi des liens du cœur. Et tu avais, de part ce cœur si grand, de part ce coeur si sensible, de part ce cœur si écorché le pouvoir de créer les liens de l’amitié.
Boris Vian disait : « Les hommes sont tous des frères, gens de tous les pays ».
Tu m’as toujours surpris par ce don de traverser des lieux, des pays et de toujours y trouver des hommes, des femmes qui devenaient tes amis.
Nous parlions tout à l’heure de l’Algérie. C’est la première fois que j’ai vu un français d'Algérie, me parler de « son pays » avec émotion, avec nostalgie mais aussi avec ce respect, cette déférence, cette considération pour le peuple algérien contre qui tu n’avais aucun ressentiment.
Tu m’as donné là une bien belle leçon d’ouverture et d’humanisme.
Yves, mon compagnon, mon ami, mon frère, mon Z’Yves,
Lors de nos dernières conversations tu t’inquiétais de savoir ce que tu allais laisser et tu souhaitais que nous conservions de toi des images de lien, de force, d’homme.
Tu t’inquiétais, et dieu sait si tu pouvais rapidement t’inquiéter, de savoir ce que tu transmettrais.
Je crois que tu peux partir calme et serein, que tu peux, tranquille, rejoindre la mer que tu aimais tant parcourir avec masque et tuba.
Nous gardons de toi de belles images, de belles paroles.
Tu nous transmets une force, tu nous incites à poursuivre le combat, tu nous invites à demeurer indignés, tu nous boostes sur les chemins de la Vie.
Tu peux être fier de la tienne.
Tu demeures à jamais dans le cœur de ta femme, de tes enfants, de tes amis, de tous ceux qui t’ont côtoyé, de tous ceux qui sont réunis, ici, aujourd’hui.
Parce que dans le mot HOMME sont contenus les notions d’Humain, d’Humanisme, d’Humanité, tu demeureras pour nous l’exemple même de l’Homme. D’un Homme. Un VRAI.
Domi
09:08 Écrit par Pataouete dans A YVES Hommages | Lien permanent | Commentaires (3)
04 octobre 2011
Un mois déjà qu'il nous a quitté
Chers amis blogueurs de "Pataouète"
Mon Z'Yves nous a quitté il y a un mois aujourd'hui, il me manque énormément. Il m'avait demandé de faire vivre son blog. Je lui avais dit que je ferai au mieux, mais que je ne saurai pas faire ce qu'il faisait et que son blog lui appartenait.
Cependant pour lui rendre hommage, je mettrai à partir de demain, chaque jour, un message lu par ses proches lors de ses obsèques et lors de son immersion.
Merci à vous tous de l'avoir lu et d'avoir apprécier ou non, ses indignations ou ses recherches. Son blog restera ouvert car il est rempli de ses visions et de ses analyses sur l'Algérie, mais aussi sur tous les sujets qui l'indignaient.
Merci à toi, l' humaniste en colère parti trop vite, après avoir lutté contre ce crabe (c'est ainsi que tu l'appellais) avec une envie de vivre qui t'avait donné la force d'accepter tes souffrances. Il a eu raison de toi mais tu resteras à jamais dans mon coeur, dans nos coeurs.
Ta petite femme, ta Maine
11:34 Écrit par Pataouete dans A YVES Hommages | Lien permanent | Commentaires (6)