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03 avril 2010

Ferhat Abbas

 

Ferhat Abbas

 

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Ferhat Abbas (1899 - 1985) (en arabe : فرحات عباس, en kabyle: Ferḥat Σabbas), de son vrai nom Ferhat Mekki Abbas, était un homme politique algérien, leader nationaliste et membre du FLN durant la guerre d'indépendance de l'Algérie. Premier président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) de 1958 à 1961, il est élu, après l'indépendance du pays, président de l'Assemblée nationale constituante devenant ainsi le premier Chef d'État de la République algérienne démocratique et populaire.

Enfance et éducation

Il est né dans la Commune d'Oudjana dans un lieu dit "Bouafroune", à 10 km au sud de Taher (dans l'actuelle wilaya de Jijel), le 24 août 1899, dans une famille paysanne kabyle de 12 enfants. Fils de caïd, son père est Saïd Ben Ahmed Abbas et sa mère Maga bint Ali. Sa famille originaire de la petite Kabylie, a dû quitter la région après l'échec de la révolte menée en 1871 par Mohamed El Mokrani. Le grand père est alors chassé de ses terres par les autorités françaises et reconduit à la condition de fellah. Condamné à être ouvrier-agricole, il descend des Hauts-plateaux pour se rendre sur la côte.

Entré à l'école à l'âge de dix ans, Ferhat Abbas fait ses études primaires à Jijel et, bon élève, il est envoyé en 1914 faire ses études secondaires à Philippeville (actuelle Skikda). De 1921 à 1924, il fait son service militaire et commence déjà à écrire des articles pour différents journaux sous le pseudonyme de Kamel Abencérages. Étudiant en pharmacie à la faculté d'Alger de 1924 à 1933, il devient le promoteur de l'Amicale des étudiants musulmans d'Afrique du Nord, dont il est vice-président en 1926-1927, puis président de 1927 à 1931, date à laquelle il transforme l'amicale en association. Il est également élu vice-président de l'UNEF lors du Congrès d'Alger de 1930.

Lutte contre l'idéologie coloniale.

Ferhat Abbas est d'abord favorable à la politique d'assimilation avec un maintien du statut personnel, il milite activement au Mouvement de la Jeunesse Algérienne, qui réclame l'égalité des droits dans le cadre de la souveraineté française.

En 1931, il publie le livre Le Jeune Algérien, regroupant notamment ses articles écrits dans les années 1920, et dont la thèse se rapporte à la lutte contre la colonisation pour assurer l'entente entre les Français et musulmans. Il dénonce notamment 100 ans de colonisation française. Dans ce livre, il est aussi question d'« algérianité », de convoitise des colons, d'État Algérien et d'Islam : « Nous sommes chez nous. Nous ne pouvons aller ailleurs. C'est cette terre qui a nourri nos ancêtres, c'est cette terre qui nourrira nos enfants. Libres ou esclaves, elle nous appartient, nous lui appartenons et elle ne voudra pas nous laisser périr. L'Algérie ne peut vivre sans nous. Nous ne pouvons vivre sans elle. Celui qui rêve à notre avenir comme à celui des Peaux-Rouges d'Amérique se trompe. Ce sont les Arabo-berbères qui ont fixé, il y a quatorze siècles, le destin de l'Algérie. Ce destin ne pourra pas demain s'accomplir sans eux ».

Diplômé docteur en pharmacie en 1933, il s'établit à Sétif où il devient rapidement une importante figure politique en devenant conseiller général en 1934, conseiller municipal en 1935 puis délégué financier. Il adhère à la « Fédération des élus des musulmans du département de Constantine » en tant que journaliste au sein de son organe de presse, l'hebdomadaire L'Entente franco-musulmane (communément appelé L'Entente), et se fait très tôt remarquer par son président le docteur Bendjelloul qui le promeut, en 1937, rédacteur en chef du journal.

Plus radical dans son combat et dans ses revendications, dénonçant notamment le « code de l'indigénat », il fonde son propre parti en 1938, l'Union populaire algérienne. L'Entente devient alors une véritable tribune politique pour Ferhat Abbas.

Vers la cause nationaliste


indexAbbas 1.jpgEngagé volontaire dans l'armée française en 1939, déçu par le régime de Pétain, la Seconde guerre mondiale a mis un terme à ces espoirs d'« égalité dans le cadre d'une souveraineté française », le convainquant que le colonialisme était « une entreprise raciale de domination et d'exploitation » dans laquelle même les élites républicaines françaises les plus éclairées étaient entièrement impliquées.

Après le débarquement allié, Ferhat Abbas profite de la nouvelle audience que donne le gouvernement provisoire de la République française (GPRF) aux Algériens, et publie, le 10 février 1943, un manifeste demandant un nouveau statut pour l'Algérie : le « Manifeste du peuple algérien », suivi d'un additif en mai, un « Projet de réformes faisant suite au Manifeste du Peuple algérien » faisant notamment allusion à une nation algérienne. Le projet est alors soumis à la « Commission des réformes économiques et sociales musulmanes » tout juste créée par le gouverneur général Peyrouton. Mais son successeur, le général Georges Catroux, bloque le projet et rejette les initiatives prises par Ferhat Abbas qui est, de septembre à décembre, assigné à résidence à In Salah par le général de Gaulle.

Le 14 mars 1944 il crée l'association des Amis du manifeste de la liberté (AML) soutenu par le cheikh Brahimi de l'Association des oulémas et Messali Hadj. En septembre 1944, il crée l'hebdomadaire Égalité (avec pour sous-titre Égalité des hommes - Égalité des races - Égalité des peuples). Au lendemain des émeutes de Sétif de mai 1945, tenu pour responsable avec Mohammed Bachir et Chérif Saâdane, il est arrêté et l'AML est dissoute. Libéré en 1946, Ferhat Abbas et son compagnon de cellule Chérif Saâdane également arrêté pour le massacre de Sétif fondent l'Union démocratique du manifeste algérien (UDMA). En juin, le parti obtient 11 des 13 sièges du deuxième collège à la seconde Assemblée constituante et Ferhat Abbas est élu député de Sétif.

Combat indépendantiste

indexabbas 2.jpgAprès le refus à deux reprises de son projet sur le statut de l'Algérie, il démissionne de l'assemblée en 1947. Il durcit alors ses positions, l'hebdomadaire l'Égalité devient, en février 1948, Égalité - République Algérienne puis République Algérienne en juin de la même année. Alors qu'il y annonce dès 1953 une rupture imminente et définitive, le Front de libération nationale (FLN) lance le 1er novembre 1954 les premières actions armées et marque le début de la « révolution algérienne ».

Il rejoint, d'abord secrètement, en mai 1955 le FLN, après plusieurs rencontres avec Abane Ramdane et Amar Ouamrane, puis annonce publiquement son ralliement et la dissolution officielle de l'UDMA lors d'une conférence de presse au Caire le 25 avril 1956. Dès le 20 août 1956, à l'issue du congrès de la Soummam, il devient membre titulaire du CNRA (Conseil national de la révolution algérienne), puis entre au CCE (Comité de coordination et d'exécution) en 1957. Ferhat Abbas devient ensuite président du premier Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) à sa création le 19 septembre 1958, puis du second GPRA, élu par le CNRA en janvier 1960. En août 1961, considéré comme n'étant pas assez ferme face au gouvernement français, il est écarté du GPRA et remplacé par Ben Youcef Ben Khedda.

À l'indépendance de l'État algérien, lors de la « crise de l'été 1962 », opposant le GPRA de Ben Khedda et le bureau politique du FLN, Ferhat Abbas rallie le 16 juillet les partisans de Ben Bella, tout en désapprouvant le principe de parti unique retenu par le programme du congrès de Tripoli. Il succède à Abderrahmane Farès, président de l'Exécutif provisoire, et devient le président, élu par 155 voix contre 36 blancs ou nuls, de la première assemblée nationale constituante (ANC) fixée le 20 septembre. Le 25 septembre 1962, il proclame la naissance de la République algérienne démocratique et populaire.

Militant démocrate

Il quitte ses fonctions le 15 septembre 1963 suite à son profond désaccord avec la politique de « soviétisation » de l'Algérie par Ahmed Ben Bella dénonçant « son aventurisme et son gauchisme effréné » qui l'exclura du FLN et l'emprisonnera à Adrar dans le Sahara la même année. Il est libéré en mai 1965, à la veille du putsch du 19 juin par Houari Boumediene.

Retiré de la vie politique, mais toujours militant et fervent démocrate, il rédige avec Ben Youcef Ben Khedda, Hocine Lahouel, ex-secrétaire général du PPA-MTLD, et Mohamed Kheireddine, ex-membre du CNRA, en mars 1976, un « Appel au peuple algérien », réclamant des mesures urgentes de démocratisation et dénonçant « le pouvoir personnel » et la Charte Nationale élaborée par Boumediene. Il est alors une nouvelle fois assigné à résidence jusqu'au 13 juin 1978. En 1980, il publie ses mémoires dans Autopsie d'une guerre puis, en 1984, dans L'Indépendance confisquée, virulente dénonciation de la corruption et de la bureaucratie, qui régnait en Algérie, engendrée par les régimes successifs de Ben Bella et Boumediene. Il est décoré au nom du président alors en exercice, Chadli Bendjedid, le 30 octobre 1984, de la médaille du résistant dans sa villa du quartier de l'Hussein Dey. Ferhat Abbas est mort à Alger le 24 décembre 1985. Il est enterré au Carré des martyrs du cimetière El Alia d'Alger.

Œuvres

* Le Jeune Algérien. La Jeune Parque, Paris, 1931 [réédition Garnier, 1981. Le Jeune Algérien : 1930. De la colonie vers la province. (suivie de) Rapport au maréchal Pétain : Avril 1941. (ISBN 2705003584)].

* J'accuse l'Europe. Libération, Alger, 1944.

* Guerre et révolution I : La nuit coloniale. Julliard, Paris, 1962.

* Autopsie d'une guerre : L'aurore. Garnier, Paris, 1980 (ISBN 2705002901).

* L'indépendance confisquée. Flammarion, Paris, 1984 (ISBN 2080647180).

 

07:28 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ferhat abbas, algérie

02 avril 2010

Messali Hadj

 

Messali Hadj

Messali_hadj_ahmed.JPGMessali Hadj (arabe : مصالي الحاج), né à Tlemcen (Algérie) en 1898 et mort à Paris  en 1974, est un homme politique algérien.

Pionnier de la lutte anticoloniale, il est le père spirituel de l'indépendance de l'Algérie. Fondateur en 1926 de l'Étoile nord-africaine (ENA), il fonde après sa dissolution en 1937 le Parti du peuple algérien (PPA) puis le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) en 1946, viviers dans lesquels vont être formés les cadres de la lutte de libération nationale.

Etoile Nationale Algérienne, Parti du Peuple Algérien, Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratique.

index.jpgIl émigre à Paris après la Première Guerre mondiale, fréquente le Parti communiste français (PCF) et se marie avec une Française, Emilie Busquant ; ils auront deux enfants : Ali et Djanina.

Dès 1926, président fondateur de l'Étoile nord-africaine (ENA), il dénonce l'arbitraire dont est victime le peuple algérien et pose le problème de l'indépendance nationale. Malgré les tracasseries de l'administration française, emprisonné à maintes reprises et déporté, il continue à militer après la dissolution de l'ENA par le Front populaire en janvier 1937. Il participe alors à la fondation du Parti du peuple algérien (PPA) le 11 mars 1937.

C'est lors de la parade du 14 juillet 1937 organisée par le Parti communiste algérien (PCA) au nom du Front populaire français, que le drapeau algérien, confectionné par Mme Messali, est déployé pour la première fois dans les rues d'Alger. Sous l'influence de Chekib Arslan il s'éloigne alors du Parti communiste, hostile à l'idée d'indépendance.

En 1941, il est condamné aux travaux forcés et les manifestations demandant sa libération sont une des causes des manifestations à Sétif en mai 1945, violemment réprimées. En tournée en Algérie, il arrive à Orléansville le 14 mai 1952. Les forces de l'ordre ouvrent le feu durant son discours, faisant deux morts et de nombreux blessés. En fin de soirée, Messali Hadj est kidnappé et déporté en France, où il est placé en résidence forcée. Lors de manifestations du MTLD contre la répression du 14 mai et la déportation de Hadj, la police réagit violemment à Montbéliard, au Havre et à Charleville, faisant trois morts et des centaines de blessés. Messali Hadj fut libéré de prison en 1958 et assigné à résidence en France.

Cependant, sa stratégie réformiste est jugée trop modérée par une partie de la jeunesse nationaliste qui considère que le temps de la lutte armée est venu. La fondation du Front de libération nationale (FLN) et l'adhésion croissante que ce nouveau parti suscite en Algérie entraîne la marginalisation progressive de Messali Hadj.

Mouvement national algérien (MNA)

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En 1954, il fonde le Mouvement national algérien (MNA) qui s'oppose au FLN et qui est le seul parti d'inspiration socialiste à ne pas être absorbé dans le front combattant pour l'indépendance. La lutte fratricide entre « messalistes » et « frontistes », au sein même du mouvement de libération est extrêmement sanglante, tant en Algérie qu'en métropole, dans l'immigration (on dénombre 4.600 morts en métropole parmi les 2 mouvences). Assigné à résidence à Angoulême (Charente), Messali Hadj perd peu à peu son influence. Le gouvernement français tentant cependant de profiter des rivalités internes au mouvement nationaliste algérien essaye de faire participer le MNA aux négociations d'indépendance qui ont lieu à partir de 1961. Le FLN s'y oppose, ce qui déclenche de nouveaux règlements de comptes entre les partisans de ces deux organisations.

Messali Hadj n'obtient la nationalité algérienne qu'en 1965. Son rôle dans la fondation du nationalisme algérien est toujours minoré par les autorités algériennes actuelles.

Il meurt en 1974 sans avoir pu revoir son pays natal.

Bibliographie

* Messali Hadj, Mémoires 1898-1938, Ed. ANEP, Alger 2006.

* Benyoucef Benkhedda, Les origines du 1er novembre 1954, Ed. Dahlab, Alger, 1989

* Les cahiers du centre fédéral, n° 33, « Le retour de l'histoire. Messali Hadj », Centre Henri Aigueperse-UNSA éducation, 87 bis, avenue Georges-Gosnat 94200 Ivry-sur-Seine.

* Benjamin Stora, Messali Hadj, Paris, L'Harmattan, 1986.

* Messali Hadj : pionnier du nationalisme algérien, 1898-1974. Par Benjamin Stora, Messali Hadj. Publié par RAHMA, 1991

 

07:18 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : messali hadj, algérie, mna, messaliste

01 avril 2010

1er Avril

1er Avril !

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07:58 Écrit par Pataouete dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : 1eravril