02 avril 2010
Messali Hadj
Messali Hadj
Messali Hadj (arabe : مصالي الحاج), né à Tlemcen (Algérie) en 1898 et mort à Paris en 1974, est un homme politique algérien.
Pionnier de la lutte anticoloniale, il est le père spirituel de l'indépendance de l'Algérie. Fondateur en 1926 de l'Étoile nord-africaine (ENA), il fonde après sa dissolution en 1937 le Parti du peuple algérien (PPA) puis le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) en 1946, viviers dans lesquels vont être formés les cadres de la lutte de libération nationale.
Etoile Nationale Algérienne, Parti du Peuple Algérien, Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratique.
Il émigre à Paris après la Première Guerre mondiale, fréquente le Parti communiste français (PCF) et se marie avec une Française, Emilie Busquant ; ils auront deux enfants : Ali et Djanina.
Dès 1926, président fondateur de l'Étoile nord-africaine (ENA), il dénonce l'arbitraire dont est victime le peuple algérien et pose le problème de l'indépendance nationale. Malgré les tracasseries de l'administration française, emprisonné à maintes reprises et déporté, il continue à militer après la dissolution de l'ENA par le Front populaire en janvier 1937. Il participe alors à la fondation du Parti du peuple algérien (PPA) le 11 mars 1937.
C'est lors de la parade du 14 juillet 1937 organisée par le Parti communiste algérien (PCA) au nom du Front populaire français, que le drapeau algérien, confectionné par Mme Messali, est déployé pour la première fois dans les rues d'Alger. Sous l'influence de Chekib Arslan il s'éloigne alors du Parti communiste, hostile à l'idée d'indépendance.
En 1941, il est condamné aux travaux forcés et les manifestations demandant sa libération sont une des causes des manifestations à Sétif en mai 1945, violemment réprimées. En tournée en Algérie, il arrive à Orléansville le 14 mai 1952. Les forces de l'ordre ouvrent le feu durant son discours, faisant deux morts et de nombreux blessés. En fin de soirée, Messali Hadj est kidnappé et déporté en France, où il est placé en résidence forcée. Lors de manifestations du MTLD contre la répression du 14 mai et la déportation de Hadj, la police réagit violemment à Montbéliard, au Havre et à Charleville, faisant trois morts et des centaines de blessés. Messali Hadj fut libéré de prison en 1958 et assigné à résidence en France.
Cependant, sa stratégie réformiste est jugée trop modérée par une partie de la jeunesse nationaliste qui considère que le temps de la lutte armée est venu. La fondation du Front de libération nationale (FLN) et l'adhésion croissante que ce nouveau parti suscite en Algérie entraîne la marginalisation progressive de Messali Hadj.
Mouvement national algérien (MNA)
En 1954, il fonde le Mouvement national algérien (MNA) qui s'oppose au FLN et qui est le seul parti d'inspiration socialiste à ne pas être absorbé dans le front combattant pour l'indépendance. La lutte fratricide entre « messalistes » et « frontistes », au sein même du mouvement de libération est extrêmement sanglante, tant en Algérie qu'en métropole, dans l'immigration (on dénombre 4.600 morts en métropole parmi les 2 mouvences). Assigné à résidence à Angoulême (Charente), Messali Hadj perd peu à peu son influence. Le gouvernement français tentant cependant de profiter des rivalités internes au mouvement nationaliste algérien essaye de faire participer le MNA aux négociations d'indépendance qui ont lieu à partir de 1961. Le FLN s'y oppose, ce qui déclenche de nouveaux règlements de comptes entre les partisans de ces deux organisations.
Messali Hadj n'obtient la nationalité algérienne qu'en 1965. Son rôle dans la fondation du nationalisme algérien est toujours minoré par les autorités algériennes actuelles.
Il meurt en 1974 sans avoir pu revoir son pays natal.
Bibliographie
* Messali Hadj, Mémoires 1898-1938, Ed. ANEP, Alger 2006.
* Benyoucef Benkhedda, Les origines du 1er novembre 1954, Ed. Dahlab, Alger, 1989
* Les cahiers du centre fédéral, n° 33, « Le retour de l'histoire. Messali Hadj », Centre Henri Aigueperse-UNSA éducation, 87 bis, avenue Georges-Gosnat 94200 Ivry-sur-Seine.
* Benjamin Stora, Messali Hadj, Paris, L'Harmattan, 1986.
* Messali Hadj : pionnier du nationalisme algérien, 1898-1974. Par Benjamin Stora, Messali Hadj. Publié par RAHMA, 1991
07:18 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : messali hadj, algérie, mna, messaliste
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