15 janvier 2010
Le Peuple de Camus
Le peuple de Camus
Nous avons tous ces jours-ci vu, entendu, lu et même "noté" sur Albert Camus.
Camus a grandi dans le Quartier de Belcour un quartier populaire à l'Est d'Alger, avec Bab-el-Oued à l'ouest, le symbole du peuple d'Algérie. Un mélange de toutes origines magrébines et européennes. Ce peuple d'Algérois qui avait tous respiré le même oxygène, comme dis mon "cousin". Orphelin de père, selon le cas originaire d'Alsace ou de Bordeaux, peut-être même alsacien ayant fait un passage par Bordeaux avant d'émigrer à Alger, et d'une mère illettrée, Albert a bénéficié d'un "Hussard de la République" qui a su repérer son talent et le hisser au sommet de la gloire.
Mais Camus c'est aussi cet honnête homme droit, juste, fraternel, humain, qui est resté "droit dans ces bottes" refusant de ce laisser embrigader par un système politique qui pouvait l'amener dans des chemins qu'il ne voulait pas suivre.
Depuis ses premiers écrits dans Alger Républicain, en passant par son enquête sur la Kabylie (j'en reparlerai), son chemin à Combat, toutes ses publications et ses pièces de théâtre, tout n'est qu'Humanité, Fraternité, Egalité.
Il était profondément anticolonialiste mais a refusé d'aider la révolution algérienne. Il pensait que le peuple d'Algérie, finalement composé essentiellement d'immigrés de toutes origines et de toutes confessions pouvait créer une nation, particulière certes, mais autonome. Il n'avait pas plus de chance de réussir qu'Ahmed ou Simon ses petits copains de pallier, de rue ou de classe.
Il s'est opposé au "projet Violette" (bientôt sur vos écrans) du Front Populaire car s'il accordait la Nationalité Française aux "Elites" civils et militaires il laissait encore et toujours de coté une part majeure de la population indigène (20.000 pour 6 millions).
Lorsque mon père me racontait le "Front Populaire", dont-il était très fier, il me disait qu'en paraphrasant Alger la Blanche, les Algérois l'avait baptisé : "Alger la Rouge". Je me souviens aussi des copains de mon père, militant syndicalistes, ouvrier Chrétiens ou Laïcs qui ont cherché une Algérie Fraternelle.
Albert Camus est mort, "putain de Platane", au début de l'année 1960. C'est l'année charnière dans le développement de l'Activisme en Algérie. Comment aurait-il vécu, traversé, cette époque, on ne le saura jamais. Mais, pour ma part, je crois qu'il y a fort à parier qu'il soit tombé sous les balles aveugles d'un Activiste.
J'ai déjà cité Camus dans mes notes vous présentant les Pataouètes. Je réitère ces propos, Albert Camus est bien le plus célèbre des Pataouètes.
Désolé pour les com's déjà posés mais j'ai du supprimer et re-noter pour que cela apparaisse sur Explorer...
10:28 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albert camus, algérie
03 mai 2009
Albert Camus et le Pataouète !
Toujours dans la série Le Pataouète, un extrait d’un texte d’Albert Camus dont j’aurais certainement l’occasion de reparler car il fût journaliste à « Alger Républicain » et l’un des pionniers de l’anticolonialisme.
« Essais » d'Albert Camus, collection "La Pléiade".
Alors Coco y s'avance et y lui dit : "Arrête un peu, arrête".
L'autre y dit : "Qu'est-ce qu'y a ?".
Alors Coco y lui dit : "Je vas te donner des coups".
"A moi tu vas donner des coups ?
Alors y met la main derrière, mais c'était scousa...
Alors Coco y lui dit : "Mets pas la main derrière, parce qu'après j'te choppe le 6,35 et t'y mangeras des coups quand même".
L'autre il a pas mis la main. Et Coco, rien qu'un, i l'ia donné, pas deux, un... L'autre il était par terre. "Oua, oua", qu'y faisait.
Alors le monde il est venu. La bagarre elle a commencé.
Y'en a un qui s'est avancé à Coco: deux, trois. Mais j'y ai dit : "Dis tu vas toucher à mon frère ?"
"Qui ton frère ?"
"Si c'est pas mon frère, c'est comme mon frère."
Alors j'y ai donné un taquet. Coco y tapait, moi j'tapais, Lucien y tapait.
Moi, j'en avais un dans un coin et avec la tête : "Bom, bom".
Alors les agents y sont venus. Y nous ont mis les chaines, dis.
La honte à la figure, j'avais de traverser tout Bab el Oued. Devant le Genteleman's bar, y avait des copains et des p'tites, dis. La honte à la figure...
Mais après, le père à Lucien, y nous a dit : "Vous avez raison".
07:06 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : alger, albert camus, pataouete