25 mai 2011
Hommage à Camille Blanc
Il y a quelques jours, j'ai publié une déclaration de plusieurs associations se révoltant contre les commémorations de l'OAS qui se développent, en particulier dans le Sud-est.
A ce propos était cité Camille Blanc, maire d'Evian assassiné par l'OAS. Je n'avais jamais entendu parler de cette affaire jusqu'à ce que je fasse, j'avais repris quelques études en fac à Grenoble dans le cadre du centre de formation de la Fonction territoriale, jusqu'à ce que je fasse donc, la connaissance d'un collègue d'Evian.
Nous nous apprécions, avions des discussions de navigation jusqu'à ce que je cite mon lieu de Naissance. Alors, il se bloqua totalement refusant toute discussion.
Il m'a fallu ramer fort et à contre courant pour me situer dans cette affaire algérienne, ignorée de la plupart de ma génération.
Alors, il s'est ouvert et ma raconté l'histoire de son père.
Camile Blanc était Maire de la ville d'Evian et propriétaire de l'Hôtel Beau Rivage ou devait s'ouvrir, le 7 avril les négociations entre les délégations Algériennes et Françaises qui devait aboutir, 1 an après, aux accords d'Evian. Avant d'aller plus loin, je voudrais préciser que la Ville d'Evian avait été choisie pour sa proximité avec la Suisse qui permettait aux plénipotentiaires Algériens de se replier en zone neutre en dehors des séances de travail.
Je voudrais aussi rappeler que des premières négociations avaient été interrompus par l'arraisonnement de l'avion transportant la délégation algérienne, malgré les ordres du gouvernement, l'armée ne voulut jamais libérer ces hommes et communiqua des billets de victoire mettant fin a ces premières négociations (1956) qui auraient certainement évitées des milliers de mort toutes origines confondues. Je vous rappelle ma note à ce sujet ICI.
Mon copain de fac (hélas j'ai oublié son prénom) me raconta qu'en plein milieu de la nuit, vers 2 h du matin, son père reçu un coup de téléphone lui proposant de s'approcher de la fenêtre de sa chambre. Dès son approche un engin explosif lui sauta à la figure. Sa femme légèrement blessée, probablement par les éclats de verre, son fils indemne dit la dépêche mais en fait traumatisé à vie comme toutes ces victimes de la barbarie aveugle.
Qu'avait fait ce brave homme, rien !
Est-ce que lui et sa ville étaient responsables de quoi que ce soit, non !
Il s'agissait bien d'un sempiternel acte de barbarie prémédité et destiné, une fois de plus à saboter toute idée d'accord politique irrémédiable.
Et vous voudriez que les métropolitains victimes et les z'autres français d'Algérie, ceux qui avaient refusé de suivre les militaires félons dans une rébellion fanatique, et ils étaient nombreux jusqu'aux derniers jours, acceptent que l'on fasse désormais l'apologie de l'OAS !
Ci-joint le facsimilé de la dépêche de l'AFP de l'époque et bien entendu la photo est celle de Monsieur Camille Blanc.
07:06 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : algérie, camille blanc, accords d'evian.