01 mars 2011
Un Paysan écrasé par la Grande Distribution
Pourquoi j'ai arraché mes arbres ?
Comme chaque année à la même époque et étant donné la saison nous éviterons de parler de "Marronnier", les débats sur l'existence des Agriculteurs la qualité des produits fabriqués et leur poids sur l'écologie et les pollutions reviennent d'actualité au moment du Salon de l'Agriculture.
On oublie toujours de préciser que l'agriculture regroupe un monde aussi vaste que l'Océan Pacifique. Aussi large que l'Epicier de Landerneau et l'arabe du coin. Aussi disparate que le Patron d'Hermès et le cordonnier du coin, si tant est qu'il y ai encore un cordonnier dans votre coin !
Si vous avez regardé le documentaire : "Manger peut-il nuire à la santé" ou suivi la Campagne de Pub où une association écolo voulait avertir le grand public des dangers de l'agriculture intensive actuelle avec un gamin barbotant dans une mare d'Algues vertes ou une roulette russe avec un épi de Maïs. Bien sur le syndicat agricole et le Ministère ont fait interdire mais, qui, un jour, parlera des suicides des agriculteurs, des maladies à peine reconnues professionnelles, des Faillites touchant le monde des Agriculteurs.
Tout cela, pour produire, sous la contrainte, des produits qui coutent au consommateur 20 fois + que cela ne rapporte au Producteur. Et enfin : c'est de la Merde !
Pierre Priolet produit des fruits en Provence. Il y a un an ses larmes en direct sur France Inter et Canal + ont bouleversé le pays. Jean-Pierre Elkabbach, Thierry Ardisson, Guillaume Durand et Michel Denisot l’ont invité dans leurs émissions et à chaque fois sa présence, sa colère, ses mots simples et justes ont déclenché une avalanche de courriers et d’appels. Il était temps : ils sont des milliers d’agriculteurs, pris comme lui à la gorge, à disparaître sans faire de bruit, dans l’indifférence. Parce qu’il a les mots pour raconter les vergers à l’abandon, le paysage français qui se désertifie, l’humiliation quotidienne de paysans infantilisés par les subventions, le scandale de la grande distribution qui les étrangle, les pesticides autorisés en Espagne alors qu’en France, les agriculteurs sont traités de pollueurs. Parce qu’il n'adhère peut-être aussi à aucun syndicat et que sa parole est libre, Pierre Priolet est devenu en quelques mois le porte-voix d’un monde qu’on assassine. Passionné, il ne se contente pas de dénoncer, il se veut aussi l’instigateur d’un projet pour bâtir un nouveau système de distribution qui se passerait des aides, et il se bat pour l’idée d’une société où l'on consommerait plus juste. Un livre bouleversant, un appel au secours, mais aussi une très efficace réflexion sur notre société et sur un système en bout de course.
Il y a eu le choc d'une image, celle d'un arboriculteur au bout du rouleau arrachant ses poiriers. Un an après ce geste de désespoir économique, Pierre Priolet relève la tête.
Dans le livre écrit la rage au ventre, "les Fruits de ma colère" (Robert Laffont) " ce paysan du Vaucluse raconte l'univers inhumain de la distribution.
« Hold-up organisé », « racket sans contrôle », «esclavage» : Priolet ne se contente pas de prononcer les mots, il dévoile l'alliance, bénie par l'Etat et les organisations syndicales, entre l'industrie chimique, des Banques et la grande distribution. Au détriment de l'agriculture française et des consommateurs, qui payent au prix fort des produits aux qualités aléatoires. Les aides agricoles, par exemple, n'aident guère l'agriculteur européen à affronter dignement la concurrence des pays à bas coût de main-d'œuvre. En pratique, leur mécanisme pousse les bénéficiaires à investir toujours plus afin de respecter des règles rarement indiscutables. De la même façon, selon Priolet, « le succès de l'écologie est en train de causer la perte des agriculteurs ». « En cinq ans, écrit ainsi l'ex-arboriculteur, mes factures de produits phytosanitaires sont passées de 18000 € à 36000 € par an. » Explication: les intrants, lorsqu'ils sont interdits pour des raisons environnementales, sont remplacés par d'autres produits, toujours plus chers!
« Le consommateur, précise encore Priolet, paye ses fruits 3,40 € et ignore que je ne touche que 17 cts, soit la moitié de ce que m'a coûté leur production. »
Or, le pouvoir exalte la concurrence mais protège les positions dominantes. L'ex-agriculteur devenu militant propose donc de limiter à 30 % les marges des distributeurs. Encore plus simple, sa suggestion d'afficher dans les rayons des grandes surfaces le prix payé au producteur pourrait s'avérer révolutionnaire. Présentation de Daniel Bernard
Pierre Priolet - Les fruits de ma colère
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07:54 Écrit par Pataouete dans Livre, Mes humeurs | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
@ Réalisme.
Je pense qu'il ne verra pas ses voeux se réaliser pour plusieurs raisons.
Une d'abord,le tertiaire,l'emploi dans le tertiaire, a augmenté par rapport à l'industrie et surtout à l'agriculture,c'est l'évolution et ceci,à mon avis, va perdurer.Et une autre plus sournoise de la part de nos politiques enfin ceux qui s'occupent de l'Europe.Le financement de la PAC est en nette diminution,mais vraiment en nette diminution par rapport à la cohésion économique et sociale(?????) comme inscrit dans l'Acte unique européen...
Hélas ,trois fois hélas, il restera le développement rural...
Pierre
Écrit par : Ulm Pierre | 01 mars 2011
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