02 février 2011
Les Chaouis Economie et Islam.
Économie traditionnelle.
L'élevage et l'agriculture et le commerce font partie des traditions Chaouis. Dans les zones agricoles, la femme aide l'homme dans l'élevage et dans l'agriculture. Le commerce est lié aux domaines des hommes exclusivement. Il existe des greniers appartenant à une tribu. Le grenier, c'est un lieu où sont entreposés des aliments naturels. La tribu des IHaddaden a construit un grenier de huit étages. Des cérémonies sont organisées chaque mois de mai dans ce lieu. Les tribus construisent des maisons dans les auteurs des vallées des Aurès et choisissent un endroit pour bâtir les greniers. En général, il y avait toujours des gardiens pour empêcher la dilapidation du stock par les brigands des autres tribus voisines. Dans les greniers, plusieurs denrées sont gardées pendant plusieurs années. Aussi, l'eau est bien préservée en cas de sècheresse.
Économie moderne.
Pendant la colonisation française, le taux de scolarisation de la région des Aurès était l'un des plus bas de l'Algérie française. Et après l'indépendance, la majorité des douars ne disposaient pas de l'électricité ni de l'eau courante. L'exode rural dans les années 1970, l'État algérien va relancer plusieurs projets pour freiner cet exode. Une forte immigration vers la France, la majorité des Chaouis travailleront sur les chantiers de construction dans les années 1960.
Le projet de la réforme agraire, la construction d'établissements scolaires (écoles, centres de formation, université), la scolarisation obligatoire, etc. Tout cela va améliorer graduellement la situation économique de la région des Aurès. Plusieurs artisans dans plusieurs domaines vont investir dans les villes. Le début de l'industrialisation dans les villes de l'Aurès à l'époque du président Boumédiène. L'assainissement des routes et des ponts, la construction de l'aéroport de Batna, l'installation du réseau électrique et du gaz naturel dans les zones éloignées, la construction d'un barrage hydraulique, etc., dans les années 1990, Tout cela facilitera les investissements.
La Guerre civile algérienne, le banditisme et le tribalisme vont freiner l'économie dans la région dans les années 1990 et au 21e siècle. Les compagnies Chinoise viennent pour investir dans la région des Aurès.
Religions.
Pendant l'Antiquité, les cultes berbères étaient pratiqués librement au début de la présence romaine. Au musée de Timgad, plusieurs fresques représentent les divers cultes Berbères.
Hérodote mentionne que les Berbères antiques vénéraient la Lune et le Soleil, auxquels ils offraient des sacrifices. Ifri, déesse de la guerre, très influente en Afrique du Nord, était considérée comme la protectrice des marchands et figurait à ce titre sur les pièces de monnaie berbères. Pline l'Ancien écrit qu'en Afrique, personne ne prenait de décision sans invoquer Africa (nom latin d'Ifri). Après la conquête romaine, elle figurait toujours sur les pièces.
Gurzil (ou Agurzil) est une divinité à la tête de taureau, fils d'Ammon. Corippus mentionne un certain Laguatan (la tribu des Luwata et sont Zénète), grand prêtre de Gurzil, combattant les Byzantins, qui l'auraient tué alors qu'il tentait de s'enfuir avec les icônes de Gurzil. Parmi les ruines de Ghirza, en Libye, se trouve un temple qui est peut-être dédié à Gurzil — d'où par ailleurs pourrait provenir le nom de la cité.
Pendant la Numidie, à N'Gaous dans les Aurès, plusieurs stèles africaines (Molchornor " sacrifice d'un agneau" ou stèles de Saturne avec mention d'un sacrifice particulier) ont été trouvées par les chercheurs et signalées par les historiens.
Koceila était de confession chrétienne et il y avait plusieurs églises dans les régions chaouis. L'influence de l'Église était considérable au temps de saint Augustin et pendant les donatistes près de Khenchela à Baghaï, et aussi lors des Byzantins.
Avant l'islamisation, certains berbères également étaient païens.
Au Moyen Âge, selon l'historien Ibn Khaldoun, à la veille de la conquête musulmane du Maghreb, plusieurs tribus berbères pratiquaient le judaïsme.
Il rapporte : « Une partie des Berbères professait le judaïsme, religion qu'ils avaient reçus de leurs puissants voisins, les Israélites de la Syrie. Parmi les Berbères juifs, on distinguait les Djeraoua, tribu qui habitait l'Auras et à laquelle appartenait la Kahena, reine qui a résisté à l'invasion musulmane et fut tuée au cours d'un des nombreux combats qu'elle avait livrés. Les autres tribus juives étaient les Nefouça, Berbères de l'Ifrikïa, les Fendelaoua, les Medîouna, les Behloula, les Ghîatha et les Fazaz, Berbères du Maghreb-el-acsa».
Les tribus citées sont donc originaires de l'actuelle Tunisie (ancienne Ifriqiya), des Aurès et de l'actuel Maroc. Mais Ibn Khaldoun ne donne pas plus de précisions sur ces tribus. Dans d'autres chapitres de son "Histoire des Berbères", Ibn Khaldoun traite de la résistance de la Kahena à la conquête arabe ou de l'histoire des tribus citées mais sans plus mentionner leur religion.
Mais d'après Gabriel Camps, les deux tribus berbères, Djerawa et Nefzaouas, étaient de confession chrétienne avant l'arrivée de l'islam.
Pendant l'islamisation, la population chaouis était Kharidjites en opposition au régime totalitaire, mais l'arrivée des fatimides changera la donnée des régions chaouis. Plusieurs conflits éclatent. La région bascule dans le dogme chiite pendant plusieurs années jusqu'à ce que les Hammadides se détachent du régime chiite et fassent allégeance aux régimes des Abbasides contrairement aux Zirides. Le mouvement almohade est fondé, au début du XIIe siècle, par Muhammad ibn Tumart. Il s’oppose au rite malikite pratiqué par les Almoravides, il était influencé par le chiisme. Par la suite, Abd al-Mumin (Almohades) et sa famille prennent tout le Maghreb jusqu'à l'arrivée au pouvoir du dogme sunnites des Hafsides et des Zianides. Les Mérinides avaient le pouvoir dans le Constantinois. Les Zianides n'imposeront pas une doctrine quelconque, mais la population imposera le malékisme. La construction des mosquées importante était seulement dans les villes à forte concentration jusqu'à l'arrivée des mouvements des zaouia ou des marabouts qui ont joué un rôle dans la société. Dans les montagnes, chaque tribu ou confédération construisait une mosquée en pierre destinée seulement au clan de la famille.
07:32 Écrit par Pataouete dans L'Algérie Les Berbères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : algérie, berbères, chaouis
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