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19 mars 2010

19 mars 1962 Les Accords d'Evian

 

 

19 mars 1962 : Les accords d'Évian

joxe.jpgLes accords d'Évian sont le résultat de négociations entre les représentants de la France et du Gouvernement provisoire de la République algérienne formé par le Front de libération nationale (FLN) durant la guerre d'Algérie. Ces accords sont signés le 18 mars 1962 à Évian et se traduisent immédiatement par un cessez-le-feu  applicable sur tout le territoire algérien  dès le lendemain.

Ces accords mettent fin à huit années d'une guerre qui n'en portait pas encore le nom et pour laquelle la France a déployé environ 400 000 hommes et durant laquelle de 250 000 à 400 000 Algériens sont tués (plus d'un million selon le FLN). 230px-Krim_belkacem.jpgPour la France, on décompte 28 500 morts du côté des militaires, 30 000 à 90 000 harkis, 4 000 à 6 000 chez les civils européens et environ 65 000 blessés.

Cependant, il est couramment acquis que le nombre de victimes civiles européennes et, surtout, indigènes de la guerre d'Algérie est bien plus élevé après le 19 mars qu'avant. Des 2 bords on a intérêt à faire "Table Rase".

Le référendum d'autodétermination est largement favorable à l'Indépendance de l'Algérie (5 juillet 1962) et 1 million de rapatriés regagnes la Métropole.

evian_accords.jpg

 

Trop tôt ou trop tard ?

Bien évidemment il n'est jamais trop tôt pour arrêter un massacre. Cependant, l'armée française (ou plutôt ses généraux) considéraient qu'ils avaient vaincu les "terroristes". Après avoir fomenté une révolte des Algérois et permis le retour aux "affaires" du Général De Gaulle et la constitution de la Vème République, ils se lancèrent dans un activisme factieux qui déboucha sur une véritable Guerre Civile qui détruisit à jamais tout espoir de réconciliation.

Trop tard surement ! Dès le traité Crémieux qui n'accordait pas la dignité aux indigènes l'affaire était faite. A-t-on connaissance d'un pays occupé qui tôt ou tard ne va pas lutter pour retrouver son indépendance ? Mais au delà, lorsque des mouvements nationalistes ont commencé à éclore (1920), dès après la seconde guerre (l'Algérie avait été libérée par les troupes US en 1942), ou dès le début des actions terroristes, plutôt que de persécuter, interner, torturer..., les leaders favorables à un règlement politique de "l'affaire algérienne" on avait cherché une solution amiable, bien qu'une telle solution soit totalement inconnue de par le vaste monde. Au lieu de cela, les "Pieds-noirs" ont fuit leur pays et l'Algérie a été "gouverné" par les colonels du FLN aux attitudes et aux compétences douteuses qui ont totalement laminé ce beau pays.

Comme toujours une victime : le Peuple d'Algérie.

 

07:59 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : algérie, accords d'evian, 19 mars 62

Commentaires

Hier, une ligne dans le journal, pour rappeler ce qu'était ce 19 mars 1962

Merci Yves

Écrit par : noelle | 19 mars 2010

J'arrive bien tard dans cet espace de communication, mais il n'y a ni tôt ni tard dans une vie, à chacun son heure, vous êtes toutes, et tous fondamentalement mes "Frères", et "Soeurs", il n'y a qu'une humanité et les ignorances ont joué un mauvais tour à chacune de ses parties. Mon intrusion dans votre espace de communication n'est pas une intrusion, vous découvrirez en moi un être poli et policé. Vous n'étiez pas nés en 1830, ni moi, vous n'avez pas été les intrus que furent les acteurs de l'époque, nous sommes vous et moi dans un morceau de cette histoire là, et vous voyez et savez qu'en vérité nous avons à nous en parler, la vie continue, l'histoire qui commençait en 1830 était une partie, un moment du Dessein du Créateur, "1962" aura été un tournant cruel pour une partie, de délivrance pour une autre, mais en aucun cas ce n'était fini, "achevé", ceux qui ont actuellement "L'Algérie" en main on peut en dire ce qu'on veut, ils l'ont en main, n'y a t-il aucun bien qui s'exprime d'eux ? Songez que le colonel Houari Boumédiène avait accompli en un laps de temps très bref une politique de scolarisation inouïe, mais le défi était trop grand, les handicaps si nombreux que fatalement, de fil en aiguille, il finira par se produire des laideurs, des crimes inouïs et une vie qui s'y réduit à l'intoxication quotidienne au café et à la cigarette. Moi qui humblement m'adresse à vous, je n'ai rien eu de l'ère Boumédiène, je vivais là-bas parmi vous, et au bilan, pour être venu là-bas en 1966, (Je suis revenu à ce pays en 1984), je découvre qu'avec cette "Indépendance" j'ai un statut de marge, mon clan familial est là-bas, et je suis porté par une vérité qui exige des interlocuteurs adultes, sérieux. J'avais neuf ans en 1962, je vivais dans un village qui venait d'être une S.A.S, j'avais l'âge qui permet qu'un être se souvienne, nous étions pouilleux, la guerre avait trop longtemps duré : Trop longtemps. "Le peuple d'Algérie" est-il toujours la victime, comme vous dites ? A qui de France un être comme moi doit-il s'adresser lorsque le sens de sa vie n'est pas de s'adresser aux colonels "d'Algérie", mais bien à France ? Dans "Le peuple d'Algérie", il y a des gens insolemment riches, et d'autres qui tendent la main pour quémander leur pitance, il y a beaucoup de voleurs, et beaucoup de laissés pour compte. En votre âme et conscience, vraiment en votre âme et conscience, là où chacun est seul avec lui même, et avec la question divine, au-delà de toute vanité, toute comédie, dans l'ordre sérieux, vraiment sérieux des choses de la vie, la vie toute nue (Sans voile ni burka), cette question : La vie, l'histoire ont-elles oui ou non un sens ? Une direction ? Elle dit bien ce qu'elle dit la chanson que vous avez placé juste après l'article sur les Accords d'Evian. A mon échelle microscopique de Fourmi, et pour n'avoir pas été un adulte au moment des Accords, je vis la vérité de cette façon: Evian, c'est de l'eau, une eau minérale, et le destin était que je vive là-bas à l'enseigne de l'Eau, à "Aix" (En Provence), Aix vient du latin ex aquae, de l'eau. "Et Nous avons tiré de l'eau toute chose vivante", dit Dieu dans le Coran. "L'Algérie indépendante" pue la mort, la peur aussi, c'est incompréhensible ! Une histoire lugubre, pourquoi ? Pourquoi ? Pourtant, ils font des choses... Un exemple : L'aéroport de Zenata Tlemcen sur le point d'être achevé. Une vraie carte postale ! J'ai vécu à cet endroit là en pleine guerre, j'ai vu ce que c'était, je vois ce que c'est devenu. La France m'empêche, littéralement, de me rendre auprès de mon vieux père, (82 ans), et ma vieille mère (75 ans), alors que de l'aéroport Zenata Tlemcen à l'aéroport de Marseille Marignane il y a tout juste 1h30 de vol : La France me vole ma vie familiale pour éviter de traiter le problème, et comment voulez vous que nous avancions lorsque la vérité est bloquée ? L'Association Nationale des Pieds Noirs Progessistes : Le mot "Progrès" est défini par le dictionnaire ainsi "évolution positive de la civilisation". Quelle civilisation ? Universelle, celle qui nous fera être ensemble, et nous donner mutuellement pour un but commun, ou encore et encore l'un qui se croit meilleur que l'autre ? Vous connaissez bien, je le devine, la vie d'Abdelkader qui déjà en son temps invitait les Français à la complémentarité, s'il avait été compris et écouté le visage de l'Histoire aurait été radicalement autre,mais comme me disait le condisciple Christian, précoce, extralucide alors que nous n'étions que des collégiens à Aix-en-Provence "avec les si on mettrait Paris en bouteille". Le colonel Houari Boumédiène avait donné l'ordre d'arracher les vignes destinées au vin: Il tenait de Abdelkader, il voulait purifier la terre du Coran, mais peu de colonels ont eu ou ont l'âme d'un "Boumédiène" dont l'aura était telle qu'en France en ce temps là ça renforçait la respectabilité de quiconque était respectable. Mon professeur de Français au lycée à Aix, une demoiselle,Melle Bardet,m'a dit un jour : "On n'est jamais respecté que par le travail". Les deux rives de la Méditerranée sont à jamais liées, même une victoire en France du Front National n'y changerait rien, mais la vérité nouée par ces histoires nationales, (FN, FLN), est universelle, celle qu'Abdelkader avait à l'esprit, que ne pouvait pas comprendre un Français alors aveugle, aveuglé par La Force des armes, et l'esprit pollué par les Infâmes. Alors que la beauté du vivre n'est pas dans le repli sur soi,mais dans l'émulation que provoque la coexistence des différences. Nous avons été créés pour vivre E/Ensemble sur cette Terre, selon des normes en vérité définies par le Créateur. La France a définitivement perdu "L'Algérie", il suffit d'y voir les Chinois à l'oeuvre dans la réalisation d'une gigantesque autoroute qui traverse le territoire d'est en ouest, une oeuvre sur le point d'être achevée, les colonels ont varié les partenaires pour ne pas être une chasse gardée de la France, mais il reste une part à vivre entre nous, qui ne saurait être belle et féconde que si la vérité salvatrice n'est plus l'objet de méprise. J'ai tant de choses à vous dire, mon modeste blog réussirat-il, et de vous là-bas aura t-il L'ECHO mérité?

Écrit par : El Ajri | 20 mars 2010

Copie de l'entretien publié ce jour par le journal "El Watan", accordé par l'historien Mohammed Harbi.
Mohamed Harbi. Historien
« Le pari des Accords d’Evian n’a pas été tenu »
Historien de référence du nationalisme et de la révolution algérienne et acteur de premier plan de cette révolution au sein du FLN, Mohamed Harbi — ayant lui-même participé aux premières négociations — rappelle avec concision le contexte politique dans lequel les Accords d’Evian ont été signés et leur contenu. Il nous livre aussi des clés de compréhension de la relation algéro-française, qu’il analyse sans concession, et ouvre avec pertinence des questionnements dont devraient se saisir les responsables politiques des deux Etats. Mohamed Harbi est l’auteur d’ouvrages qui font autorité, dont Archives de la révolution algérienne, (Jeune Afrique, 1981 ) ; Le FLN, mirage et réalité, (Jeune Afrique, 1980 et 1984) ; Le nouvel ordre international, (Arcantère, 1992) ; L’islamisme dans tous ses états (sous sa direction) (Arcantère, 1991) ; L’Algérie et son destin, (Arcantère, 1992) ; Une vie debout, vol. 1, (La découverte, 2001) ; La Guerre d’Algérie (en collaboration avec Benjamin Stora, 2004) ; Le FLN : Documents et histoire, 1954-1962, (en collaboration avec Gilbert Meynier, Fayard, 2004).


Les accords d’Evian, signés le 19 mars 1962 entre la France, puissance coloniale, et les représentants du GPRA, étaient-ils exclusivement fondés sur les modalités réglementant le recouvrement par le peuple algérien de sa souveraineté nationale ?
On oublie, quand on évoque les accords d’Evian, le contexte de l’époque. Nous étions face à des problèmes militaires que nous n’avions pas les moyens de résoudre, mais nous avons réussi, aux plans politique et diplomatique, à fragiliser la position de la France qui, par ailleurs, affrontait une sédition. Le compromis d’Evian reflète cette situation. Le Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) a honoré les revendications exprimées dans l’appel du 1er novembre. Il n’a pas cédé sur la question du Sahara. Il a fait reconnaître le principe de la réforme agraire. Reste que la place des questions économiques était seconde.
Toutes les dispositions contenues dans ces Accords ont-elles été mises en œuvre ? Ont-elles été respectées par l’une et/ou l’autre parties signataires ?
Non. Par exemple, la récupération des richesses en vertu de la problématique algérienne s’est faite en contravention des accords d’Evian qui prévoyaient une juste et préalable indemnisation. Un autre exemple, les accords d’Evian transmettaient à l’Etat algérien l’héritage français en Algérie. En fait, la transmission s’est faite à l’Etat FLN. Aucun autre mouvement n’a été autorisé à présenter des candidats à la constituante. C’est également une dérogation aux accords d’Evian. Ces accords reposaient sur un pari : la cohabitation entre deux communautés sous l’autorité d’un Etat multiculturel. Il n’a pas été tenu. Le premier coup a été porté par l’OAS, les Wilayas ont fait le reste. C’est ce qui a fait dire à Jean-Marcel Jeanneney, premier ambassadeur de France en Algérie : « Si les choses se sont mal passées, ce n’est ni la faute du gouvernement français ni des Algériens… » Aucun des deux interlocuteurs d’Evian ne maîtrisait son propre camp.
Que reste-t-il des Accords d’Evian, 48 ans après leur signature ? Ne sont-ils pas dépassés ? Dans leurs relations bilatérales, l’un et/ou l’autre Etats peuvent-ils encore s’en prévaloir ?
L’Algérie a mis un terme aux clauses qui limitaient son indépendance économique et culturelle, mais elle avait un privilège quant au statut des Algériens en France.
Qu’elle se réfère à un texte de droit pour le garder, c’est de bonne guerre, même si on peut lui opposer que ces pratiques les ont rendus caducs. Mais si cette revendication n’est pas seulement un chiffon rouge à l’usage des émigrés, la diplomatie algérienne ne pourra se dérober au principe selon lequel, entre deux Etats souverains, l’équilibre des avantages est de rigueur. Et dans ce cas, pourquoi revenir à Evian et ne pas traiter l’ensemble des relations bilatérales comme cela a déjà été envisagé
Comment expliquez-vous que les Etats français et algérien n’arrivent pas encore à dialoguer sereinement de leur passé commun ? Ce travail, s’il est amorcé par les historiens et les sociétés civiles des deux pays, n’est-il pas encore marginal ?
Les controverses franco-algériennes ne sont pas toutes de même nature. Il y eut d’abord les controverses vitales pour l’Algérie, consécutives aux nationalisations et au statut des émigrés. Aujourd’hui, la controverse porte, entre autres sujets, sur la compréhension du fait colonial. Ce thème est devenu une question d’actualité à partir du moment où les associations de rapatriés et de défense de l’OAS ont reconstitué des relais politiques au Parlement faisant, à tort ou à raison, du vote pied-noir un enjeu politique. Côté algérien, la tentation de refonder le lien social en réactivant le passé colonial et d’unifier les Algériens est claire. Il ne fait pas de doute que la force de l’Etat n’est pas organisée et utilisée de façon efficiente. Les élites, qui se partagent le pouvoir en alliance ou en concurrence, se montrent incapables d’élaborer des objectifs qu’il faut poursuivre en trouvant pour cela des moyens appropriés. Au lieu d’éduquer politiquement la nation, elles se bercent d’illusions en privilégiant leurs intérêts de groupe par rapport aux intérêts de puissance de l’Etat. Un Etat est crédible auprès de ses interlocuteurs quand il s’appuie sur ses populations et les respecte.
Pourquoi l’Etat français est-il réticent à reconnaître sa responsabilité dans la colonisation de l’Algérie et des méfaits qu’elle a engendrés ?
Examinez la politique de la France sur le génocide au Rwanda et vous aurez une réponse. Il a fallu un fiasco diplomatique de première grandeur pour que le président de la République française trouve une formule alambiquée pour admettre les responsabilités de la France dans le génocide des Tutsis. Pourtant, les considérations de politique intérieure ne pèsent pas autant que pour l’Algérie.
La loi du 23 février 2005, n’était-ce pas pour faire capoter le pacte d’amitié que le président Chirac s’apprêtait à signer avec le président Bouteflika ?
Tout n’est pas encore clair dans le traitement de ce dossier. Pendant que se déroulaient les discussions à son sujet, une commission de l’Assemblée nationale avait entamé un débat sur le fait colonial. Ce débat n’avait rien de secret et tous ceux qui le suivaient savaient qu’il allait déboucher sur une révision de la compréhension du fait colonial. Si, à ce moment-là, notre diplomatie avait mis en garde le gouvernement français sur les conséquences qu’elle entraînerait dans les relations bilatérales, le débat aurait sûrement gagné en clarté. Lorsqu’avec Claude Liauzu, Gérard Noiriel, Gilles Manceron et Gilbert Meynier, nous avons donné une conférence de presse pour dénoncer au nom des historiens cette loi, l’Algérie n’avait pas réagi. J’aimerais bien comprendre pourquoi ? Les Algériens ont besoin de savoir. Ils doivent bénéficier du droit à l’information. On ne doit pas les traiter comme des potiches qu’on mobilise en claquant des doigts.
Les binationaux pèsent-ils dans la relation entre les deux Etats ? Représentent-ils un des enjeux de la relation algéro-française ?
Ils sont bien sûr un enjeu, ne serait-ce que dans les batailles mémorielles dont les incidences politiques sont évidentes. La jeunesse scolaire en France est composée aujourd’hui de Français d’origines maghrébine, africaine et asiatique appartenant à l’ancien empire colonial. Or, l’histoire enseignée à l’école est encore, malgré quelques ajustements récents, l’histoire d’une partie des Français. Il y a déjà plus d’une décennie, Suzanne Citron avait, dans un ouvrage, Le mythe national, l’histoire de France revisitée, préconisé l’intégration de l’histoire des groupes minoritaires en France, ce qui appelle une condamnation claire et nette du phénomène colonial et de l’esclavage. Or, pour beaucoup de dirigeants français, l’enseignement de l’histoire est conçu comme un outil de francisation et non comme un instrument d’ouverture sur les autres.


Par Nadjia Bouzeghrane

Écrit par : El Ajri | 20 mars 2010

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