02 juillet 2009
Mes Vins pour le Plaisir
A l’heure où la mode, le marché, la technologie et le dogme ont tendance à transformer le goût du vin, Marianne a sélectionné cent « coups de cœur» sur le critère de la fidélité aux principes de l'appellation d'origine. Un paysage, un climat, du raisin et des hommes, pour le sublime plaisir de déguster des crus disant où ils sont nés et qui les a vinifiés. Une promenade gourmande dans la légende du vin de France. Bonne route et douce soif.
Par Éric Conan et Périco Légasse
A la lecture du hors série de Marianne : « 100 vins pour le plaisir » j’ai décidé d’ouvrir une nouvelle rubrique, j’ai déjà dit beaucoup de chose sur l’Algérie. J’ai la prétention de prétendre aimer fouiner les petits producteurs indépendants à la recherche d’un vin de terroir.
Et depuis une vingtaine d’année, je me suis forgé un petit catalogue de producteurs fort sympathiques. J’ai même eu le plaisir d’en retrouver certain sur des cartes des vins fort réputés.
Extrait de l’Edito de 100 vins pour le plaisir
Personne ne doute de l'amélioration générale de la qualité du vin. On n'en a pourtant jamais autant bu d'aussi mauvais. Si les progrès de l’œnologie ont permis une maîtrise des méthodes de vinification et si certains se soucient de revenir à une culture plus respectueuse de l'environnement, le paradoxe veut que la quantité de vins imbuvables augmente. Lorsque nous disons imbuvables, nous ne faisons pas allusion aux piquettes rustiques ou aux bibines industrielles victimes de la négligence, de l'incompétence, du mercantilisme d'un négoce ou d'une viticulture ayant fait pisser la vigne durant de si longues années, mais à ces vins « parfaits », stéréotypés ou conformes, loués par une critique tout aussi formatée. Car la pensée unique existe aussi dans le monde du vin, pourtant si divers.
Au moment de nous lancer dans ce tour de France des appellations, nous avons distingué ceux qui servent la vigne de ceux qui s'en servent. Se servir de la vigne consiste à fabriquer des vins-trophées censés révéler les performances œnologiques de leurs vinificateurs, dans le seul but de décrocher de grosses notes permettant de ramasser de gros profits au détriment des gogos qui croient à cette compétition. Pour ces illusionnistes, les valeurs de l'appellation d’origine cette AOC sur laquelle repose l'identité et la spécificité du vin de France, donc sa suprématie supposée, ne sont que foutaise et archaïsme. Une suprématie qui ne signifie en aucun cas «meilleur» mais « unique ». Car il serait absurde de prétendre que la France produit les meilleurs vins du monde. En revanche, leur unicité est encore incontestable et doit le rester. Machu Picchu n'est pas Pompéi, Venise n'est pas Istanbul et le Mont-Saint-Michel n'est pas le Taj Mahal. Reproduire partout le même type de vin, comme certains s'y efforcent aujourd'hui, reviendrait à reconstituer ces sites un peu partout à l'identique.
Servir la vigne, au contraire, consiste à laisser s'exprimer l'authenticité d'un cru, en y enracinant la plante et en procédant à des vinifications les plus respectueuses de l'endroit, du climat et d'un tradition locale ayant donné à ce vin d'ici un goût que l'on ne trouve nulle part ailleurs. Comme le disait René Renou, regretté président du Comité national de l'INAO pour les vins et eau-de-vie.
« Le bon vigneron n'est pas celui qui se met sur la photo, mais celui qui tient le spot pour éclairer la scène. » Un vin authentique - petit ou grand - est d'abord celui qui reflète le paysage où il voit le jour, le millésime de sa vendange et la personnalité de son vinificateur. Fondateur de l’Institut français du goût et œnologue Jacques Puisais use pour cela d’une formule de la devise de Marianne « gueule de l'endroit et de du bonhomme qui l'a fait ». L’exact contraire de ce que préconisent aujourd'hui certaines technocratie viticoles obsédées par la compétitivité des vins français, leur « adaptation» au marché de la grande distribution leur alignement sur des critères qualitatifs mondialisés.
Pauillac pour tout le monde ! Cloner à l'infini un produit-phare, en le décrétant étalon du grand vin, grâce à la complaisance de jury imbéciles ou intéressés. Et la masse des amateurs néophytes de se précipiter guide en main dans les foires aux vins pour acheter une
Caisse de Château-Mouton-de-Panurge.
11:08 Écrit par Pataouete dans Mes Vins pour le plaisir | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : vin, marianne
Commentaires
J'ai une "toute petite cave" avec un maximum de 96 bouteilles !! Pas loin de 100.
Écrit par : alsacop | 02 juillet 2009
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