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26 avril 2009

L'adieu d'une reine

Elle avait rangé sa première "deuxième peau" au crépuscule des Jeux de Pékin, à l'été 2008. Dimanche dernier, Véronique Pecqueux-Rolland a raccroché celle de Dijon et mis un terme à sa carrière après dix-sept années de passion partagée, au plus haut niveau, avec la petite balle ronde. Portrait d'une légende et retour sur le parcours d'une des plus belles ambassadrices du handball français.

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C'était hier. Ou presque. Dans les bras glacés de l'hiver norvégien. Sa frimousse arborait un sourire enchanteur. La numéro 8 des Bleues exultait, entraînant ses copines dans le chahut. En boutant les Danoises, princesses du grand monde, les troublions d'Olivier Krumbholz venaient de se qualifier pour les Jeux Olympiques, pour la première fois de l'Histoire du handball féminin français. Beaucoup découvraient alors celle qui s'appelait encore Véronique Pecqueux. Mais déjà, sa présence, son inaltérable ténacité avaient séduit.



C'était hier, encore. Les larmes, cette fois, coulent sur son doux visage, se mêlent à la sueur qui perle. Loin des latitudes scandinaves, loin de Dijon et des siens, Véronique, devenue entre-temps Madame Rolland, s'engage dans le corridor qui mène aux vestiaires du National Stadium de Pékin. La France vient de s'imposer face à la Chine, et achève l'exercice sur une honorable cinquième place. Mais les esprits s'évadent, se figent bien loin de ces considérations purement sportives. Comme plusieurs de ses camarades de bataille, « Véro » quitte la maison bleue sur ces entrefaites. Sa voix tremble. Ses pensées vont à son époux Julien, et à Gabin, son bout de chou. Les regrets, alors, l'envahissent. Elle sait qu'elle ne goûtera jamais au bonheur sacré d'une médaille olympique. Seule gourmandise qui se sera finalement toujours refusée à la « fripouille » de Dijon.



Une carrière bercée de gloire et de larmes
Toutes les autres, elle est allée les décrocher, à force d'abnégation, de courage, d'envie. Dans les plus beaux théâtres du Monde. A commencer par l'antre prestigieux de la Dom Sportova de Zagreb. Au coeur de la bronca, on se souvient encore de ce farfadet affolant la défense hongroise, s'infiltrant inlassablement. Offrant son corps à la patrie pour obtenir un jet de sept mètres. LE jet de sept mètres. Anita Görbicz, le génie magyar, commet l'irréparable. Les Bleues sont au septième ciel. Quelques années plus tard, les deux jeunes femmes se croiseront à l'occasion d'une interview publiée dans L'Equipe. La Diva hongroise ne cachera rien de son admiration pour la pivot française. Monument de la tribu tricolore, Véro ne perd rien de sa splendeur sur les sols domestiques où elle fait tour à tour le bonheur de Dijon et de Besançon, ses deux clubs de coeur. C'est avec la formation Franc-comtoise qu'elle réalise en 2003, le carton plein : Championnat, Coupe de la Ligue et Coupe de France. Et la Coupe des vainqueurs de Coupe sur la scène européenne. La totale...



On dit d'elle qu'elle est aussi un défenseur hors-du-commun. Electron libre, toujours prompt à gratter le cuir à la moindre occasion. Véro est partout. Icône d'un sport qu'elle chérit. Exemple parfait de la femme capable de mener de front sa carrière sportive et sa vie de famille. En 2004, après un championnat d'Europe quelque peu déroutant, elle prend du recul. Le Mondial de Saint-Petersbourg de 2005, Véro le vit depuis la tribune de commentateur pour Sport +. C'est pourtant elle qui s'en est allée batailler aux côtés de la Fédération pour que la France obtienne l'organisation du Championnat du Monde 2007. Comment, alors, imaginer qu'elle ne puisse parader en ces lieux familiers. De retour à Dijon après deux nouvelles saison passées à Besançon, elle rempile en Bleue pour décrocher une surprenante médaille de bronze à l'Euro Suédois 2006.


L'ovation reçue à Pau, en ouverture du Mondial français contraste avec les yeux rougis et les mines meurtries du quart de finale abandonné aux Roumaines. Cette fois, c'est sûr, l'aventure sur les planches planétaires s'achèvera aux confins de l'Orient, comme annoncé. On pouvait imaginer que son numéro 8 gambaderait encore quelques temps du côté de Dijon. Mais la famille Pecqueux-Rolland attend un nouvel heureux événement. Comme elle a toujours su le faire, Véro a pris une décision en accord avec ses principes et ses envies. En accord avec son coeur. Ce coeur fait d'or et de bravoure qui l'a toujours menée où elle voulait.


C'était dimanche, devant un palais des Sports de Dijon comble. L'histoire retiendra que c'est sur un match nul avec Besançon que la grande dame a fait ses adieux au handball. Pour s'en retourner à la vie. Une vie qu'on lui souhaite belle et rayonnante.

extrait de Hanline n°196

Pour ma part, j'ai toujours considéré qu'elle était la "fille" de Paule et Jean-Pierre... s'ils se reconnaissent !!!

 

09:17 Écrit par Pataouete dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : véronique pecqueux-rolland, hand-ball

Commentaires

C'est vrai, très grande championne...elle a la "gnac!

Écrit par : alsacop | 27 avril 2009

Les commentaires sont fermés.