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22 mars 2010

Ah ! c'était ça la vie !

 

Ah, c'était ça la vie !

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Saint-Germain des Prés, après-guerre. Dans les volutes de la cave du Tabou - la boîte qui voit alors défiler le Tout-Paris "Vian" - François, Jean, Eduardo, Laurence et Julie font leur éducation politique, sentimentale et philosophique. Dans cette société où la blessure vichyste est encore à vif, où l'Indochine gronde et où les extrêmes - fasciste et communiste - menacent de scinder le monde en deux, ils tentent de trouver leur place, avec ou contre les générations précédentes. Cela passera d'abord par l'encartement collectif au PCF avant que celui-ci ne dérive vers l'antisémitisme et que chacun prenne sa propre route.

Cosigné par l'écrivain Jorge Semprun et le réalisateur Franck Apprédéris, "Ah, c'était ça la vie !" - en référence à une chanson d'Yves Montand - nous parle d'une époque où l'engagement - politique, moral et amoureux - avait un autre sens. Servi par un joli casting, le téléfilm laisse néanmoins songeur, peut-être parfois un peu trop caricatural. Mais l'époque bénéficie d'un sérieux capital nostalgie...

Le Colonel

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Personnellement, j'ai bien apprécié ce Film. Mais je voudrais surtout revenir sur le personnage du Colonel, le père. Descendant d'une vieille famille de la noblesse et d'une lignée de Généraux, il est en 1950, colonel de réserve ce qui laisse à penser qu'il n'a pas du avoir une attitude très résistante pendant la guerre. Il est outrageusement Antisémite et manque l'apoplexie lorsqu'il comprend qu'il reçoit un Juif à sa table. Heureusement, une autre convive lui explique qu'elle a été recueillie par une famille juive alors que ses parents étaient déporté pour fait de résistance.

Un peu plus tard, son fils ainé, Saint-Cyrien et Officier, revient en convalescence d'Indochine. Il est fier de ce garçon qui perpétue l'honneur de la famille et surtout défend les valeurs de "l'Occident Chrétien". Lorsqu'on lui annonce que ce fils est mort pour la France à Dien Bien Phu  il ne manifestera que sa fierté laissant sa femme dans une profonde mélancolie.

Il s'exprime sur les Décrets Crémieux non pour regretter que l'on n'ait pas reconnu les indigènes d'Algérie mais pour s'esclaffer que l'on ait accordé la Nationalité aux Juifs d'Algérie.

Enfin, lorsque son fils, Normalien Sup' et Officier Parachutiste appelé en Algérie, revient en permission avec toutes ses angoisses il finit par le pousser au suicide devant ses yeux.

Bien sur le personnage est caricatural mais il laisse augurer de ce qu'était l'état d'esprit de la vieille droite réactionnaire et des officiers généraux et supérieurs des années 60.

 

07:08 Écrit par Pataouete dans Film Théatre, L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : l'occident chétien