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16 novembre 2010

La Journée des Tomates ou du Recul

 

Il y a quelques jours, je vous présentais un livre à propos de François Mitterrand et la 4éme. Vous pouvez le retrouver ICI.

Je n'ai pas encore lu ce livre mais j'ai regardé le documentaire que les auteurs nous ont présenté il y a quelques jours. Bien entendu, cela m'a provoqué quelques réactions et souvenirs. Je voudrais essayer de synthétiser cette période 1956-57, ou tout a basculé.

Le gouvernement Guy Mollet

Guy_Mollet.jpg

En 1956, lors de la campagne pour les élections législatives, il anime, aux côtés de Pierre Mendès France, François Mitterrand et Jacques Chaban-Delmas, le « Front républicain », coalition réunie sur un programme de modernisation économique et sociale et de paix négociée en Algérie, qui obtient une courte majorité. Alors que le président René Coty propose à Pierre Mendès France de former un gouvernement en 1956, celui-ci refuse et lui suggère Guy Mollet.

À propos de l'Algérie, il est le dirigeant du Front républicain aux idées les plus avancées : la guerre est pour lui « imbécile et sans issue » ; l'indépendance est dictée par le bon sens.

Confronté, lors d'une visite à Alger le 6 février 1956, à l'hostilité violente (jets de légumes, cris, menaces de mort explicites) de la population d'origine européenne (appelée journée des tomates ou journée du Recul), puis à l'impossibilité de réunir une majorité parlementaire sur une ligne libérale en Algérie, il s'engage dans une politique répressive et refuse toute solution négociée avant la conclusion d'un cessez-le-feu ; il double en six mois les effectifs militaires déployés sur place en envoyant le contingent. Il doit renoncer à nommer Georges Catroux ministre résidant en Algérie. Il propose à Pierre Mendès France, puis à Gaston Defferre d'exercer cette fonction, mais ceux-ci refusent. Il désigne donc Robert Lacoste.

François Mitterrand est successivement Ministre de L'Intérieur et Garde des Sceaux. Il déclare préférer être au gouvernement car il est persuadé que ce gouvernement ne durera pas très longtemps et qu'il espère remplacer Guy Mollet à sa tête.

Après avoir été mis en minorité par l'Assemblée nationale, le cabinet Mollet, qui détient le record de longévité de la IVème République, chute en mai 1957. François Mitterrand ne sera pas nommé Président du Conseil.

Mitterrand et la Bataille d'Alger.

F Mitterrand et la Gd'A.gif

Lorsque les négociations pacifistes sont abandonnées, ou peut être pour en provoquer la chute, des Ultras européens déclenchent un attentat meurtrier dans les ruelles de la Casbah. Les militants du FLN décident de porter leur action dans le centre ville d'Alger. Une succession d'attentat vise les bars "sélect" de la rue Michelet, les transports en commun, des candélabres d'éclairage public à des carrefours stratégiques et le Casino d'Alger. Ces attentats font de nombreuses victimes.

Janvier 1957, le gouvernement décide de lancer ce qui fut ensuite appelé la Bataille d'Alger. Cela peut paraitre une réponse évidente du pouvoir établit mais ce sont surtout les Pleins pouvoir accordé à l'Armée et à son chef le Général Massu qui ouvrent la porte à l'arbitraire, à la torture, aux corvées de bois et aux exécutions sommaires. Et dire que les chefs militaires sont pour la plupart d'anciens résistants !

Il y a 7 condamnés à mort, dont 1 européen, dans les geôles de Barberousse. Certain ont commis des "crimes" établis. Pour d'autres, ils préparaient des attentats mais avaient été interpellés avant de les avoir commis. Des recours en grâce sont introduits auprès du Président de la République. François Mitterrand, alors Garde des Sceaux transmet pour chacun d'eux un avis défavorable à la demande de grâce.

Les "Amis politiques" de François Mitterrand démissionnent en dénonçant ce qui est en train de se passer à Alger. Mitterrand, lui, reste, toujours dans l'idée de succéder à Guy Mollet.

Il faut porter au crédit de Mitterrand une lettre ou, en sa qualité de garde des sceaux, il dénonce les pratiques totalement arbitraires des militaires en Algérie. Il réclame que la Justice soit réintroduite à Alger. Lettre morte bien entendu.

Camus en avant.jpgEn réunion avec Françoise Giroud  et Jean Jacques Servan-Schreiber, Albert Camus déclare : " Je connais les miens, plus rien ne sera possible et il va vous falloir tirer contre eux et je n’en serais et je crois qu’il n’y aura plus de gouvernement possible dans ce pays."

Je vous laisse imaginer le mal que j'ai eu à faire voter Mitterrand à mes proches anciens militants pacifistes d'Algérie.

07:38 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : 4eme république, guy mollet, mitterrand

08 novembre 2010

Les événements s'accélèrent !

Lorsque j'ai ouvert ce blog, mon idée directive était de parler de l'Algérie. De toute l'Algérie. De rapporter tout élément recueillit, de narrer mes témoignages et impressions personnelles et surtout d'ouvrir et d'élargir les débats trop souvent focalisés sur le petit bout de la lorgnette du parti prix éditorial. Le nombre toujours croissant de mes visiteurs me laisse à penser que j'ai modestement atteint mon but.

Depuis quelques temps, les événements s'accélèrent, et c'est tant mieux !

Le Gouvernement, probablement toujours dans sa recherche de ratisser les voix d'extrême droite, flirte avec les anciens de l'Algérie Française toujours Algéronostalgique. Mais est-ce une raison pour réintégrer dans les anciens combattants, les soldats factieux de la République ?

Généraux 001.jpgLa fin de la Quatrième République, je pourrais dire le désastre de la quatrième, est désormais beaucoup présenté. Il est vrai que le gouvernement issu des élections de 1956, des promesses de solutions au problème algérien, de la première visite mémorable de Guy Mollet à Alger, il fut reconduit à l'aéroport par les manifestants sous les tomates et les carottes, tiens il faudra que je vous raconte mes souvenirs de petit garçon, un virage à 180°, la partie la plus à gauche de la SFIO qui se désolidarise, les pleins pouvoirs à l'armée, l'arbitraire, la torture, les assassinats…( de Français et de Musulmans) et probablement le début le l'évolution inéluctable.

Le coup d'état du 13 mai 1958, le Comité de Salut Public, le retour du Général de Gaulle aux affaires, la constitution de la Cinquième, dont nous constatons aujourd'hui encore les travers monogarchiques, encore les pleins pouvoirs…Juste un petit aparté, on a beaucoup reproché à de Gaulle sa trahison. En fait de tout son périple triomphal en Algérie, il a beaucoup dit qu'il nous avait compris mais la reconnaissance de l'Algérie Française n'a été prononcée qu'une fois et une seule à Mostaganem juste avant son départ et probablement enivré par l'accueil impérial de la foule en délire !

lavalise1.jpgEnfin, la poursuite des dérives factieuses, d'une partie de l'Armée,soutenu par une partie des Français d'Algérie, l'Armée secrète et les exactions qui ne pouvaient qu'aboutir à l'abandon de leur terre par ce million d'hommes et de femmes déraciné pour la deuxième fois en un siècle et que nous appelons désormais les "Pieds Noirs".

France-Info à ouvert le débat deux ans avant le cinquantième anniversaire de l'Indépendance. Souhaitons que les portes de la vérité historique s'ouvrent.

Une chose est sure, on ne refera pas l'histoire et comme toujours il n'y aura qu'un dindon : le Peuple !

07:18 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : algérie, guy mollet, 13 mai 58, indépendance