13 septembre 2009
Père Henri
Il y a des fois des concours de circonstance amusants.
Cette semaine je recevais ma cousine. De cela je vous reparlerais. Le soir même de son arrivée, un coup de fil. C’était le prêtre qui a la charge des archives à l’Evêché d’Alger et séjournant dans sa famille à Lyon, qui me téléphonait pour que nous allions mâchonner. A mon retour, un message reçu de Copains d’Avant, d’une marseillaise qui pourrait bien être mon amie d’enfance (à confirmer). Si ce n’est pas la loi des séries…
Le Père Henri
Le père Henri occupe désormais la charge des archives des registres paroissiaux de l’archevêché d’Alger. C’est lui qui nous a reçu lors de notre voyage, avait, à ma demande, préparé le terrain puis nous a ouvert tous les registres ou je pensais trouver quelque chose sur l’histoire religieuse de ma famille.
Bien sur nous avions échangé nos vies et apprenant qu’il était originaire de Lyon, je l’avais invité à reprendre contact lors de son prochain séjour.
Aussitôt dit aussitôt fait : « Allo, c’est le père Henri à l’appareil ».
Après son séminaire, il débuta son sacerdoce à Alger en 1950 et il y est encore, 59 ans d’une vie consacrée à la foi catholique en Algérie.
Au tout début il était dans l’ombre de l’Abbé Scotto, prêtre humaniste d’Alger qui fût l’un des chantres de l’égalité de tous les habitants de l’Algérie, à ce titre vilipendé par les sympathisants OAS, et qui fût enfin archevêque de Constantine. Bien sur il a aussi connu Monseigneur Duval, dont je vous ai déjà parlé.
Ensuite, et après l’indépendance, il prit en charge la paroisse de Belcourt et y consacra sa vie. Au moment de sa retraite sacerdotale il rejoint une maison de retraite, s’occupe des archives, se déplace avec sa petite 4L dans les rues d’Alger, sa conduite a évolué avec la conduite algéroise donc il s’y est fait… lui !
Mais il reste à Alger.
Bien sur il est perturbé par l’évolution de la société moderne, le mariage par exemple.
Pour ce qui concerne l’Algérie, il regrette l’évolution de l’affaire algérienne, la radicalisation du conflit et le départ massif de ses ouailles d’Alger. Il regrette les positions politiques des gouvernants de l’Algérie Indépendante et le rôle primordial de l’Armée. Il regrette la féodalisation au monde arabe. Pour lui, et je suis bien d’accord avec lui, les Algériens ne sont pas Arabe mais Maghrébin, nous y reviendrons. Enfin, il regrette l’islamisation, le FIS et le GIA qui ont totalement déstabilisé un pays aux assises fragiles mais «laïques» et « démocratiques ».
Il regrette, bien sur, toutes les exactions qu’il a pu connaître sur la fin de la guerre d’Algérie mais surtout depuis 1991 ou la guerre civile a fait totalement oublier les parachutistes ou l’OAS aux vieux algérois.
Un sacré bonhomme le Père Henri !
Pour résumer ce chapitre je voudrais vous dire son nom : Bonnamour…
Les Archives Catholiques d’Algérie.
Cet entretien m’a permis de confirmer une info qui peut rendre un grand service à tous ceux qui recherchent leurs racines en Algérie.
Aux alentours de 1860, le clergé a commencé à tenir des registres précis des actes religieux. Baptêmes, communions, mariages, mise en terre sont scrupuleusement consignés dans des registres paroissiaux en double exemplaire. Ces registres sont beaucoup plus précis que nos actes d’Etat civil légèrement perturbés (nous sommes 1/3 des natifs d’Algérie à ne pas figurer à Nantes).
Ces registres sont donc conservés aux archives des archevêchés mais ils ont aussi été confiés à des religieuses du département du Gard. Bien évidemment je pars à la recherche de plus amples renseignements que je vous communiquerai aussi vite que possible.
14:40 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : algérie, diocèse d'alger, scotto, duval