26 avril 2010
Lodi, le camp des oubliés Témoignages
Mes récentes notes sur le Camp de Lodi, le camp des oubliés m'ont d'abord values de nombreuses visites supplémentaires et, comme je l'avais suscité des témoignages d'enfants d'internés. Je publie aujourd'hui un premier témoignage de Monique C. qui m'a fait le plaisir et l'honneur de répondre aussitôt à ma demande. Les Photos sont également fournies par Monique. J'ai l'impression de m'être fait une copine !
Petite précision, Fouka et la Pointe Pescade étaient 2 villages ou habitait la famille de ma mère et ou mes parents ont vécu.
Camp de Lodi Témoignage de Monique C.
J'ai eu connaissance de ton site par le lien des "pieds noirs progressistes" et j'ai été enchantée de le découvrir car enfant bien qu'ayant grandit en France du fait de l'internement de mes parents et leur assignation à résidence c'est toute une mémoire familiale et environnementale qui rejaillit ,l'Algérie, le pays, je ne l'ai réellement connu qu'en 1962 lorsque mes parents sont rentrés en Algérie après l'Indépendance mais là c'est une autre histoire qui pourtant se répète puisque mes parents sont restés en France comme ils étaient arrivés pour les congés lors du coup d'état de Boumediene.
Mon père René dernier d'une fratrie de 6 (1 frère et 4 sœurs) était originaire de Fouka ou il a grandit. Son frère est ensuite resté sur Blida et le reste de la famille à Alger (Pointe Pescade, Belcourt)
C'est tout naturellement qu'après avoir été à l'UJDA il a milité au PCA Psychotechnicien il a eu son premier poste en 1951 à Bône ou il s'est marié pour ensuite aller à Constantine là ou je suis née en 1953.
En 1955 il a été expulsé du Constantinois et était alors à Alger ou j'ai mes premiers souvenirs (grand mère, tantes, cousins, jardin d'enfants) c'est là qu'en 1957 il a été arrêté puis interné au camp de Lodi, dans la même période ma mère était elle aussi arrêtée et internée à la prison de Barberousse à Alger. Pour ma part la sœur de Maman médecin à Marseille est venue me récupérer à Alger en avion pour me garder avec ses enfants en attendant la libération de Maman qui est revenue la première.
Voilà en gros l'histoire, j'espère avoir répondu à tes attentes mais si je peux affiner et développer certains points c'est sans problème.
Sa vie à Lodi Papa m'en a parlé surtout autour de quelques photos que j'ai gardées et des quelques amis qu'il avait gardé de cette période comme André E. ou J. J'ai d'ailleurs envoyé le lien de la page à André E. qui m'avait envoyé les photocopies de l'article paru dans le "nouvel obs" ainsi qu'une photo de Papa au camp
Je stoppe là pour aujourd'hui, ce n'est pas facile d'extirper ainsi ce pan d'histoire et surtout d'en parler mais c'est le cri du cœur qui m'a fait intervenir spontanément sur ton blog.
07:27 Écrit par Pataouete dans L'Algérie Le Camp de Lodi | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : algérie, lodi, camp des oubliés.