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06 juin 2010

«Pour comprendre la guerre d’Algérie, il faut remonter à Sétif»

Mehdi Lallaoui a confié à Mediapart, en exclusivité, l'intégralité du documentaire qu'il a réalisé avec Bernard Langlois sur le 8 mai 1945 à Sétif (Algérie). Un film de 1995, le premier à explorer ces événements. Soixante-cinq ans après, le passé refuse toujours de passer, comme le montre le procès fait pendant le festival de Cannes au film de Rachid Bouchareb, «Hors-la-loi».

J'ai trouvé un article de "Médiapart" qui reprend cette affaire et diffuse un Film de 56 Minutes que je vous propose de visionner sur le lien suivant : Sétif.

Sétif ecole communale.jpg

Que s'est-il passé en mai et juin 1945 dans le Constantinois? Et en particulier à Sétif, le 8 mai?
Le réalisateur Mehdi Lallaoui a été le premier à tourner un documentaire («Les massacres de Sétif – un certain 8 mai 1945») sur ces événements, en 1995, cinquante après les faits. En exclusivité pour Mediapart, il a accepté que ce film soit aujourd'hui rediffusé, à la suite de la polémique lancée par des parlementaires UMP  contre le film de Rachid Bouchareb, Hors-la-loi, présenté au récent festival de Cannes, et dont le point de départ se situe précisément le 8 mai 1945 à Sétif.

Ce jour-là, on célèbre aussi en Algérie la victoire contre le nazisme. Mais la manifestation de Sétif tourne au drame. Les nationalistes algériens, qui portent l'espoir d'une libération prochaine de leur pays du joug colonial, sont priés de ranger leurs drapeaux. Un coup de feu est tiré, l'un d'eux tombe, c'est l'émeute. A l'issue de cette journée de violences, la répression sera terrible, disproportionnée. Des massacres dont on ignore encore aujourd'hui le bilan précis, si ce n'est qu'il se chiffre en au moins un millier de victimes algériennes – après une centaine de tués (102 ou 103) chez les colonisateurs, 110 blessés et dix viols.

Cinquante ans après, «personne n'avait osé faire ce film», explique son réalisateur. Pourtant, «quand j'allais en Algérie, il y avait toujours cette histoire de mai-juin 45». Pour en rendre compte, en retrouver les traces, les témoins, «il fallait des moyens importants. Mais en 1995, il y a eu une trentaine de films sur le nazisme ou la Résistance. On a eu cette brèche ouverte, et c'est Arte qui a dit: “On va parler aussi de l'autre 8 mai 45”».

Lors de sa diffusion, le 10 mai 1995, «le film a suscité beaucoup d'étonnement chez les gens qui ne connaissaient pas ces événements. Et beaucoup de haine de la part des nostalgiques de l'Algérie française, qui nous poursuivent depuis des années». Quinze autres années ont passé, et pour Mehdi Lallaoui, de l'affaire des «bienfaits de la colonisation» à la manifestation contre le film de Bouchareb, «on assiste à la volonté d'un nouvel ordre colonial. Des pays à reconquérir économiquement et idéologiquement, avec toujours l'idée de la supériorité de l'homme blanc. Le débat démocratique s'efface devant la diabolisation de l'autre. Et l'Algérie, c'est l'autre».

«Pour comprendre la guerre d'Algérie, il faut remonter à Sétif.»

Regardez.

07:21 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : algérie, 8 ami 45, sétif