13 mai 2010
Putsch d'Alger (13 mai 1958)
Le putsch d'Alger ou coup du 13 mai est le coup d'État mené conjointement à Alger (Algérie française) le 13 mai 1958 par le député d'Alger et officier parachutiste de réserve Pierre Lagaillarde, les généraux Raoul Salan, Edmond Jouhaud, Jean Gracieux, l'amiral Auboyneau avec l'appui de la 10e division parachutiste du général Massu et la complicité active des alliés de Jacques Soustelle.
Dans le contexte de la guerre d'Algérie et d'une lutte pour le pouvoir, il avait pour but d'empêcher la constitution du Gouvernement Pierre Pflimlin et d'imposer un changement de politique allant dans le sens du maintien de l'Algérie française au sein de la République. Il se solda par la fin de la traversée du désert pour le général en retraite, Charles de Gaulle, et son retour aux affaires.
Situation à Paris
SFIO en crise et affaire de Sakiet (Alors que la guerre d'Algérie fait rage, l'armée française subit régulièrement des attaques venant de l'autre côté de la frontière tunisienne. Le pays, devenu une véritable base arrière, apporte en effet son soutien logistique, par le transit des armes, et héberge des troupes de l'Armée de libération nationale. En 1958, le commandement de l'armée française en Algérie décide de ne plus tolérer le harcèlement de ses forces.)
En 1958, la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), parti de gauche regroupant plusieurs courants socialistes, est au pouvoir depuis la formation du gouvernement Guy Mollet. Sa gestion de la crise de Suez (1956) puis de l'affaire de Sakiet (1957-1958) a créé de graves dissensions en son sein et suscité une crise de confiance entre l'armée et les dirigeants politiques. Au lieu de se résorber, celles-ci vont encore s'accentuer, contribuant à l'affaiblissement de l'autorité parisienne.
Vacance du pouvoir et perspective politique
Suite à la chute du gouvernement Félix Gaillard le 15 avril 1958, le pouvoir républicain est mis entre parenthèse pendant vingt-huit jours. Le trouble ainsi installé dans l'ordre civil permet la prise du pouvoir par la force à Alger le 13 mai. Le détonateur est la perspective du choix de Pierre Pflimlin comme président du Conseil. Pflimlin est partisan de la négociation avec le FLN, ce que refusent les activistes à Alger.
Situation à Alger
La journée du 8 mai et le rejet des bons offices
Le 8 mai a lieu sur le forum d'Alger la commémoration de la victoire de 1945.
Grève générale et hommage aux victimes
Suite à l'assassinat de trois soldats Français par des membres de l'ALN, les Européens se rassemblent auprès du monument aux morts, en signe de protestation contre le terrorisme et en hommage aux victimes.
Coup d'État Prise du gouvernement général
À Alger, deux factions convoitent le pouvoir mis en ballotage par la vacance prolongée du gouvernement depuis 28 jours. Le député poujadiste Lagaillarde et ses activistes du Groupe des Sept sont en rivalité avec les partisans gaullistes. À 18 h Lagaillarde prend l'initiative de prendre d'assaut le gouvernement général, symbole de l'autorité parisienne en Algérie, dont la capitale est alors la deuxième ville de la République. Après le renversement du gouverneur socialiste Robert Lacoste jugé trop modéré par une faction de l'armée, un comité de salut public est constitué.
Comité de salut public
Depuis le balcon du gouvernement général, le général Massu s'adressa à la foule algérienne amassée au pied du bâtiment par le biais de la lecture d'un télégramme officiel s'adressant au président de la République. Il demandait la mise en œuvre d'un « gouvernement de salut public ». Le lendemain, du même balcon, le général Salan, nommé président du comité, précisa la demande d'un nouveau gouvernement par un sonore « Vive de Gaulle ». Léon Delbecque, membre du RPF puis des Républicains sociaux et fidèle du général de Gaulle, devient vice-président du Comité de salut public. Un autre fidèle du général, Lucien Neuwirth, en fait aussi partie.
Réactions aux évènements Gouvernement Pflimlin
En réaction l'assemblée vote la constitution du gouvernement Pflimlin pour rétablir l'autorité républicaine.
Opération Résurrection
Pour accélérer l'agenda législatif et la nomination du gouvernement de salut public, les putschistes à Alger planifient une opération aéroportée en Corse, dernier obstacle avant la métropole.
Sans effusion de sang, l'opération Résurrection débouche sur la création d'un second comité de salut public. La menace d'une nouvelle opération cette fois-ci en métropole, et l'imminence d'un putsch sur Paris incitent à la passation de pouvoirs «au plus illustre des Français» par le président René Coty.
Sortie de crise Gouvernement de salut public
Devant la menace de prise de pouvoir par l'armée après les coups d'Alger et de Corse, René Coty transmit le pouvoir exécutif à de Gaulle le 1er juin 1958. Dans la foulée celui-ci forma un gouvernement provisoire remplaçant le contesté gouvernement Pierre Pflimlin.
07:28 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : algérie, putsch, 13 mai 1958