07 mai 2009
Les dimanches au soleil !
Au début des années 50, rares sont les algérois qui possèdent une voiture. Cependant, les plages de la corniche sont desservies par le réseau de transport en commun.
Aussi, aux beaux jours, et « il fait toujours bô la bâ », le dimanche matin, mon père m ‘amène à la plage. Pendant tout le trajet, j’ai pris bien soin de m’asseoir devant le bus, je suis passionné par le chauffeur, quel homme !
Les deux-Moulins plage des Casseroles
Arrivés au Deux-Moulins, nous dévalons un escalier de pierre qui nous amène à la plage. C’est une crique, le sable est rude, la mer jalonnée de rochers qui nous servirons d’abris, de plongeoir mais aussi de réservoir de la faune marine.
Autour de ces rochers, flottent des cagettes au milieu d’une chambre à air. Régulièrement, les plongeurs y déposent un oursin, violet évidemment pas les juifs ! Délicatement ouverts, ils seront consommés sur place à l’apéro ou ramenés à la maison. Une autre attraction, l’arrivée d’un poulpe. Enroulé autour d’un harpon, il faut de dérouler, le décalotter pour l’achever et brandir son trophée en suçant l’index que cette horrible bête a déchiré de son bec de perroquet. Une dernière attraction : les méduses ! Quelques fois dans l’année, les premiers baigneurs passent le mot au suivant : Y’a des méduses ! Nous nous armons alors de nos seaux de plage et écopons ces gélatines sur le sable puis nous pouvons nous baigner mais ces sales bêtes laissent des traces. « Purée j’préfère le martinet ! »
Le dimanche matin, sur la plage des casseroles ils n’y a que des habitués. Le père et les enfants, il faut bien que la Mama elle fasse à mangé. Ainsi, de dimanche en dimanche cette petite troupe s’ébat, nage, plonge, construit des châteaux de sable ou,… au fond de la plage, sous les arcades qui soutiennent la corniche, une petite grotte ou l’on emmène les filles mais en tout bien tout honneur, on ne sait pas comment ça marche cette espèce là !
Puis la 4cv nous emmène à Staoueli
En 1958, mon père achète sa première voiture. Pas son premier véhicule, il a eu avant guerre une Terrot side-car. Non une 4cv de 10 ans d’âge qu’il aura souvent bien du mal à faire démarrer (à la manivelle) et qui achèvera sa carrière dans un virage sous l’éolienne sur la route nous ramenant à Alger. Ma parole, la roue elle nous est passée devant. Quelle sousto ma fille ! Alors elle fût remplacée par une Dauphine mais… aérostable.
Cependant, le rituel du Dimanche à la campagne s’est installé. En hiver, tout est relatif, nous allons à la forêt. Celle installée sous Napoléon III sur la dune côtière. Dès Pâques et jusqu’à la Toussaint, quelques mètres plus loin, la plage.
Les familles se sont donné rendez-vous. Les parasols se regroupent, s’entourent de bâches taillées sur mesure et voilà le campement. A la foret c’est pétanque, casse-croute et jeux d’indiens, ou plutôt la chasse aux fellaghas.
A la plage c’est d’abord jeu de ballon, la mer est froide, mais très rapidement nous finissons dedans, et plus tard baignade toute la matinée autour de la chambre à air d’avion que transporte le cousin qu’y est dans l’aviation (Fernand, un titi parisien qu’y a marié la Nicole).
A midi, nous dévorons les cocas, bricks, soubressades ou autres mignardises que nous ont préparés les mères. Puis sieste, c’est obligatoire d’abord car il faut attendre 3 heures de digestion avant de se baigner et le sable il est tellement chaud au soleil qu’on se brule les pieds.
La trêve ne dure rarement plus de 2 heures et demi. Par inadvertance, nous finissons à l’eau et rebelote pour la baignade. Le soir, au soleil couchant revoilà la caravane qui escalade les dunes avec tout le bardas d’un dimanche à la plage en famille.
Le Lundi matin, s’il y a école, nous comparons nos coups de soleil avec nos copains, surtout au printemps après nous sommes tannés, et nous faisons un malin plaisir à heurter les membres douloureux.
C’est bien pour cela, que je ne me souviens pas d’avoir appris à nager, je devrais dire à flotter car le geste n’était pas très académique mais efficace. Que c’est le père Noël, brave type, qui m’a amené mon premier masque avec mentonnière et tuba intégré et palmes. Enfin, lorsque nous allions en vacances en métropole, les fonctionnaires avaient un voyage gratuit tout les 2 ans, nous étions les étalons du bronzage et que d’émois avec ces petites patos qui se collaient à nos bras pour comparer.
17:41 Écrit par Pataouete dans L'Algérie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : alger, deux moulins, staouleli
Commentaires
Pour ceux qui me cherche, cherchez un bob je suis souvent dessous.
Parfois derrière le poteau. La 4cv c'est sous le Canigou mais c'est pour l'illustration.
Bonnes célébrations mais lisez ma note de demain c'est pas toujours gai le 8 mai 45
Écrit par : Pataouet | 07 mai 2009
je préfère la version 7 mai du 8 mai !
;-Doume
bon vendredi
Écrit par : doume | 08 mai 2009
En 1962, 63...des "copains" de classe me raconter des journées semblables, les Coin, Cornu, Kutner, Rosenfeld, Klingler, Mikaïlew.....et d'autres
Écrit par : alsacop | 08 mai 2009
j'ai trouvé le bob...
Bisous
Écrit par : noelle | 08 mai 2009
Tu vois Alsa, je savais qu'il y avait de nombreux Alsaciens qui avaient immigré en Algérie, J'ai moi même une branche alsacienne, mais je ne savais pas qu'ils étaient retournés en Alsace après l'indépendance. et les nom que tu indiques annonce bien un retour.
Doume, ces 2 aspects contribuent à l'histoire de l'Algérie...
Nono il est joli mon bob non ?
Écrit par : Pataouet | 09 mai 2009
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